CASSETTE N° 40
Vrindavan, 20 janvier 1975

[Sur cette cassette, Ma parle à quelques-uns de Ses dévots. Certains connaissent le bengali, d'autres le hindi. C'est pourquoi Ma passe fréquemment au bengali. Une femme a perdu son mari et éprouve un grand chagrin. Ma la console et, ce faisant, Elle donne un certain nombre d'exemples de personnes qui sont mortes avec le Nom de Dieu sur les lèvres à la fin.]
Face A
SHRI MA : Adoptez le Nom de Parabrahman (la Réalité suprême).
Prononcez le Nom de Parabrahman. Quel est le fruit de l'adoption de Son nom, de sa répétition jusqu'à son dernier souffle?
Celui qui le fait atteint la mukti (libération). En adoptant Son Nom, on se débarrasse des naissances et des morts qui se succèdent.
Ces naissances et ces morts dont une personne est victime l'amènent à mourir avec un « billet de retour» de passions et de désirs.
Lorsqu'une personne prononce le Nom de Dieu dans son dernier souffle, le cycle des naissances et des morts est terminé pour elle.
Adoptez toujours le Nom de votre Ishta (forme choisie de Dieu).
Ishta, guru et mantra sont tous les trois présents les uns dans les autres.
Lorsqu'une personne a le darshan de l'un d'entre eux, elle a le darshan des trois. Lorsqu'une personne voit les trois au moment de sa mort, elle est libérée de l'âvâgamana (allées et venues).
Qu'est-ce que l'âvâgamana? Avâgamana signifie naissance et mort. Lorsqu'une personne vient au monde, on dit qu'elle est née, et lorsqu'elle quitte le monde, on dit qu'elle est morte. On devrait avoir ce darshan pendant qu'on est dans son corps.
Lorsqu'une personne est censée renaître pour accomplir ses vâsanâs et kâmanâs (désirs et passions), le guru lui donne son darshan juste avant sa mort. Lorsqu'une personne mourante est en train de vivre sa dernière naissance, et qu'elle ne doit plus renaître, elle adopte le Nom consciemment, par sa propre volonté. Un Brahma Nâm (Nom de Dieu) approprié, par exemple le Hare Krishna, Hare Rama mantra, sera prononcé parce que le Nom arrivera spontanément.
Essayez de vous souvenir de Son Nom au dernier moment. L'Ishta (forme choisie de Dieu) et le mantra sont présents dans le guru lui-même, trois en un, lorsqu'il donne le darshan.
Par exemple, les derniers mots de Bhaiji furent « Ma ». Personne ne lui avait appris à prononcer ces mots dans son dernier souffle. Pourtant, même au dernier moment, il se souvenait de Dieu. Ce corps était présent à ce moment précis.
Tous trois (Ishta, mantra et guru) lui donnèrent leur darshan pour déclarer que son âvâgamana était terminé pour ce corps. Quand (ton mari) est-il décédé ?
Q: Le 3 janvier, il y a 18 jours...
SHRI MA: 18 jours en arrière ... 18 Puranas (textes religieux hindous relatant les histoires des dieux et des déesses) ... Il est dans le Bhâgavata (il a atteint Dieu).
L'être humain peut vivre comme il le souhaite dans le grihastha ashrama (l'étape de la vie de maître de maison).
Ce n'est pas sa résidence, son alimentation ou sa boisson qui importent. La seule chose qui compte, c'est qu'il doit toujours avoir à l'esprit que le dernier mot qu'il prononce doit être le Nom de Dieu. Il doit toujours avoir à l'esprit qu'il doit atteindre Dieu. Le but de sa vie doit être d'atteindre Dieu.
Vous n'appelez « Ma, Ma!» que quand ce corps est devant vous.
Vous ne prononcez « Ma, Ma!» que quand vous La voyez.
Qui est Ma?
Ma signifie Mayi, Celui qui pénètre Tout.
Tout est en Lui, et II est en tout. Il n'y a que Lui. Param Pitâ Param Mâtâ Bandhu Sakhâ Swami (Tu es le Père Suprême, la Mère Suprême, le Parent, l'Ami et le Maître). Pourquoi nous a-t-Il donné ce corps?
Pour que nous puissions Le garder sous nos yeux, et aller vers Lui. Voyons-le sous la forme de Ma, et essayons d'obtenir Son amour maternel. Personne n'est au-delà ou au-dessus de Lui.
Personne n'est supérieur à Lui.
Il est la seule Ma. Pratiquez le japa, le tapasya et le dhyânam (répétition de mantras, austérité et méditation).
Faites ce que vous voulez, mais la seule chose à retenir est qu'Il doit toujours être présent dans votre mental. Il n'est pas question de désirer ou de ne pas désirer, d'aimer ou de ne pas aimer. Il y a erreur s'Il vient seulement quand vous voulez qu'il vienne, quand vous avez le désir de L'amener dans votre mental. Non, Il doit venir dans votre mental, être toujours dans votre mental, sans aucun désir ou effort de votre part.
Vous pouvez atteindre cet état par la pratique. Il doit être présent dans chacune de vos respirations. Si vous ne vous souvenez pas de Lui tout au long de votre vie, si vous ne vous entraînez pas durant votre vie à vous souvenir de Lui à chaque respiration, vous ne serez pas capables de vous souvenir de Lui à la fin. Vous L'oublierez.
Vous deviendrez inactifs, et vous ne saurez pas ce qui est à prononcer et ce qui ne l'est pas. Mais si vous pratiquez tout au long de votre vie, le mot, le mot juste, viendra de lui-même sur vos lèvres.
Que vous le vouliez ou non, laissez le Nom de Dieu se prononcer lors de votre dernier souffle. Les gens deviennent vieux, faibles et oublieux dans leur vieillesse. On doit donc toujours pratiquer le Nom de Dieu tout au long de sa vie afin de se souvenir de Dieu dans son dernier souffle.
Il en va de même pour l'action.
Continuez à produire des actions, agissant dans le monde. Dès l'instant où votre action est combinée avec Dieu, elle devient le Kriyâ Yoga (le Yoga de la combinaison de notre action avec Dieu).
L'action est kriyâ, mais une action ou un travail accompli pour Dieu est du Kriyâ Yoga.
Souvenez-vous du Nom de Dieu intérieurement, quel que soit le type d'action que vous accomplissez. On ne peut pas atteindre Badrinarayana (un temple situé sur les hauteurs de l'Himalaya) si l'on n'a pas le Seigneur à l'esprit.
L'épouse de Raghuvansha est venue ici. Maintenant, il n'est plus.
Même Raghuvansha est décédé, il y a 18 jours...
(Ma parle à l'épouse de Raghuvansa.]
Voilà ce qu'il en est.
Si, en accomplissant un kriyâ (action), cette action est combinée avec Dieu, cette action même devient un instrument pour réaliser Dieu. Elle devient urdha gati (élévation de l'état actuel du mental). De même, lorsque l'on prononce fréquemment le Nom de Ma, on est automatiquement doté du pouvoir céleste de Ma Durga.
Qui est Ma Durga ?
C'est Elle dont le pouvoir nous rend capables de franchir les obstacles de notre vie, de vaincre toutes les difficultés.
Ma, Oma, Uma (Noms de la Mère divine) sont tous identiques. Elle pénètre tout.
Elle est Mayi. Elle est Mâmayi Shakti (Pouvoir omniprésent). Une fois que cette Shakti (Pouvoir divin) entre en nous, elle nous aide à atteindre Dieu. Et tout ce que ce corps t'a dit n'est pas seulement une théorie. C'est une expérience.
Ce corps l'a vu. C'est pratyaksha (perçu dans la réalité). Dieu le démontre dans la réalité, Dieu le démontre dans la réalité1.
1 NDT français : 2 x dans le texte original.
Alors, même les péchés des épouses sont effacés. Parce qu'alors elles penseront que leurs maris, qu'elles ont tant aimés, est avec Dieu.
Ils sont avec Lui.
Elles diront : « Il n y a pas de quoi pleurer. Pourquoi devrions-nous nous affliger pour lui? Il est déjà en paix. Il est avec notre Ma.
Nous devrions être heureuses et vivre heureuses comme nous l'étions auparavant. Ils ont traversé l'océan du monde. Ils l'ont traversé en laissant leur corps derrière eux.
Mais l'âme qui était en eux est toujours présente. Elle n'a pas disparu.
Il n'y a donc aucune raison de se sentir tristes.
Pourquoi devrions-nous être affligées?
Pourquoi devrions-nous être attristées et pourquoi devrions-nous pleurer? »
Ensuite, elles prendront leur décision en disant : « Je serai toujours heureuse. Je me souviendrai du Nom de Dieu avec beaucoup d'amour et d'affection. Je méditerai sur Lui. Je suivrai toujours les nobles idéaux de mon mari ». De cette façon, chaque fois qu'elles se souviendront de Dieu et répéteront Son Nom, elles se souviendront également des idéaux de leur mari et vivront heureuses. Tu devrais également vivre de cette manière. Ne t'afflige pas pour ton mari.
Vois quelle vie idéale il a menée. Souviens-toi de lui et de ses grands idéaux.
Il y a une Lumière éternelle qui brûle en toi. Il y a ce Feu éternel en toi. Offre-toi à ce Feu et mène une vie de célibataire pour protéger ce Feu. Il n'y a aucune raison de pleurer. Son corps s'est décomposé, et lui aussi est devenu un feu. Lâme rencontre le Mahatma (la grande Ame, Dieu) et s'y mélange. Elle ne fait plus qu'un avec Dieu, le Dieu qui nous a tous créés. L'air est actif en toi sous la forme de prâna (le souffle de vie). Ce prâna n'est rien d'autre que le pouvoir de Dieu.
L'âme est active en toi en combinaison avec ce prâna. Lorsque le prâna quitte le corps à la fin, l'âme quitte également le corps.
Le prâna, qui est le Pouvoir de Dieu, emmène cette âme auprès de son Père. Le Soi ne fait plus qu'Un avec Lui. Il atteint l'immortalité.
Le Soi est actif. Cet Âtmâ (le Soi) actif agit en toi, n'est-ce pas ?
Il n'est donc pas question de mort et de naissance. Il était immortel et a retrouvé sa forme originelle d'immortalité après avoir quitté le corps. Faut-il que tu t'attristes ou que tu te réjouisses de savoir qu'une âme immortelle a atteint sa nature originelle après s'être débarrassée du corps mortel et de la souffrance? Pense donc toujours que ton mari a atteint l'immortalité. Vous devriez toutes essayer de le réaliser:
Vous pratiquez le japa, le tapas, le dhyânam et le sanyama (répétition d'un mantra, austérité, méditation et autodiscipline), toutes ces choses. Pourquoi ? Quel est le but ?
Le but est simplement d'atteindre l'immortalité. Et vous pleurez quand votre mari l'a réalisée? Non, ne pense qu'à cela et tu n'auras jamais de chagrin pour lui.
Pourquoi aurais-tu du chagrin pour la perte de son corps?
Celui qui était ton mari était le Soi, et il a atteint l'immortalité, qui est tant désirée par tout le monde. Tu as eu de la chance de devenir sa femme, et qu'une telle grande âme soit ton mari. Il t'a donné toute sa fortune. C'était ta saubhâgya (bonne fortune) d'avoir un si bon mari.
Tu as de la chance qu'une si grande âme puisse devenir ton mari. Le mari de chacune n'est pas comme ça. Il a prononcé le Nom de Dieu jusqu'à son dernier souffle, et t'a parlé jusqu'à la fin.
Maintenant, dans le cas de la femme de Bhaiji, Bhaiji venait juste de terminer son repas, et il est mort. Comme sa femme ne comprenait pas, elle vint voir ce corps et dit: « Ma, j'ai donné tant de fil à retordre à mon mari. J'ai commis un grand péché, Ma ».
Plus tard, elle s'approcha de ce corps, toucha Ses pieds et prit Sa nourriture, alors même qu'elle était en deuil.
Pour ceux qui agissent sous le manorâjya (la domination du mental), la seule façon de procéder est d'accomplir le smarana (souvenir de Dieu). Ils doivent sans cesse penser à Dieu.
Souvenez-vous de votre propre Soi et de Dieu sous la forme de votre Soi. La personne qui le fait éveille Dieu en elle-même. Par le souvenir de Dieu, Dieu s'éveille chez elle.
Une fois que Dieu est établi à l'intérieur, Il garde Son dévot toujours alerte, toujours éveillé. Ce Dieu à jamais éveillé garde une personne toujours alerte, en disant: « Ô mon enfant ! Sois vigilant. Sois attentif. Accomplis des actions. Manifeste-Moi dans toutes tes actions ».
[Sur l'enregistrement, il est difficile d'entendre la partie de la conversation sur les derniers jours de Bhaiji.]
Ce corps était en yatra (pèlerinage) au Mont Kailash. Les montagnards n'ont pas peur d'escalader les montagnes.
Bhaiji était avec ce corps.
Il dit: « Ma, je suis en Ta sainte compagnie. Si je meurs alors que je suis avec Toi, comme ce serait bien ! Le yatra, ce voyage sacré, se poursuit. Si, au cours de ce saint voyage, je pousse mon dernier soupir en Ta sainte compagnie, comme ce serait formidable ! Au cours de ce voyage, si une fois je glisse et tombe, comme ce serait magnifique! »
En disant cela, il se mit à rire. Ce corps dit : « Reprends tes paroles! Reprends-les !»
Le fait est que vous ne trouverez pas ces choses dans vos Écritures.
Je vous ai précédemment parlé de l'existence de svasti (un moment propice dans le temps, selon l'astrologie védique).
Ce corps va interrompre cette histoire ici pour l'instant. Elle la reprendra plus tard. Rappelez-la à ce corps à l'occasion.