Troisième partie
Le yoga de l’action

Shri Ma explique :
"L’action qui mène à la libération est une action authentique, tandis que celle qui enchaîne est non-action. Cette profonde réflexion enveloppe l’essence du karma yoga, la voie de l’action sans ego dédiée au divin."

Dans cette partie intitulée "Karma Yoga", nous avons méticuleusement compilé les enseignements de Shri Ma au sujet de l’action (karma).
Ils nous offrent une compréhension globale de la façon dont on doit agir pour purifier son mental et aboutir à la libération spirituelle.

Shri Ma met l’accent sur le fait que l’action véritable est accomplie sans attachement à ses résultats, enracinée dans l’absence d’ego et l’amour. Ce chemin transforme les actions ordinaires en offrandes sacrées, et le pratiquant en instrument du divin.

En intégrant les principes du Karma yoga à la vie pratique, les pratiquants sont encouragés à agir avec intégrité, équanimité, et sens du service. Les enseignements de Shri Ma offrent une sagesse pratique, par laquelle, en exécutant son devoir avec amour et détachement, on nourrit la paix intérieure et la croissance spirituelle.

Essentiellement, le karma yoga tel qu’il est enseigné par Shri Ma, est un chemin initiatique, transformant les activités quotidiennes en expressions d’amour divin et de service. Par l’action sans ego et une consécration sans faille à son devoir, les pratiquants peuvent atteindre la libération, et expérimenter la joie profonde de l’union au divin.

Service désintéressé

Enseignement

Accomplissez vos actions avec un mental droit. Tout en agissant, efforcez-vous de vous élever pas à pas. Dans tout ce que vous faites, gardez-Le à l’esprit et vous n’aurez pas besoin de renoncer à quoi que ce soit. Votre travail se fera sans heurts et la concentration sur le but ultime se fera sans effort. Une mère nourrit soigneusement son enfant, vous aussi grandirez progressivement. Quelle que soit la tâche que vous entreprenez, accomplissez-la avec simplicité et joie de l’esprit, de la parole et du corps ; c’est seulement alors que vos actions atteindront la perfection. Le moment venu, les feuilles mortes tomberont d’elles-mêmes et de nouvelles feuilles émergeront.

Ne vous concentrez pas sur le corps de l'être incarné ; concentrez-vous plutôt sur l'âme et servez l'être incarné. Alors vous percevrez directement que le service, celui qui est servi et le serviteur sont tous des manifestations de Ses différentes formes.

En accomplissant des actions vertueuses, les impressions néfastes sont réduites en cendres. Les impressions positives continuent de croître. Avec le temps, elles se dissolvent également, tout comme le feu est allumé avec du bois, et le bois est consumé par le feu, et finalement le feu s'éteint également.

Dans le monde, toutes les actions vertueuses que vous accomplissez sont des services rendus au Dieu unique. Dans tout ce que vous faites dans le monde, agir de façon vertueuse est la seule voie valable. La poursuite du véritable gain est le seul devoir. Les actions favorables à cette poursuite sont les seules qu’il faut faire. Seules les actions qui aident à cultiver le sentiment du divin sont de véritables actions. Toutes les autres actions sont des non-actions et doivent donc être abandonnées."

De plus, vous parlez de servir l’humanité, mais comment est-ce possible ? En ce moment, vous pensez à gagner de l’argent pour servir dix personnes, mais vous avez dû observer que ceux qui gagnent beaucoup d’argent s’occupent souvent davantage d’accumuler que d’aider les autres. Si vous réfléchissez, vous vous rendrez compte qu’on échoue souvent à faire ce que l’on veut. C’est pourquoi je demande que sans connaître Dieu et sans recevoir de Lui la force, qui a le courage de servir les autres ?

Il faut d’abord s’appuyer sur des actions pures pour détruire les impressions impures. Ensuite, même les actions pures cessent d’exister. De même que lorsque le corps est sale, on utilise du savon pour le nettoyer ; le savon lui-même est aussi une forme de saleté. En utilisant du savon, la saleté est éliminée. Plus tard, le savon et la saleté doivent être tous deux rincé à l’eau.

Servez le Seigneur en paix. Servez le Seigneur. Servez le Seigneur. Il est votre seul ami.

Toute l’humanité devrait dépendre de Lui. Chacun devrait penser à Lui, méditer sur Lui et répéter Son nom. Quel que soit le travail que vous faites, gardez toujours à l’esprit que vous faites Son travail. Nous sommes tous un. »

Engagez-vous dans des pratiques spirituelles et gardez constamment le corps actif par le service. C'est le service désintéressé qui purifie la conscience. Ne pensez pas : « Je vais faire ceci pour cette personne, mais pas pour celle-là. » Quoi que vous fassiez, comprenez que vous faites tout cela comme Son travail.

En servant pendant un certain temps, puis en pratiquant régulièrement la méditation et la concentration, le service et la méditation deviennent tous deux efficaces. Le service purifie le mental, et lorsque le mental est pur la méditation arrive spontanément. Pendant que vous agissez, restez intérieurement concentré et agissez avec une attitude méditative. Lorsque l'esprit est pur, tout ce qu’on fait est pur. Ceux que vous servez en bénéficieront, et vous aussi en bénéficierez. S'engager dans des conversations inutiles et critiquer les autres épuise votre énergie.

Dieu est également présent sous forme d'action. Quel que soit le travail que vous faites, accomplissez-le avec joie et enthousiasme, en le considérant comme Son service. Même lorsque vous travaillez avec vos mains, gardez-Le dans votre cœur à tout moment. Si on travaille manuellement en faisant du jap en même temps, le travail devient encore plus pur. Il faut maintenir constamment la patience et la maîtrise de soi. Comme un peu de yaourt transforme un pot entier de lait en yaourt, une petite colère peut faire beaucoup de dégâts.
Répéter le nom de Dieu, dépendre de Lui et servir du mieux que vous pouvez conduit à l'épuisement du karma. Quoi que vous fassiez, faites-le comme Son service. Efforcez-vous de tout accomplir en dépendant de Dieu. Dépendez de Lui et engagez-vous à Son service - répétez Son nom avec votre esprit et votre bouche, travaillez de vos mains. Recherchez de la vérité, c’est le devoir de tous les humains. Priez pour obtenir la grâce du Guru. Vous devez faire tout ce qu'Il vous fait faire. Efforcez-vous de façonner votre mental de cette façon. Se complaire dans la tristesse augmente la tristesse, vous devriez donc méditer sur la félicité suprême. La recherche de la vérité est le devoir de toute l'humanité.

Continuez à agir et efforcez-vous d'offrir toutes les actions à Ses pieds. Pensez : « Je mets tout, bon ou mauvais, à Ses pieds. Ne restez pas séparé de Lui, sinon vous souffrirez. Gardez-Le en chacun de vous. Répétez son nom dans tout ce que vous faites.

___________________________

Question : Ma, les bonnes actions annulent-elles les mauvaises actions ?

Ma : Il y a certaines actions par lesquelles le karma des actes antérieurs est annulé. Par exemple, si l'on est ignorant et ne sait ni lire ni écrire, le karma est éliminé par l'apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Question : Très bien, Ma, si une personne gravement malade est seule sans personne pour prendre soin d'elle, et qu'elle souffre à cause de son karma, si quelqu'un l'aide, commet-t-il un péché ?

Celui qui a donné le karma à expérimenter envoie également quelqu'un pour l’aider en son nom.

Question : Si Dieu fait tout, pourquoi ne donne-t-il pas une intelligence qui comprend correctement ?

Ma : C'est le cycle cosmique ! Dans le jeu de Dieu il y a différentes formes. Dans son jeu, il y a divers jeux d’obscurité et de lumière, de tristesse et de joie. Il y a un mouvement infini, une lumière infinie, des états infinis. Les actions accomplies pour atteindre Dieu sont les seules bonnes actions. Si vous accomplissez ces bonnes actions, vous atteindrez certainement Dieu. Pourquoi la réalisation de Dieu n’arrive-t-elle pas ? Posez-vous cette question. Gardez à l’esprit la conviction que tout ce qui arrive l’est par la volonté de Dieu. Prenez la résolution qu’à partir de maintenant, vous accomplirez de bonnes action. Une chose est claire, du point de vue de la vérité absolue, il n’y a rien de bon ni de mauvais. Tant que vous avez la conscience d’être un corps, vous ne devez pas faire de mauvaises actions. Dieu ne fait jamais faire de mauvaises actions ; ce n’est qu’une illusion d’optique. Les mauvais sentiments entraînent la souffrance. Vous devez garder votre vision claire. Si vous comprenez que tout fait partie du jeu de Dieu, alors rien n’est vraiment mauvais.

Question : Ma, est-ce-que c’est juste de charger Dieu du fardeau de nos bonnes ou mauvaises actions ? Que devons-nous faire ?

Ma : Il faut toujours se rappeler que Dieu ne fait jamais faire de mauvaises actions. Si vous faites quelque chose de mal, vous devez penser que c’est vous seul qui l’avez fait. Quoi que vous fassiez, offrez tout aux pieds de Dieu. Plus votre sentiment d'abandon à Dieu sera profond, plus la lumière divine se manifestera. Efforcez-vous de vous abandonner complètement aux pieds de Dieu. Offrez chaque action de votre vie à Dieu. Avant de manger, offrez la nourriture à Dieu. Faites-en du prasad, puis consommez-la. Le bois humide ne brûle pas immédiatement et produit beaucoup de fumée, il doit d'abord être séché pour brûler correctement. Répétez le nom de Dieu, méditez et chantez Ses louanges. Placez votre corps et votre esprit, comme le bois humide, près du feu de la pensée de Dieu. Cela brûlera tous les péchés accumulés au cours de nombreuses vies. Au début, le feu du souvenir divin séchera le bois humide. Ensuite, avec le feu de la connaissance, tout le bois séché sera réduit en cendres. Le feu fusionnera tout dans sa propre forme. Le Seigneur Krishna a mentionné dans la Gita : « Le feu de la connaissance réduit en cendres toutes les actions ». C'est la vérité. Apportez le combustible de votre mental, imprégné de désirs matériels, aux pieds du Guru sous la forme de Dieu et offrez-le au feu de la connaissance transmise par ses enseignements. Cela brûlera toutes vos actions. »

Question : Comment peut-on tirer profit de l’action ?

Ma : Par l’action désintéressée. Si vous désirez la reconnaissance, vous vous engagez dans une action avec attachement, vous agissez et vous profitez du fruit de la reconnaissance. En renonçant aux fruits de vos actions, vous atteignez l’union.

Question : S’il n’y a pas de désir, comment le travail sera-t-il réalisé ?

Ma : Le service avec la connaissance de Cela pour la réalisation de Dieu n’est pas considéré comme un désir.

Vous êtes un instrument et cet instrument accomplit des actions. Grâce à la connaissance de Cela, on est connecté à la libération et tout travail accompli est complètement achevé sans aucun chagrin ni souffrance. Seul le sentiment que vous faites ce qu'Il vous fait faire doit demeurer, c’est ce qu’il faudrait ressentir.

Autre chose, pensez : « Par ma faute, le travail n’a pas été fait correctement. J’aurais pu mieux servir. » Si ce sentiment ne persiste pas, le travail est négligé. Par conséquent, assurez-vous, selon vos capacités, qu’aucune erreur n’est commise. Après cela, quoi qu’il arrive, c’est entre Ses mains ; c’est-à-dire que je suis aussi un instrument entre Ses mains. Par conséquent, servez avec corps, esprit et âme. Alors, quoi qu’il arrive, « vous vous êtes manifesté sous cette forme ; cela devait arriver, et c’est donc arrivé. »

Si, même un peu, vous sentez que vous l’avez fait vous-même, alors cette action ne peut pas être catégorisée comme une action sans désir. Supposons que vous ayez accompli la majeure partie d’une tâche et qu’une autre personne la termine, et que tout le mérite du travail lui revienne. Si cela provoque ne serait-ce qu’un léger impact sur votre esprit, alors ce n’est pas une action sans désir. La direction de l’action sans désir de reconnaissance est différente. Lorsque vous vous êtes abandonné au guru, il peut faire de vous ce qu’il veut, vous jeter où il veut. Vous avez accepté de n’être qu’un instrument entre ses mains. Même si vous rencontrez des obstacles, le travail qu’il a demandé doit être effectué avec patience. Ce n’est qu’alors que votre capacité de tolérance, de patience et d’endurance s’accroît. C’est certain. Dans l’action, il y a toujours de la dualité. Quand y a-t-il non-dualité ? Quand la question de l’impact ne se pose pas.

A tout moment, il faut obéir à ce qui est demandé. Imaginez que vous avez faim et que vous portez une bouchée de riz à votre bouche, et à ce moment-là, on vous dit d'aller ailleurs. Avec joie, vous devriez jeter la bouchée et obéir immédiatement. Comprenez qu’il s’agit alors d’un signal pour trouver la joie dans cette direction. Quand un chercheur progresse vers l’être, même s’il y a un problème et qu’il est réprimandé, cela n'affecte pas sa conscience, et il devient un instrument. Le corps fonctionne comme un outil. C'est comme s'il l’observait en tant que témoin. À ce moment-là, le chercheur réalise que son corps agit, et que ses actions sont magnifiques. L'action désintéressée est très belle car elle n'est pas dirigée vers la réalisation des désirs de celui qui agit. Tant que le nœud n’est pas ouvert, même si l'on pense accomplir une action désintéressée, il y a un impact qui provoquera un changement d’expression et de comportement. Le désir de ne pas désirer de résultats est également une forme de désir. Cependant, en faisant des efforts pour agir sans désir, il y a de l'espoir que l’action deviendra vraiment désintéressée. Au cours de ce processus, de nombreux changements intérieurs se produisent. Le nœud, c’est l’ego et ses sentiments contradictoires. Tant que l'égo demeure, il y aura toujours un impact même en accomplissant une action désintéressée. Parce qu'il y a attachement, et il y a de l’attachement dans l’attraction.

Question : Alors, avant d’être sans désir, il est impossible d’accomplir des actions désintéressées ?

Ma : Lorsque des actions désintéressées sont accomplies et que l'on les observe comme un témoin, une vague de joie intérieure surgit. Même si le corps est blessé, il y a aussi de la joie à ce moment-là. Cette vague et la réalisation du Soi ne sont pas la même chose. Les actions désintéressées provoquent une vague de joie - votre accomplissement est dans leur accomplissement, votre joie est dans leur joie. Une fois ce point atteint, la joie s'ancre. Lorsque les désirs matériels diminuent, on agit beaucoup comme cela. Même si à un moment donné on constate que malgré tous les efforts que l’on fait, le travail n'est pas parfait, il n'y a pas de chagrin. Parce que tout doit rester tel quel, c'est aussi Sa volonté. Voyez comme la progression se produit magnifiquement. Mais c'est dans le contexte d’actions sans ego et bien faites.

Même dans cet état, la réalisation du Soi ne se produit pas. Pourquoi ? Les actions altruistes et égoïstes font encore partie du domaine des actions. Des actions désintéressées se produisent, mais ce n’est pas dans l’union. Là où seul le Soi existe, le guru, le commandement et les actions ne peuvent rester séparés. Là où il y a une distinction entre commandement et action, la réalisation du Soi ne peut se produire. Le jeu de celui qui est au-delà du désir est différent, et on parle ici des efforts vers des actions désintéressées et des actions désintéressées qui en résultent.

_____________________

Enseignement

Il faut pratiquer quotidiennement. Regardez, qu'y a-t-il dans ce monde ? Rien ici n'est permanent. Par conséquent, il faut prier Dieu, en Lui demandant que l’instrument que l’on est agisse avec pureté. Au début de chaque tâche, il faut se souvenir de Dieu. Plus le souvenir est pur, plus le travail sera beau. Dans ce monde, si quelque chose existe aujourd'hui, il se peut qu'il ne soit plus là demain. Par conséquent, gardez l'attitude du serviteur. Si vous recherchez la paix, contemplez Dieu.

Les actions doivent être expérimentées par celui qui les fait. Ne confiez pas la responsabilité de les observer à quelqu'un d'autre ; faites-le vous-même. Lorsque d'autres font le travail, une partie de l'effort leur revient. Par conséquent, si vous faites quelque chose, faites-le vous-même ; si vous regardez, regardez avec vos propres yeux ; si vous écoutez, écoutez avec vos propres oreilles. Il ne faut pas déléguer la responsabilité à d'autres et se sentir rassuré.

Il faut garder à l'esprit que le travail entrepris doit être achevé dans son intégralité. Certes, on ne peut pas prédire ce que l'illusion pourrait faire, mais il faut néanmoins faire des efforts. Il y a une différence entre oublier ou ne pas pouvoir faire quelque chose ne pas faire l’effort. Lorsque les choses se passent différemment par l’intervention divine, l’esprit est en paix et il n’y a aucun regret car on n’a pas fauté. L’accent doit être mis sur le fait de terminer complètement une action. Par conséquent, ceux qui sont sur le chemin de la pratique spirituelle doivent toujours s’efforcer de bien travailler et d’accomplir tout ce qu’ils font au mieux. Cela réduit le fardeau du karma. Pensez que Dieu est avec moi sous forme d’action. Il faut terminer la tâche entreprise. Il est de mon devoir de terminer le travail que j’ai entrepris. Alors, Dieu Lui-même achève ce travail.

C'est pour cela que vous avez reçu des yeux, pour voir que Lui seul existe. Servez-Le avec vos mains. Faites Son tour de avec vos pieds. Le mental doit Le servir tout au long de la journée. Soyez Son serviteur, chantez Ses louanges et n’offrez de sacrifices qu’ à Lui seul.

En vous levant le matin, pensez que vous êtes un instrument, ou que « je suis Votre instrument. Puisse cet instrument accomplir de bonnes actions tout au long de la journée. Toutes les actions sont à Votre service et doivent être faites pour servir ». Laissez le flot des bonnes résolutions couler en vous. Il faut répéter le nom de Dieu et se prosterner.

Le soir, avant de dormir, il faut offrir à Ses pieds toutes les actions de la journée. Ensuite, passez en revue chaque action de la journée. Si vous avez commis des erreurs, priez pour qu’Il ​​vous pardonne et demandez-lui la grâce d’éviter de telles erreurs à l’avenir. Priez pour que toutes les actions soient bonnes. Il faut répéter Son nom et saluer, même si c’est mentalement, il faut méditer sur Lui et s’incliner à Ses pieds. Enfin, offrez votre corps, votre mental et tout à Ses pieds. Suivez ce schéma avant d’aller dormir.

Pourquoi les disciples se disputent-ils entre eux au sujet du service du Guru ? Tout le monde n’a pas le droit de servir ; sans être humble, on n’a pas vraiment le droit de servir. Tout ce que dit le Guru doit être fait sans poser de questions. Si une autre personne se voit confier la responsabilité temporaire d’un service, pensez qu’elle sert celui que vous aimez, et il ne faut pas gâcher votre humeur ou bouder à ce sujet. Le Guru fera faire le travail par qui il veut, quand il le veut. Quoi qu’il fasse, ils le fait pour le mieux ; la souffrance temporaire ou le fait d’être privé de service fait grandir la patience et l’endurance.

Certains pensent que servir les invités est une perte de temps et que servir Ma est le véritable service. Ce corps dit que ceux qui viennent ici pour visiter le temple, écouter les histoires de Hari Babaji ou regarder le Ras Lila, qui qu’ils soient, contribuent au satsang avec des intentions pures, au moins temporairement. Les servir signifie servir les gens en tant que manifestations de Dieu, et cela aide sur le chemin du but suprême. Si vous êtes immergé dans un jap ininterrompu avec une concentration totale, la question de ce genre de service ne se pose pas. Sans perdre votre temps, utilisez l’essentiel de votre temps pour le jap, la méditation, la puja. Pendant le temps restant, travaillez pour ceux qui viennent ici. Les servir est plus bénéfique. Si on a un haut niveau scolaire, on ne devrait pas penser : « Je ne ferai pas ce travail » ou « Je ne ferai pas celui là. Cela ne doit jamais venir à l'esprit. Il faut toujours être prêt pour n'importe quelle tâche.

Le Nom dans la bouche, le travail dans les mains. Ce n'est pas à toi de juger les vertus ou les défauts des gens. Sans considérer la valeur des gens, si quelqu'un vient ici avec une intention droite, le servir, c’est servir Dieu.

Est-il nécessaire d’annoncer à grands coups de tambour ce que vous faites pour les vôtres ?

Un étudiant en médecine est venu rendre visite à Ma. Ma lui a demandé : « Tu es venu en carriole ? » Le garçon a répondu : « Non, Ma, je suis venu à pied. Je ne me déplace généralement pas en carriole. Faire souffrir un cheval est aussi un péché. » Ma a dit : Non, ce n’est pas un péché. Tu as pris naissance pour accomplir certaines actions, si tu ne les accomplis pas, ton karma ne sera pas épuisé. Par conséquent, si quelqu’un te facilite quelque chose, tu en profiteras. De même, ces chevaux et d’autres animaux ont pris naissance pour épuiser leur karma. Un cheval ne peut pas étudier la médecine et épuiser son karma ; il doit tirer une calèche pour le faire. Par conséquent, les humains devraient faciliter ce travail. Chacun doit continuer à faire le travail qu’il est censé faire. »

________________________

Question : De quoi manque Dieu pour qu’il ait besoin d’être servi ?

Ma : Ce que vous faites comme du service, est-ce vraiment fait pour Dieu ? La nourriture, le sommeil, les vêtements, tout ce que vous faites est pour vous-même, et même après de grands efforts, vous ressentez toujours un sentiment de manque. C’est pourquoi on dit qu’il faut intégrer Dieu dans toutes ses actions. A quoi cela servira-t-il ? ? Vous réaliserez que Dieu n’a besoin de rien. En gardant Dieu avec tout le temps, vous aussi deviendrez satisfait par vous-même comme Lui.

Question : Ne considérez-vous pas le succès du satsang par l’action ?

Ma : Tu sais ce qu'il y a dans les Écritures. Ce corps dit des choses incohérentes. Qu'appelle-t-on action et qu'appelle-t-on non-action ? Les actions qui conduisent à la contemplation divine, Le jap et la méditation sont de véritables actions, et tout le reste est non-action. Se trouver soi-même, c’est trouver Dieu, et trouver Dieu, c’est se trouver soi-même. Le voyage entrepris pour manifester le Dieu toujours lumineux s'appelle bonne action. Tout le reste est non-action. L'action divine est la véritable action. Il faut transcender action et et non-action. Accomplir de bonnes actions est essentiel pour tous les hommes, et cela implique une vie disciplinée. C’est notre devoir de performer de bonnes actions. Faites de bonnes actions pour déverrouiller la serrure. L'action qui vous libère de l'esclavage est véritable action, et celle qui vous lie est non-action.

Question : Une Anglaise pose une question : il y a un chien malade près de l'ashram, sur la route, et il va de pire en pire : il est paralysé. En Angleterre, un tel chien serait euthanasié. Ici, personne ne fait rien. Le chien souffre beaucoup, vaut-il mieux l'apaiser ou le laisser continuer à souffrir ?

Ma : Il trouvera la paix quand Dieu la lui accordera. Dieu a pris ses dispositions à Sa manière. Il faut récolter les fruits de ses actions. Dans ce pays, on croit qu’il faut épuiser son karma en supportant ses résultats. Dans ce pays, tuer un tel chien est considéré comme un péché. Quand son heure viendra, il mourra. Vous devez le servir, lui fournir de la nourriture et un abri. Le servir vous fera du bien. Servir les êtres vivants) est important. Chaque action est soigneusement évaluée par Dieu.

Question : Comment servir ?

Ma : Celui qui sert doit le faire avec son corps, son mental et son argent. Il faut servir en pensant qu’on sert Dieu. En servant les gens comme des manifestations de Dieu, le sentiment du divin apparaît. Peu à peu, on comprend aussi la voie de l’action désintéressée. Servir avec une attitude désintéressée aide à réaliser Dieu. Grâce au service désintéressé et à la contemplation divine, la conscience sera purifiée. « Le service se produit » et « servir » sont deux choses différentes. En effectuant un service, on atteint finalement l'état où le service se produit naturellement.

Question : Si quelqu’un passe toute la journée en adoration, jap, méditation et service divin, et quelqu’un d’autre en service de la société, quel est le meilleur ?

Ma : Dieu est présent en toute forme. Si le service est fait comme un service divin, il atteindra Dieu. C’est comme cela qu’il faut servir. Quand Dieu dit qu’Il ​​a créé ce monde éternel pour le jeu et l’action divine, cela signifie que cet univers fait partie de Son jeu divin. Si le service est fait en pensant à Dieu, il ouvre la voie pour l’atteindre. De même, si l’on s’engage dans l’adoration, le chant et d’autres activités spirituelles avec une concentration totale, cela peut également conduire à la réalisation de Dieu. Aucun chemin n’est supérieur à l’autre.

Question : Qu'est-ce qu'une action néfaste ? Qu’est-ce qu’une bonne action ?

Ma : Une action qui vous rapproche de Dieu est une bonne action, et celle qui vous éloigne de Dieu en provoquant ignorance et égarement, est une mauvaise action. Les actions qui provoquent la souffrance conduisent à la dualité et à la souffrance.

Question : Ma, concernant le concept de karma dans la Gita…

Ma : Qui est celui qui agit dans le contexte du karma ? Qui est le « je » ? Là où Dieu est présent, là où il y a une action divine, on ne voit pas le « je » comme celui qui fait. Le « je » fusionne avec « toi » (Dieu) ; où est alors le « je » ? Où est le karma ? Lui seul existe.
S’il y a un sens du « je », si quelque chose est fait avec l’ego, alors on doit dire : « Ô Dieu ! Je suis à Toi. C’est Toi qui me fait faire cela, et je ne suis qu’un instrument. »

Devoir

Question : Ma, quel est notre devoir dans la vie ?

Ma :  Tout le monde a des devoirs différents. Un fils a certain devoirs, un père d’autres. Cependant, certains devoirs sont essentiels pour tous. Si un petit garçon vient vous voir et que vous lui demandez : « Où habitez-tu, pourquoi es-tu venu ? », il peut vous répondre. Mais nous sommes si ignorants que si quelqu'un nous pose ces mêmes questions, nous ne pouvons pas y répondre. Il devient donc clair que notre premier devoir est d'essayer de comprendre : « D'où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous venus ? ». Tout peut être accompli en faisant confiance aux paroles du Guru.

Question : Ma, quel est notre principal devoir ?

Ma : Le devoir de tout être humain est de se connaître soi-même, de se réaliser soi-même. Pour cela, il faut suivre assidûment les instructions du Guru. Il faut croire les enseignements des écritures que nos grands sages nous ont transmis, déversant en nous le nectar de la sagesse. Si l’on peut saisir ne serait-ce qu’un seul mot, un seul enseignement, alors le divin qui est à la fois un et infini se manifeste.

Quel miracle ! La véritable forme de Dieu est révélée par Dieu Lui-même, à travers Ses propres paroles. Et le sentiment « Oh, j’ai pratiqué pendant si longtemps et rien ne s’est produit » s’apparente à une transaction commerciale. Il n’y a pas de place pour de telles transactions dans le royaume de Dieu. Le divin ne s’atteint pas par nos seuls efforts ; il se manifeste par la grâce et la compassion divines. Comprenez-vous ce que je veux dire ?

Question : Ma, comment pouvons-nous donner un sens à notre vie ?

Ma : Écoutez, la naissance humaine est rare. Nous avons l’avons atteinte après bien des épreuves et des tribulations. Si nous n’essayons pas de nous connaître nous-mêmes après l’avoir reçue, cela s’appelle l’autodestruction, le suicide. Cela signifie se tuer soi-même. Par conséquent, où que nous soyons, quelle que soit notre situation, que ce soit dans un emploi, dans l’agriculture ou dans un autre travail, nous devons méditer sur Dieu. Commencez par là où vous êtes. Le pouvoir est en vous, réveillez-le et réalisez-vous. Sur le chemin de la réalisation de soi, les bonnes actions, les émotions positives et la méditation éveilleront le pouvoir divin et le pouvoir du Soi en vous, vous guidant, vous conduisant, et finalement vous vous réaliserez.

Notre travail consiste à nous connaître et à nous réaliser ; il n'y a pas d’autre de devoir. Nous cherchons à atteindre Dieu, c'est notre voyage, nous sommes des voyageurs. Pour calmer le mental, recevez un mantra, une syllabe sacrée. Par conséquent, suivez les instructions du Guru ; sinon, vous souffrirez, vous errerez, allez et viendrez, et accomplirez de nombreux aller-retours.

Venez par ici et vous me trouverez ; allez par là et vous vous perdrez.

Le devoir de l'être humain est de s'engager dans une pratique spirituelle, d'être calme et de suivre les enseignements du guru. Le devoir de l'être humain est de pratiquer quotidiennement. Ne restez pas inactifs.

Ayant obtenu la naissance humaine, ce qui est très rare, le devoir d'un être humain est de suivre le beau chemin que Dieu a tracé pour réaliser le Soi. Si vous ne suivez pas ce chemin, la souffrance et le bonheur qui existent dans votre vie, ainsi que le malheur et la folie qui naissent du fait de penser que Dieu n’est pas en nous, mèneront à la chute. Parce que vous êtes venu dans ce monde, accomplir les actions prescrites par Dieu lavera tous les péchés de nombreuses vies. Pratiquez, endurez des souffrances pour Dieu. C’est pour cela que la discipline spirituelle et les pratiques existent. Il faut pratiquer régulièrement et discriminer entre les bonnes et les mauvaises actions. Vous le comprenez, les animaux et les oiseaux non. Ils ne pensent pas comme cela, mais c'est pourquoi vous avez reçu la capacité d'agir comme vous le voulez, et vous avez intérêt à accomplir des actions qui mèneront au succès.

Si vous ne le faites pas, vous serez malheureux. Même si vous comprenez mais continuez à commettre de mauvaises actions, vous souffrirez. C’est de cela qu’il s’agit. Vous souffrez à cause des résultats des péchés de nombreuses. Vous devez comprendre que les mauvaises pensées qui surgissent dans votre esprit et l’envie d’accomplir de mauvaises actions, ces mauvaises habitudes proviennent de pratiques passées. Par conséquent, vous devez cultiver de bonnes habitudes et pratiques qui ne vous éloignent pas de Dieu.

C'est pourquoi les bonnes actions, les actes purs et la bonne compagnie sont mis en avant. Il est conseillé de s'asseoir en satsang avec la famille et de vivre de façon disciplinée.

Obstacles sur le chemin

Question : Pourquoi des obstacles surgissent-ils sur le chemin du développement spirituel ?

Ma : Écoute, quand un feu brûle, il brûle autant qu’il le doit. Personne ne peut l’arrêter. Quand les sentiments divins se manifestent, Dieu donne au pratiquant à la fois joie et détresse, et personne n’a le pouvoir de l’arrêter. Les obstacles que le pratiquant rencontre de la part de ses proches parents et amis sont dus aux impressions et aux fruits laissés par les actions des vies précédentes.  Ses proches amis et parents se rassemblent autour de lui en fonction de ces impressions. Certains d’entre eux lui posent des obstacles, tandis que d’autres l’aident. Là où il y a des désirs et des envies, il y a aussi de la joie et de la tristesse. Il faut atteindre l’équanimité au sein de cette joie et de cette tristesse.

Question : Pourquoi y a-t-il tant d’obstacles et de difficultés sur le droit chemin ?

Ma : Cela se produit à cause des impressions des vies précédentes. Lorsque vous commencez à marcher sur le droit chemin, vos désirs et vos envies se manifestent, suppliant : « Ne nous abandonne pas. » Ces obstacles et ces difficultés naissent d'eux.

Question : Pourquoi Dieu ne vient-il pas et n’enlève-t-il pas ces obstacles lorsque nous marchons sur le chemin de la justice ?

Ma : Ces obstacles sont là pour votre bien. Ils sont nécessaires pour augmenter l’intensité de votre pratique spirituelle et pour vous apprendre la patience.

Question : Pourquoi les gens cessent-ils de progresser sur le chemin vers le but divin ?

Ma : C’est à cause de leurs dettes. Ce à quoi ils ont attaché leur esprit dans cette vie ou dans les vies précédentes, les désirs de plaisirs qu’ils ont accumulés, se manifestent comme des obstacles sur le chemin du progrès. Ils tirent leur mental vers eux-mêmes. Ce sont leurs dettes. Comment peut-on avancer vers Dieu sans rembourser ces dettes ? Ces désirs et ces envies sont des voiles. Sans les enlever, comment Sa lumière sera-t-elle révélée ? Par conséquent, en toutes circonstances, ne pense qu’à Lui. En faisant cela continuellement, un jour les voiles seront détruits et Sa lumière sera révélée.

Surmonter le découragement

Enseignement

Ne vous découragez pas. Savez-vous pourquoi ? Imaginez que vous voyagez en train vers Dehradun. En chemin, vous rencontrez une montagne qui vous obstrue la vue. À ce moment-là, vous pourriez penser que Dehradun est encore loin. Mais dès que vous dépassez cette montagne, Dehradun devient visible. De même, la grâce divine opère de manière mystérieuse. Vous ne pouvez pas prévoir quand cette grâce arrivera et dissipera votre obscurité intérieure. Ce qui doit arriver le fera en son temps. L’essentiel est de s'efforcer sincèrement de cultiver et de garder des pensées pures du mieux que vous pouvez.

« Restez fermes dans le jap. Il n’y a aucune raison de vous décourager. Vous ne savez pas quand, à quel moment, vous ferez l’expérience de Sa grâce. Consacrez y le plus de temps possible.

Votre mental doit rester concentré sur un seul point. Si aujourd'hui vous commencez à creuser un puits quelque part et que vous butez sur un rocher, puis que vous recommencez à creuser ailleurs et que vous rencontrez également un obstacle, vous l'abandonnez aussi. Trouverez-vous un jour de l'eau de cette façon ? Si vous rencontrez un rocher, essayez de le percer. Persistez à la même place. Il n'y a pas lieu de se décourager. Persistez, c'est seulement alors que vous récolterez les fruits de vos efforts.

____________________________

Question : Parfois je me sens découragé. Que dois-je faire ?

Ma : Gardez espoir et persistez dans votre quête. Krishna, Durga et la Ma Divine sont tous nôtres, et nous sommes leurs.

C’est la nature innée de l'âme de rechercher sa source divine. On recherche forcément  ce qu’on aime.  Le bonheur et l’extase sont présent dans cette quête. Lorsque vous pensez que quelque chose vous appartient, le désir de le trouver surgit naturellement. Le manque, c’est le désir de l'âme de se réunir avec sa vraie nature. Ce corps ne fait pas de sermons ; il bavarde simplement avec ses parents, ses frères et sœurs et ses amis.

Père, l’autre voie est que je suis Son serviteur. Comme l’a déclaré Mahavir, d’un certain point de vue Ram et moi ne sommes qu’un. D’un autre point de vue, Ram est complet et j’en suis une partie. D’un troisième encore, Ram est mon Seigneur et je suis Son serviteur. On commence par le sentiment d’être un serviteur, et plus tard, l’âme est illuminée et la lumière éternelle se révèle. Jusqu’à ce que la lumière brille sur ce chemin, continuez votre recherche, car la recherche est naturelle.

Quel est le but de la richesse ? Le but est la joie et la béatitude. Vous étudiez, gagnez et êtes heureux d’accumuler des richesses. Il est dans la nature d’un être de combler son sentiment de manque. Il faut s’efforcer de se réaliser. Ceux qui ne cherchent pas à se trouver dans la vie quotidienne et ne souhaitent que s’adonner aux plaisirs matériels sont sur le chemin de la mort. Pourquoi ne pas suivre le chemin de l’immortalité ? L’âme ressent toujours un sentiment d’incomplétude. Tant que vous continuez à errer dans cette incomplétude, vous n’échappez pas au cycle de la naissance et de la mort. Ne soyez pas un voyageur de la naissance et de la mort. Décidez maintenant de devenir un voyageur de l’immortalité.

Accepter une vie disciplinée, c’est devenir un voyageur sur le chemin de l’immortalité, avancer sur le chemin de l’immortalité pour se réaliser soi-même. Pourquoi s’adonner aux plaisirs matériels, éprouver joie et tristesse ? Il n’y a que de la tristesse dans ce monde ; on ne peut pas trouver ici la félicité suprême. Pourquoi, sans Dieu, s’accrocher à la mort ? Ce corps conseille toujours de devenir un voyageur de l’immortalité. Si vous souhaitez éviter le cycle de la naissance et de la mort, devenez un voyageur de l’immortalité.

Question : Nous ne savons pas quel chemin suivre. Quel chemin faut-il suivre ?

Ma :  Si tu gardes la porte fermée, comment vas-tu voir le chemin ? Commence par ouvrir la porte et sors avec l'aide que vous recevrez, et ensuite le chemin deviendra visible. Au fur et à mesure que tu progresseras sur ce chemin, tu rencontreras d'autres voyageurs qui te guideront en te disant : « Ce chemin n'est pas le bon, il faut aller par là. » Continue à avancer vers ton but avec une foi inébranlable. Utilisez la force que vous avez, et l'aide divine viendra sûrement.

La vie de chef de famille

Question : Ma, qu’est-ce qu’on appelle « chef de famille » ?

Ma : Le terme « chef de famille » désigne celui qui tient la maison entre ses mains. Autrefois, les gens devenaient chefs de famille après avoir pleinement observé l’étape du brahmacari (littéralement : »celui qui va vers Brahman, c’est à dire une adolescence auprès de leur guru, le temps de la formation intellectuelle et spirituelle, aujourd’hui, ce terme est fortement relaté au célibat religieux.) Donc la famille ne les contrôlait pas. Au contraire, la maison restait sous leur contrôle. Par conséquent, ils pouvaient accomplir les devoirs d’un chef de famille  et, au moment opportun, entreprendre les étapes de vänaprastha (retraite dans la forêt) et de sannyāsa (renonciation). La maison ne pouvait pas les lier.

Question : Ma, quelle peut être la méthode de pratique spirituelle dans la vie du chef de famille ?

Ma : Le service et la répétition de mantra sont les pratiques spirituelles de l’étape du chef de famille.

Question : Ma, comment les chefs de famille doivent-ils se comporter et comment doivent-ils servir ? Veuillez nous donner des conseils à ce sujet.

Ma : Le principe essentiel est clair. Si Dieu est avec vous, il n'est pas nécessaire d'en dire plus. Sa présence est l'élément essentiel. Lorsque Dieu est avec vous, vous êtes guidés de l'intérieur. Efforcez-vous de servir avec un dévouement et une concentration sincères. Si vous le faites, cela apporte vie et vitalité. Les gens parlent souvent de servir de tout son être) ; c'est ce que cela signifie. De plus, il existe une distinction entre le simple fait d'accomplir un service et le véritable service qui se produit naturellement.

En continuant à pratiquer, l’amour se développe. Finalement, cet amour dirige spontanément le service. Le service imprégné d’amour est un service authentique,

Rappelez-vous toujours qu’il n’y a qu’un seul Maître, Dieu seul est notre Maître. Il est le seul être véritable , et tous les autres sont comme ses parèdres .

Question : Est-ce que prendre soin de sa femme et de ses enfants est vraiment un devoir ? De qui est-ce la femme ? De qui est-ce l'enfant ? Qui élève réellement les enfants

Ma : Si on comprend vraiment cela , alors tout change.Chaitanya a renoncé à sa Ma et à sa femme. Mais tout le monde n’est pas Chaitanya, donc ceux qui vivent avec leur femme et leurs enfants devraient aborder cette situation avec un sens de service, en pensant : « Je Le sers à travers eux. » Les laïcs devraient vivre avec ce sentiment. Il est conseillé d’observer des périodes de discipline autant que possible – deux à quatre jours par mois, ou pour ceux qui en ont la force, jusqu’à un mois. Pendant ces jours, il faut prendre la résolution de vivre avec une complète pureté : Ne manger que ce qui est nécessaire à la subsistance du corps, pas pour le plaisir. Ne dormir que lorsque le sommeil vous submerge. Passer du temps à lire des textes sacrés, à faire du jap ou à d’autres pratiques. Concentrez-vous sur la vérité en parole et en  action. Ce n’est peut-être pas parfait au début, mais avec la pratique, cela deviendra plus facile et apportera de la joie. C’est pourquoi je dis : supportez la difficulté, c’est une pénitence. Faire pénitence pour Dieu, supporter des épreuves.

Question : Ma, j’éprouve le désir de renoncer à la vie de famille, mais je ne sais pas quoi faire.

Ma : Si vous posez cette question à ce corps, je vous dirais de vivre la vie laïque avec amour et dévotion, calmement. Alors, tout ce qui est censé partir partira naturellement, et ce qui est censé rester restera.

Question : Lorsque nous nous asseyons pour faire du jap et méditer, les enfants nous dérangent beaucoup. Que devons-nous faire ?

Ma : Voyez en eux l’enfant Krishna. Ne pensez pas qu’ils vous dérangent.

____________________________

Enseignement

Il n’y a rien de plus important que la contemplation de Dieu. C’est pourquoi une chose est essentielle : lorsque vous vivez la vie de de famille, servez les enfants comme Krishna enfant et les petites filles comme la jeune vierge. Servez votre femme en tant que déesse du foyer et votre mari en tant qu’époux suprême en voyant Dieu en eux. De même, servez vos parents et vos aînés, y compris vos gurus.

De même qu’une horloge est remontée pour 24 heures, consacrez un peu de temps à la contemplation de Dieu. C’est la seule façon d’atteindre Dieu en vivant la vie de famille. Considérez votre maison comme un temple de Dieu. Pensez à toutes les personnes de votre foyer comme à des manifestations de Dieu et servez-les. Croyez que le service que vous leur rendez est un service rendu à Dieu. En adoptant l’attitude de voir Dieu en tout, vous pouvez progressivement devenir un véritable serviteur de Dieu.

Si le service est accompli avec cette conscience tout en vivant la vie de de famille, cela devient vraiment une vie d'ashram. Servez votre mari comme l’époux suprême, votre fils comme Krishna enfant et votre femme en tant que Mahāmāyā. Vous dites souvent : « Là où il y a un être vivant, il y a Shiva  et là où il y a une femme, il y a Gauri.(Femme de Shiva)

Il vaut mieux de vivre dans ce monde comme un jardinier plutôt que comme son propriétaire. En tant que propriétaire, on doit gérer confusion et conflit ; en tant que jardinier, il n’y a pas ces problèmes. Ce monde appartient à Dieu, et je ne suis qu’un serviteur. Je continuerai à servir selon Ses instructions. Si l’on vit la vie de famille avec cet état d’esprit, aucun nouveau karma n’est crée, on expérimente seulement les effets du karma.

Si l'on garde ces pensées à l'esprit tout au long de sa vie de famille, de quoi aurait-on à craindre ? Dieu prendra soin de tout.

Là où il n’y a pas de travail, il y a l’ashram (shram : travail dur, rémunéré ; ashram : a privatif + shram. Le travail exécuté à l’ashram n’est pas du travail, c’est du service). Maintenez une conduite vertueuse autant que possible. Servez votre mari en tant que suprême,  le considérant comme Dieu ; voyez votre femme comme déesse du foyer ; considérez vos enfants comme Krishna enfant et les jeunes filles comme des déesses. Le service effectué dans cet esprit L’atteint. Avec sa grâce, Il vous attire à Lui.

Le seul devoir de chacun est d’abandonner les mauvaises pensées et le chemin de la mort, qui est comme un poison lent, et de s’efforcer d’atteindre Dieu. Depuis d’innombrables âges et d’innombrables naissances, vous avez fait l’expérience des désirs et des envies. Maintenant, prenez la décision de ne plus suivre ces désirs. Cette fois, vous devez atteindre Dieu. Si vous voulez défricher une forêt, vous devez y aller et l’abattre. Commencez à progresser à partir de l’état dans lequel vous vous trouvez. Si quelqu’un construit une cabane dans la forêt mais continue à penser à sa vie d’avant, c’est là que se trouve la vie du monde. Inversement, si quelqu’un vit la vie de famille et contemple Dieu, alors c’est là que se trouve son ermitage. Dieu est également présent partout ; par conséquent, une personne doit progresser vers l’atteinte de Dieu à partir de là où qu’elle se trouve.

En regardant les petits enfants, Shri Shri Mā dit : « Vous êtes tous mes amis. Écoutez, lorsque vous devenez amis, vous devez écouter ce que dit votre ami. Alors, écoutez ceci : vous devez toujours faire ces cinq choses. Premièrement, au réveil le matin et en vous lavant les mains et le visage, répétez le nom de Dieu que vous préférez. Priez Dieu de faire de vous un bon garçon ou une bonne fille. Deuxièmement, dites toujours la vérité. Troisièmement, obéissez aux instructions de vos parents et des autres aînés. Quatrièmement, concentrez vous pleinement sur vos études. Cinquièmement, après cela, vous pouvez vous faire un peu les fous et vous amuser.

________________________

Question : Comment mener une vie disciplinée ? C'est très difficile dans la vie de famille.

Ma : Autrefois, c’était beau. Il y avait quatre ashrams (étapes de vie) : (1) Brahmacharya, le temps de la formation, (2) Grihastha, le temps de la vie de famille et des responsabilités sociales. Vanaprastha  retraite et concentration sur la vie spirituelle et Sannyasa, renonciation totale. La vie était structurée ainsi. Ceux qui voulaient renoncer à tout directement après leur temps de formation pouvaient le faire. D'autres achevaient le brahmacharia et acceptaient ensuite l'ashram Grihastha. Même dans la vie de famille, on pouvait réaliser Dieu. Un ashram signifie un endroit sans travail imposé. Ceux qui pratiquaient une vie disciplinée au stade du Brahmacharia pouvaient garder cette discipline au stade de la vie de famille. Leur discipline était stabie, ils étaient donc capables  de bien suivre les règles et les méthodes du stade de la vie de famille. Même les sages vivaient à l'ashram Grihastha avec discipline. Ils avaient aussi des enfants. Maintenant, sans le fondement du Brahmacharya, tout est devenu indiscipliné. Par conséquent, les temps du Vanaprastha et du Sannyasa ne sont pas bien vécus. Si les règles de l'ashram Grihastha sont suivies correctement, l'ashram Vanaprastha est éclairée par ses règles et ses méthodes. Pour eux, l'ashram Sannyasa devient facile et direct. La base du Brahmacharya manque, il n'y a donc pas de discipline parmi les hommes et les femmes. En suivant les enseignements de votre guru, cet état peut être atteint

Question : Ma, comment doit-on vivre la vie de famille au stade du Grihastha ?

Ma : En raison de l'absence de l’ashram Brahmacharya, les règles des autres ashrams ne sont pas suivies correctement. Une maison ne peut être construite sans fondations solides, de même un ashram... ashram signifie un lieu sans effort, et sans Dieu, tout est effort. Alors où est le reste ?

Question : (Un employé du gouvernement a demandé) Lorsque l'on travaille pour le gouvernement, on n'a pas le temps de pratiquer la spiritualité. Que faire ?

Ma : Devenez un  employé du vrai gouvernement. Ce gouvernement ci vient de ce gouvernement originel.  Vous vous concentrez sur le travail du gouvernement, concentrez-vous aussi sur Dieu. Si vous vivez la vie de famille avec une attitude de service, cela ne devient pas une cause d’asservissement. Les objectifs restent les mêmes. Mais pour rester constant dans cette attitude de service, comme pour remonter une horloge, asseyez-vous calmement pendant un certain temps le matin et le soir, et faites du jap et de la méditation.

Question : Nous sommes chefs de famille. Nous ne trouvons pas le temps, donc nous ne pouvons pas aller voir les religieux. Suggérez-nous des pratiques spirituelles à faire tout en vivant dans notre foyer.

Ma : Dieu est le Père suprême, la Ma suprême, l’Ami suprême ; tout. Dire simplement que ce n’est pas possible là où vous êtes ne va pas fonctionner ; vous devez agir. Consacrez le temps nécessaire aux devoirs quotidiens et essayez de consacrer le temps restant à atteindre Dieu.

Question : Ma question est : qu’est-ce que la sādhana ?

Ma : Faites du jap, méditez, pensez à Lui. De plus, faites tout ce que vous avez à faire avec le sentiment de servir Dieu. Quand vous vous occupez de votre fils, pensez que vous servez Krishna enfant. Le mari doit voir sa femme comme la Déesse, la femme son mari comme l’époux suprême.

Maintenant, le stade du brahmacharya est en voie de disparition. Il ne peut pas disparaître complètement, la graine essentielle n'est jamais détruite et demeure sous une forme ou une autre. Le stade du brahmacharya  est la fondement d'une maison qui construit la vie. Son absence a causé des troubles. Au stade de la vie de famille, maintenez un esprit de service. Considérez-vous comme des gérants au service du temple de la maison, non comme ses propriétaires : gardez toujours cette attitude. Tout comme une horloge doit être remontée toutes les 24 heures (le téléphone rechargé)

Pratiquez régulièrement le jap, la méditation, la lecture de textes sacrés et le satsang tous les matins et tous les soirs. L’étape de la vie de famille  est un ashram. Si vous vivez conformément à ses principes et sa discipline, vous en récolterez les bénéfices. Le véritable obstacle n’est pas quatre murs, mais le mental. Où que vous soyez, engagez-vous dans la dévotion à Dieu ; Il se manifestera sûrement. Le genre de sentiment  que vous entretenez détermine les bienfaits que vous recevez. L’esprit de service purifie l’esprit. Vous devez penser que vous êtes des instruments de Dieu, qu’Il ​​vous guide. Travaillez de vos mains tout en gardant la contemplation et la pensée de Dieu. Essayez de passer le plus de temps possible dans le souvenir de Dieu.

Question : Quel est le remède pour se libérer de la triple souffrance ?

Ma : Au milieu des activités de service quotidienne, il faut régulièrement s'asseoir pour méditer ou chanter le nom de Dieu matin et soir. Rendre hommage à Dieu par le corps et par l’esprit et chanter Son nom est le remède contre la brûlure des trois souffrances. Il enlève tous les types de souffrance physique, mentale et spirituelle. C'est pourquoi Il est appelé Hari (celui qui sauve). Tout comme une horloge à remonter, il est bon de s'asseoir pour pratiquer régulièrement, matin et soir. Si on ne le fait pas, on  n'arrivera pas un bon niveau de service pendant le stade du foyer.Sans la conscience de Dieu, ce ne sera pas servir Dieu mais servir pour le plaisir, et vous devrez endurer des souffrances brûlantes. Progressivement, autant que possible, il faut augmenter le temps passé à la pratique et dans une relation profonde avec Dieu.

Question : L'agitation de l'esprit est  effrayante. L'esprit ne se concentre pas. Pouvez-vous suggérer une solution pour cela ?

Ma : Pratiquez régulièrement et cultivez le discernement et le détachement.

Question : Même en pratiquant pendant la vie de famille, l'esprit vagabonde ici et là.

Ma : Il est possible d'atteindre Dieu même en vivant la vie de famille. On peut essayer d’atteindre Dieu où qu’on se trouve. En vivant la vie de famille, on doit servir avec la conscience de Dieu. Par exemple, considérez l’enfant comme une forme de krishna enfant et la femme comme une forme de la déesse du foyer. La femme doit servir son mari avec dévotion en tant qu’époux suprême. La vie de famille est également appelée « ashram » du chef de famille. Le sens d’ashram est un lieu où il n’y a pas de travail contraint. Le mari et la femme doivent vivre dans l’ashram du chef de famille  en comprenant cela. Chacun doit comprendre que Dieu se sert de lui sous cette forme. Si l’on sert avec la conscience de Dieu, le service atteint Dieu. Si ce service est fait correctement, il conduira sûrement à la réalisation divine. On doit maintenir constamment la pensée de Dieu. Chaque matin, après-midi et soir, on doit pratiquer des activités dévotionnelles selon les instructions de son guru. Souvenez-vous de Dieu à tout moment, en marchant, en vous déplaçant, en mangeant et en buvant. Le mantra de Dieu n'est jamais impur. Vous pouvez vous souvenir de Dieu dans n'importe quelle situation. En pratiquant continuellement, la foi et la dévotion apparaîtront et aideront également à stabiliser l'esprit. Avec la pratique, cela finira par arriver.

Question : Ma, Comment peut-on se libérer de l’esclavage des actions (karma) pendant le stade de la vie  de famille ?

Ma : Établissez un lieu pour Thakur à la maison, une place pour la pratique spirituelle et asseyez-vous là quotidiennement pour faire ce que votre guru vous a demandé. Une vie disciplinée et des satsangs sont essentiels pour atteindre l'illumination suprême, stabiliser l'esprit et être libre de l'esclavage des actions. Faites des choses qui Le rendent heureux, celles qui apportent la paix et l'harmonie. Un chef de famille signifie « celui qui tient la maison entre ses mains », un chef de famille d’ashram. Un ashram est un endroit où il n'y a pas de travail rétribué. Servez les enfants sont comme Krishna enfant, les jeunes filles sont comme Kumari, les aînés sont comme des gurus, et les jeunes comme vos propres enfants. Si vous vivez en comprenant cela, et en voyant Dieu en tout, alors votre  service est service de Dieu. Peu importe où vous êtes ; dans le royaume de Dieu, le miracle est que partout où vous accomplissez des actions, l’endroit devient illuminé. C'est comme une forêt dense qui doit être défrichée. Vous devez y entrer, y allumer un feu et lui donner une direction pour qu'elle soit défrichée.

Question : Ma, comment peut-on atteindre Dieu en vivant dans le monde ?

Ma : Le monde est un lieu qui n’ a pas de véritable substance. Le monde est un lieu de doute. Pour réaliser sa vraie nature, il faut s’associer à ceux qui sont sur le chemin de la spiritualité suprême. Restez en leur compagnie et suivez les enseignements du guru. Cela ouvrira la voie à la connaissance et à la réalisation de soi. La grâce de Dieu pleut sans cesse sur nous ; si vous placez le récipient à l’envers, elle s’écoulera, mais si vous le maintenez à la verticale, il se remplira.

Question : Comment peut-on trouver Dieu tout en étant chef de famille ? Il est difficile de trouver du temps pour les pratiques spirituelles tout en s’occupant des tâches ménagères.

Ma : « Ashram» signifie un endroit où il n’y a pas de travail (contraire de service). Le stade de la vie de famille est aussi un ashram. Pensez comme un sage. Nous sommes les descendants de sages ; que devrions-nous faire ? Dieu s'est incarné en sage pour nous montrer l'idéal, pour nous donner un modèle. Cet idéal est celui du service. Pendant que vous vivez la vie de famille, servez tout le monde. Considérez votre femme comme la déesse du foyer, servez votre mari comme le mari suprême, considérez votre fille comme la déesse vierge,et voyez ton fils comme Krishna enfant.

Pendant l’ashram de la vie de famille, accomplissez tous vos devoirs avec un état d’esprit religieux et un esprit de service. Ce service ouvrira la voie vers la réalisation de Dieu, car vous accomplissez tous vos devoirs domestiques avec le sentiment de servir Dieu. Si quelqu’un s’assoit dans une hutte et pense aux questions du monde, c’est là que se trouve son monde. Inversement, si quelqu’un contemple Dieu dans sa vie de famille, c’est là que se trouve sa hutte. Pratiquez matin et soir, contemplez, souvenez-vous de Lui, méditez et accomplissez les actions selon les instructions de votre guru. Peu à peu, votre esprit se concentrera sur cela, et ce qui se produira sera magnifique ! Accomplir des actions divines augmente la force, et ce que produit cette force est l’éveil du pouvoir. Comprenez bien cela.

Question : Il y a beaucoup de problèmes dans la vie de famille, et il est difficile de trouver du temps pour le jap et la méditation.

Ma : Au stade de la vie de famille, le service revêt une grande importance. Il faut servir tout le monde avec le sentiment de servir Dieu. Pensez que sous cette forme, c’est Dieu qui reçoit le service. Préparez de la nourriture délicieuse, offrez-la à Dieu, puis consommez-la en tant que prasad. Considérez-vous comme un instrument entre les mains de Dieu et agissez en conséquence.

Effort

Question - Ma, le Guru qui m'a initié a pris toutes mes responsabilités. Maintenant, c'est sa responsabilité de me libérer. Alors, pourquoi devrais-je faire des efforts ?

Ma : Tu as raison. Le Guru fait tout. Tu comptes sur lui et tu verras que tout ira bien. Mais es-tu capable de compter sur lui ?

Question : Ma, pourquoi faire des efforts ? Si vous accordez votre grâce, tout sera accompli. N'avez-vous pas vu comment même de grands pécheurs et des ivrognes comme Jagai et Madhai ont été libérés par la grâce de Chaitanya ?

Ma : À cette époque, il y avait beaucoup d’autres grands pécheurs en Navadwip, tout comme Jagai et Madhai. Mais pourquoi Chaitanyadev ne les a-t-il pas tous libérés ? Pourquoi n'a-t-il montré sa grâce qu'à Jagai et Madhai ? La seule raison est que ces individus avaient un bon karma provenant de leurs vies antérieures. Vivre une vie saintement conduit à la libération. En réalité, le bien et le mal n’existent pas ; la vraie question est de plonger. La racine de notre souffrance est l'ego. La libération ne peut être atteinte que lorsque la conscience de l'ego disparaît et que le sentiment d'être celui qui agit est oublié. La souffrance naît du fait de se considérer comme celui qui fait.

Question Si quelqu'un reçoit un mantra du guru mais ne s'engage pas dans la pratique, pourra-t-il quand-même atteindre la libération ?

Ma :  L'effort est nécessaire. Regardez, même une pierre contient du feu, mais il n'est pas visible sans frottement. Tant que le karma persiste, on ne comprend pas le pouvoir du guru ; par conséquent, un effort est nécessaire pour mettre fin aux actions. On devrait mettre fin aux actions en accomplissant des actions.

Question Comment peut-il y avoir une harmonie entre ces déclarations apparemment contradictoires sur l’effort et la grâce, le soi individuel et l’état de Brahman ?

Ma - Pour atteindre Dieu, il faut faire des efforts. Cependant, Dieu ne peut pas être réalisé rien que par des efforts puisse être obtenu uniquement par l’effort. Tant que les gens ont croient en l’effort, ils doivent faire des efforts. Grâce à l’effort continu, la pureté du mental et des émotions apparaîtront. Cet état de pureté ne peut pas être exprimé par le langage. Lorsque cette disposition s’éveille, les gens réalisent qu’il n’y a pas de substance dans l’effort ou dans les actions. C’est alors qu’ils deviennent un jouet entre les mains de Dieu. Ils dansent comme Il les fait danser.

Question - Ma, qu’est-ce qui est nécessaire, la pratique spirituelle ou la grâce ?

Ma : Il faut d’abord agir ; la grâce s’obtient par l’action. Il arrive un stade dans le parcours du pratiquant où il réalise que sans Sa grâce, rien ne peut être fait. Tant que la conscience d’être un ’ego demeure, la grâce ne peut être comprise. Lorsque l’esprit devient pur, on commence à comprendre la grâce. C’est seulement alors que le pratiquant réalise que tout arrive par la volonté de Dieu ; quoi que Dieu fasse, c’est cela qui arrive. Dieu fait ce qu’il veut, c’est absolument vrai. Mais où est cette compréhension ? Le « Dieu » dont vous parlez n’est qu’une façon de parler. En réalité, lorsque cette réalisation survient, toute souffrance et toute douleur cessent d’exister.

Question : Ma, dans la pratique spirituelle, quelle est la part de l’effort et quelle est la part de la grâce ?

Ma : Tant qu’on en a la force, on doit s’engager dans des actions. De cette façon, on parvient à comprendre la futilité de sa force. Quand on réalise qu’on ne peut rien faire tout seul, on s’abandonne réellement, et alors on devient dépendant de Dieu. Même alors, l’action ne cesse pas ; à ce moment-là, le travail de connaissance continue, et on réalise que c’est Lui qui fait tout. Même dans cet état, la conscience de l’ego persiste, c’est pourquoi on l’appelle encore action. Les actions qui se produisent dans cet état sont de véritables efforts. C’est l’action de l’Être Suprême.

Question - Ma, nous faisons tout ce que nous pouvons pour atteindre Dieu. Est-ce un effort ou l’effort se produit-il lorsque, après avoir perdu la foi en notre propre force, nous renonçons à agir dans l'espoir de la grâce de Dieu ? Est-ce aller à l'encontre de l'effort actuel ou est-ce s'abandonner à l'effort actuel ?

Ma : C'est seulement en vous abandonnant au courant que vous atteignez l'état de véritable effort. Les actions qui se produisent alors sont les actions de la Personne Suprême, les actions de connaissance. Toutes les actions antérieures à cela sont des actions d'ignorance.

Question – Nous Le désirerons seulement lorsqu’Il ​​nous accordera Sa grâce, n’est-ce pas ?

Ma : Le fait que tu dises « Lui » indique que tu ne Lui as pas encore été présenté. Tu dis simplement « Sa volonté » avec ta bouche. Tu étudies, tu passes des examens, tu gères ton ménage et tu accomplis bien d’autres tâches, en pensant que c’est notre force personnelle. Peux-tu invoquer Dieu de la même manière, en disant « Sa volonté » et en restant assis sans rien faire ? Rien n’arrive sans Sa volonté, c’est absolument vrai, mais en réalité, nous ne sommes même pas qualifiés pour le dire.

Question - Ma, tout arrive-t-il par la grâce de Dieu ou par les fruits de nos actions ?

Ma :  Sais-tu ce que sont la grâce et l'action ? (Montrant une fleur dans sa main) Exactement comme je suis prête à vous donner cette fleur et vous tendez la main pour la prendre. Grâce et action ensemble accomplissent quelque chose. Quoi d'autre ? Le pratiquant est aussi agité que son mental. La seule chose qu’il veut est le bonheur et ne le trouvant pas, il court dans tous les sens. Il désire la félicité interrompue, c'est pourquoi il est un grand pratiquant.

Question - Ma, si tout se passe simplement par le darshan des êtres réalisés, et vous dites à tout le monde de pratiquer pour obtenir des résultats, pourquoi ? Une fois que nous avons eu votre darshan, tout ne devrait-il pas se produire automatiquement pour nous ?

Ma :  C'est vrai, tout passe par le darshan, mais où est ce darshan ? Je vous dis de pratiquer pour devenir dignes d'avoir ce darshan. Sans pratique, rien que par la parole, il ne va rien arriver. C'est comme demander une maîtrise sans passer le bac ; cela ne sert à rien. Chacun devrait endurer un peu de difficultés ; voyez, vous obtiendrez certainement des résultats.

Question - Ma, si Dieu fait tout, alors pourquoi nos offenses sont-elles considérées comme notre faute ?

Ma : On n’a pas le droit de dire que Dieu fait tout, car en réalité, vous ne Le connaissez pas. C'est pourquoi vous devez accomplir des actions ; en le faisant, vous obtenez le droit de Le reconnaître.

Faites tout ce que vous pouvez avec la force que vous avez. Sa grâce est là. Creusez un canal selon vos capacités, et à travers ce canal, Sa grâce vous atteindra. De quoi devez-vous vous inquiéter ? Votre travail est de continuer à faire tous les efforts possibles. »

Question : Un état supérieur ne peut-il pas être atteint sans pratique ? Tout comme un aimant attire le fer, Dieu ne peut-il pas également nous attirer vers le chemin de la droiture ?

Ma :  L'attraction est bien là, mais nous ne le comprenons pas. C’est à cause de cette attraction qu’on désire suivre ce chemin. Le désir des gens de suivre le chemin de la droiture est dû à cette attraction ; autrement, ce désir n’aurait pas lieu. Être libéré et atteindre Dieu est la nature de l'homme. Personne n'aime rester lié.

Question - Mais Dieu ne peut-il pas nous faire tout faire ?

Ma : Dieu nous fait tout faire. Mais le dire simplement ne signifie rien ; il faut en faire l’expérience. Nous faisons tout notre travail ménager, et n’attendons Dieu que pour ce qui touche à la religion.  Tout comme les enfants sont forcés à étudier, répéter le nom doit être une obligation. C’est la méthode pour se concentrer sur un seul objectif. En le faisant cela, on comprend que le nom attire une personne vers Dieu comme un aimant. Considérer les tâches ménagères comme son propre travail ne crée que de l’asservissement, mais si on les comprend comme un travail pour Dieu, on atteint la libération. Vous devez intégrer Dieu dans toutes vos actions ; sans cela, il n’y a pas de chemin.

Question - Que se passe-t-il si nous n’avons pas la force de pratiquer ?

Ma : Si tu n’utilises pas la force d’action que tu as en toi, alors tu es en faute. « C’est Dieu qui fait tout, je ne suis qu’un instrument », tu n’as pas le droit de dire cela. Cette réalisation ne se produit que lorsque l’on voit qu’on ne peut rien accomplir soi-même ; Dieu est l’opérateur et je ne suis qu’un instrument.

Question - Qu'est-ce qui est le plus fructueux, l'effort ou le pouvoir du guru ?

Ma - Que signifie effort ?

Question - Croire en sa propre volonté et en ses efforts personnels.

Ma :  Es-tu maître de ta propre volonté ? D'où vient l'éveil de la vie ? Crois-tu que tu peux déterminer ce qui est vraiment bon pour toi ? N'y a-t-il pas besoin d'un guru ? Sais-tu ce que signifie puruşārtha ? L'effort fait pour atteindre la Personne Suprême ou Dieu est appelé puruşārtha. Dans la vie humaine, être guidé par un guru est de la plus haute importance pour atteindre Dieu. Rien n'est possible sans la grâce du Guru. Sans la grâce du Guru, une personne ne peut rien accomplir. Cette grâce à elle seule est tout ! Ceux qui accomplissent des actions en croyant le faire par leurs propres efforts agissent en fait grâce au pouvoir du Guru.

Un type d’action consiste à penser : « Je fais ceci. Je dois étudier, sans étudier, comment vais-je réussir ? » Cela éclaire également la nature de l’action. Faire de la méditation et « la méditation arrive » sont deux choses différentes. Faire de la méditation conduit à ce que la méditation arrive. Pourquoi méditons-nous ? La méditation conduit à la réalisation de la Personne Suprême ou de notre propre Soi. Pour retirer les voiles, il faut méditer volontairement. Cela génère le détachement de l’attraction de la vie matérielle. Le détachement brûle le voile. Finalement, on se détache même du détachement lui-même. Que se passe-t-il alors ? Il y a la lumière du vide sans le voile. Notre vrai Soi est réalisé et notre vraie nature visible. Rencontrez-Le soit comme votre propre Soi, soit comme un serviteur.

Cela me rappelle une histoire intitulée « L’autobiographie d’un pot ».

Un jour, un saint invoqua la vie dans un pot avec des mantras. Le pot commença alors à parler : « Avant de devenir un pot, j'étais couché comme de l'argile dans la forêt. Puis j'ai vu un homme avec une pioche s'approcher de moi. Il a commencé à me couper, me causant une grande douleur. Après m'avoir coupé, il m'a emmené chez lui dans une charrette. Je pensais que j'y trouverais la paix. Mais mon malheur a continué car le lendemain, lui et ses amis m'ont battu avec des bâtons, me brisant en morceaux. J'étais affligé et pensais que peut-être je trouverais la paix après ces coups. Le troisième jour, ils ont versé de l'eau froide sur moi et ont commencé à me piétiner avec leurs pieds. J'ai enduré une grande douleur mais je n'avais pas d'autre choix que de la supporter, espérant la paix par la suite. Alors, le potier m'a façonné en un morceau et m'a placé sur son tour, le faisant tourner jusqu'à ce que je devienne un pot. Je pensais que j'étais maintenant prêt comme un pot et que j'allais être laissé en paix. Mais le potier s'est avéré très dur. Il m'a placé sous le soleil brûlant, où j'étais tourmenté par la chaleur intense. Juste au moment où je pensais ne plus pouvoir supporter de souffrir, le cruel potier me plaça dans un feu ardent. Mes souffrances semblaient sans fin. Cependant, je sortis avec succès de l'épreuve du feu sévère et pensai que maintenant je trouverais la paix. Mon nom et ma forme avaient changé. Le potier nous emmena alors, moi et mes compagnons, au marché, où nous étions à vendre. Chaque jour, des clients venaient me tapoter avec leurs doigts. Je me lassais d'être frappé par ces clients méchants. Finalement, par la grâce de Dieu, un saint m'acheta et me plaça à côté de Dieu, me remplissant de grâce d'eau. Le saint invoqua alors la vie en moi, et je commençai à parler joyeusement. C'est par la grâce de ce saint que je vous ai raconté mon histoire."

Cette histoire nous apprend que ceux qui endurent des épreuves parviendront finalement à Dieu par la grâce des saints et des sages. Tant que l’on n’atteint pas Satchidananda (existence, conscience et félicité), on reste dans un état de dualité. Le monde signifie dualité. Renoncer complètement à tout d’un coup est difficile. Vous devez commencer par équilibrer renoncement et plaisir. Peu à peu, un véritable détachement intérieur se développe. Tout ce qui est censé arriver arrivera. Avec cette perspective, le renoncement viendra naturellement. C’est le chemin de la discipline. Une fois que vous avez atteint un niveau élevé de pratique spirituelle, la question du renoncement et du plaisir ne se pose plus.

Enseignement

En parlant de l'effort et du destin, Ma a dit : Si vous vous laissez une fois emporter par ce couran, vous verrez que vous n'avez pas le pouvoir de faire quoi que ce soit. Le courant vous emportera. Mais pour vous laisser emporter par ce courant, utilisez toute la force dont vous disposez. Comme vous le pouvez marchez sur terre pour atteindre la rive, après cela, nagez aussi longtemps que vous le pouvez. En marchant et en nageant sur ce chemin, lorsque vous atteindrez le courant, vous n'aurez plus besoin de rien faire, et vous n'aurez plus le pouvoir de rien faire. À ce moment-là, le courant fort vous emportera. C'est pourquoi je dis que la force que vous avez reçue vient aussi de Lui. Utilisez-la bien et efforcez-vous d'atteindre ce courant

Il est vrai que « cela n'arrive pas quand le moment n'est pas propice », mais il faut continuer à faire des efforts. Il peut se manifester à tout moment. On ne sait jamais quand le moment propice viendra pour quelqu'un. Il fait souffrir le dévot pour augmenter son insistance et son empressement. Il accepte l'adoration de la douleur du dévot à travers les larmes dans ses yeux.

Chacun vit selon son propre karma. Certains souffrent mentalement, d’autres physiquement. Cela ne signifie pas qu’il faille accepter passivement la souffrance, en pensant que le karma s’épuise, et négliger de se faire soigner. Ce n’est pas correct. Tout doit être équilibré. Grâce au traitement médical, on peut contrôler l’ampleur de la souffrance ; il faut donc le poursuivre.

_____________________________

Question : Combien faut-il faire d'efforts pour atteindre Dieu, et dans quelle mesure devons-nous dépendre de Lui ?

Ma : Dépendre de Lui est aussi quelque chose qu’Il ​​permet. C’est seulement alors que vous pouvez vraiment dépendre de Lui. Qu’est-ce que l’effort ? Tout ce qu’Il ​​vous fait faire, c’est de l’effort.

Question : Est-ce que nous accomplissons nous-mêmes les actions ou est-ce Dieu qui nous les fait faire ?

Ma : Utilisez votre ego pour comprendre que vous n’êtes qu’un instrument de Sa volonté. Si vous prétendez que c’est Dieu qui vous a fait commettre un vol, alors vous devez aussi accepter sans angoisse que c’est Dieu qui vous a envoyé en prison et qui seul a l’autorité de vous punir. Suivez le chemin de Dieu. Dieu est éternellement la vérité . Là où il y a Rām, il y a la paix (arama). Là où il n’y a pas Rām, il y a l’inquiétude (be-arāma). Il n’y a qu’une seule mère, qu’un seul Dieu. Tant que cette réalisation n’est pas atteinte, il n’est pas correct de dire que Dieu a tort. Reconnaissez que Dieu est l’incarnation de la vérité.

Question : Tout le monde n’est pas capable de déployer un tel effort. Certains ont plus de force que d’autres. Les plus forts atteignent leur but, alors que les autres ne le peuvent pas. Est-ce exact ?

Ma : Ce corps dit que tu fais ton travail, manges, bois et prends soin de tes enfants tout seul avec tes propres forces. Alors pourquoi dis-tu que tu manques de force quand il s’agit d’atteindre Dieu ? Si tu ne fais pas d'efforts, alors tu devras endurer ; tu recevras dans la mesure de ce que tu auras mis.

Question : Tout le monde fait ça, mais rien ne semble se produire.

Ma : Plus vous faites, plus vous réussirez. Il faut étudier ; si tu n'étudies pas, tu ne réussiras pas, tu le sais déjà. Tu vois bien que tu étudies d'abord, puis tu gagnes un salaire, et tu dépenses ce que tu gagnes et tu nourris ceux que tu considères comme les tiens.

Alors, étudie pour toi-même, instruis-toi, gagne amour et dévotion pour toi-même. Vous avez la connaissance, l’amour et la dévotion, et aussi la conscience. Efforce-toi d’atteindre la lumière dévoilée et tu te trouveras toi-même, pas quelqu’un d’autre. Utilise toute la force que tu as et le reste se fera tout seul. Ne gaspille pas ton énergie dans des tâches futiles ; abandonne l’inutile. Pourquoi rester tranquille après avoir obtenu quelque chose ? Dans le monde, il n’y a jamais de bonheur constant. La nature du monde est un mélange de confort et d’inconfort. Le monde est en perpétuel changement, il n’y a donc jamais de paix ni de bonheur durables.

Question : Une personne peut-elle agir selon sa propre volonté ?

Ma : Tu dis toi-même que la Gita déclare que l’homme est un instrument entre les mains de Dieu. On agit comme Dieu l’ordonne. Fais de bonnes actions et tu obtiendras de bons résultats, fais de mauvaises actions et tu obtiendras de mauvais résultats. Dieu vous a donné une certaine force. Utilisez cette force pour atteindre Dieu. Tant que vous ne l’atteindrez pas, le karma demeurera.

Question : Si la naissance humaine a pour but de faire l'expérience des résultats du  karma, alors à quoi sert l’effort ?

Ma : Par l'effort, on doit atteindre l’Être suprême. Les actions accomplies pour la réalisation de la Personne suprême, c’est cela le véritable effort. Par la grâce de Dieu, même le destin peut changer. Pour le dévot qui croit que le karma peut être modifié par la grâce de Dieu, c'est possible. Il y a des règles dans le domaine de Dieu, mais rien ne Lui est impossible. Si vous croyez que la grâce de Dieu est préordonnée par le destin, alors c'est vrai pour vous. Cependant, si vous considérez Dieu comme plus grand que le destin, Il peut tout faire pour vous. Dieu porte le fardeau des besoins et de la sécurité d'un pratiquant.

Question : La réalisation de Dieu se fait-elle par la grâce ou par l’effort ?

Ma : L’effort pour atteindre Dieu se produit également par Sa grâce.

Question : Entre le karma accumulé et la liberté, qu’est-ce qui a le plus d’importance ?

Ma : Le karma est lié à l’expérience du plaisir et de la douleur. Les fruits des actions demeurent, mais Dieu a également donné la liberté de faire des actions justes. La réalisation de Dieu n’est pas liée au karma ; les actions justes ouvrent la voie pour atteindre Dieu.

Destinée

Question : Ma, nous devons faire l'expérience du prarabdha, n'est-ce pas ? Le fait de chanter le nom de Dieu ne diminue-t-il pas les fruits du karma ?(Prarabdha : la part de karma qu’il faut expérimenter dans la vie présente)

Ma :  Oui, le prarabdha doit en effet être expérimenté. Même les êtres libérés en font l'expérience, tout comme un ventilateur continue à tourner pendant un certain temps même après avoir été éteint. Le prarabdha d'un être libéré est ainsi : il ne le lie pas. Et vois-tu, peut-être as-tu accumulé trop de travail et il te faudrait beaucoup de temps pour le terminer seul. A ce moment là, plusieurs de tes amis viennent, voient ta situation, et ensemble t'aident à terminer le travail, te procurant un soulagement en un rien de temps. Le jap et les pratiques similaires ont également un résultat, celui de t'aider à te débarrasser rapidement de l'esclavage du karma.

Question - Que devons-nous faire si nous souhaitons accomplir de bonnes action mais que nous nous trouvons incapables de le faire ?

Ma : Souvenez-vous toujours que lorsque vous accomplissez une action et que vous en ressentez de la joie, vous devez comprendre que cette action a créé un nouveau karma. Lorsque vous remarquez que vous ne souhaitez pas faire un travail et que vous le trouvez désagréable, mais que vous êtes obligé de le faire, sachez que cela est dû aux impressions d’un karma antérieur. Vous ne tirez aucune joie de ce travail ; ce n’est que l’expérience du prarabdha. Gardez à l’esprit que les actions doivent être accomplies en se concentrant sur Dieu ; de telles actions ne créeront pas de nouveau karma.

Question – Ma, certains disent que la pratique spirituelle), c'est-à-dire l'effort, est nécessaire pour que quelque chose arrive, tandis que d'autres disent que si le moment n'est pas propice, rien ne se passe. Laquelle de ces affirmations est vraie ?

Ma : Les deux sont vrais. En fait, quand on est en plein l'effort, il faut le faire. Personne ne sait quand le bon moment viendra. Cela vient comme une inondation et emporte tout. Vous devez continuer à essayer. Tant que vous avez l'intellect, il faut faire des efforts. Attendre le bon moment et rester concentré sur Lui sont les deux choses à faire.

Question - Ce qu'on appelle le destin peut-il être changé par les actions humaines ?

Ma : Avec la grâce de Dieu, tout est possible. S'Il accorde sa grâce, qu'est-ce qui ne peut pas arriver tout à coup ?

Question - La grâce n’est-elle pas également du ressort du destin ?

Ma : Si tu vas au-delà du destin, alors rien ne reste. Tant qu'il y a Dieu, qu'il y a le « je » et qu'il y a des actions), il y a les concepts de grâce et de karma. Cependant, lorsque cette dualité a disparu, il n'y a plus ni destinée ni grâce. On dit que tout ce qui arrive, arrive spontanément.

Question :  Quand y a-t il actions et fruits des actions ?

Ma : Tant qu’on pense être un ego, il y a conscience des actions et de leurs fruits. Une fois que la conscience d’être un ego a disparu, les fruits des actions disparaissent.

Question : Toutes nos tendances sont-elles prédéterminées ?

Ma : Dans le monde contrôlé, tout est régulé. Les choses se déroulent selon les circonstances et les conditions. Dans le monde habituel, les conséquences et les actions se produisent en permanence. D’un certain point de vue, tout est en ordre. Ce qui existe dans le subtil se manifeste dans le matériel.

Question : Le développement spirituel est-il également contrôlé par le destin.

Ma : Le développement spirituel est également gouverné par le destin, l'astrologie le montre. Si l'heure exacte de la naissance est enregistrée, l'astrologie peut révéler le futur. On a pu observer que les choses se réalisent. Si, par sa vision yogique, un sage prédit que « ceci arrivera »,c’est autre chose. Quelqu’un marche sur la route et un accident se produit, si c'était le destin depuis le début, cela va arriver. L'astrologie peut prédire jusqu'à ce point. Au-delà de cela, le pouvoir du guru peut changer la destinée. Il existe également un domaine où la question du destin ne se pose pas. Lorsque l'on considère également le destin comme essentiel, des rituels de pacification planétaire sont accomplis. Le destin peut être modifié par la pacification planétaire, et le pouvoir divin peut fournir une protection. Dans le royaume de Dieu, tout est possible ; l'impossible devient possible. Dieu Lui-même est lumière, éternel et omniprésent.

Question :  Ma, le destin peut-il être changé ?

Ma : Le destin ne peut pas être changé. Mais Dieu peut tout. Celui qui crée les lois peut aussi les effacer.
Question : Que se passe-t-il si le paquet de notre karma est transmis par erreur quelqu'un d'autre ?

Ma : Dans le royaume de Dieu, de telles erreurs ne se produisent jamais. Il n’y a d’injustice nulle part dans Son royaume. Il n’y a pas de cas où les fruits des actions de quelqu’un sont donnés à quelqu’un d’autre. Tout comme vous gardez des vêtements différents pour vos enfants séparément, Dieu garde les fruits des actions de chacun séparément.

Question : Je ressens les résultats des actions que j'ai accomplies dans mes vies passées. Quand ressentirai-je les résultats des actions que j'accomplis maintenant ? Sera-ce dans la prochaine vie ?

Ma : Toutes les actions portent inévitablement des fruits. Il n'y a pas d'injustice dans le royaume de Dieu ; chaque personne reçoit les bons ou les mauvais fruits de ses propres actions. Rien ne reste sans fruit. Le monde signifie mouvement, il est en perpétuel changement. Ce que vous semez, vous le récoltez. Les résultats que vous recevez changent en fonction des actions que vous accomplissez.

Question : Ma, les actions que nous accomplissons actuellement sont-elles le résultat du karma de nos vies antérieures ? Sommes-nous tous liés par le karma ? L'être humain n'a-t-il pas de libre arbitre ?

Ma : Dans le royaume de Dieu, le nombre des actions est infini. L’univers est infini. Si l’on continue à se concentrer sur les actions infinies du monde, quand le karma cessera-t-il ? Observez l’illumination divine dans le monde – une minuscule graine d’arbre détient le potentiel d’une infinité d’arbres, d’une infinité de feuilles, d’une infinité de fruits. Une seule graine contient un nombre infini de graines. N’y a-t-il pas une forme infinie, une lumière infinie ? Tout ce qui arrive dans le monde se déroule comme prévu par la nature. Par l’effet du karma, il arrive aussi que l’on rencontre un véritable guru, un voyageur sur le chemin de l’immortalité, un yogi réalisé sur le chemin suprême. Ce guru vous guide sur le chemin de l'immortalité et vous conduit à la réalisation divine. Il existe également un état qui transcende le karma.

Question - Nous avons continuellement agi dans nos vies passées, nous agissons dans notre vie actuelle, alors quelles actions devrons-nous effectuer dans nos vies futures ?

Ma : Les actions que vous avez accomplies dans vos vies passées portent leurs fruits maintenant. Les actions que vous accomplissez dans votre vie actuelle porteront leurs fruits dans le futur. Cependant, si par hasard, Dieu vous accorde sa grâce compatissante, vous pouvez brûler toutes vos actions dans le feu de la connaissance ou les dissoudre par votre profond amour pour Dieu. Dans le royaume de Dieu, tout est possible. Ne vous laissez pas empêtrer dans un débat pour savoir si les actions doivent ou non être accomplies. Votre seul devoir est de vous engager constamment dans la contemplation de Dieu ou la recherche de vous-même. Dieu, dans sa grande compassion, vous a donné ce corps humain extrêmement rare ; ne le gaspillez pas. Avancer vers la mort sans lutter pour la libération est un grand péché. Vous, qui êtes les enfants du Dieu immortel, devriez progresser sur le chemin de l'immortalité. Prenez refuge en Dieu seul. Quiconque ne s'efforce pas d'atteindre Dieu même après avoir reçu ce rare corps humain se suicide sur le plan spirituel. Ne pensez pas que simplement parce que vous avez fait quelque chose, vous devez en supporter les résultats. Toutes les actions peuvent être brûlées dans le feu de la connaissance.

______________________________

Enseignement


Tout le monde pense : « C’est moi qui agis » ; mais en réalité, tout est fait par Dieu, c'est Lui la « centrale électrique ». Les gens croient que c’est eux. Un beau véhicule échoue malgré des centaines de tentatives. Cela ne montre-t-il pas clairement que tout mouvement et toute activité proviennent de la source divine ? Tout ce qui arrive à quelqu’un est parfaitement arrangé par Lui.

Même si tout est prédéterminé, un être éveillé peut le changer.

Les êtres humains sont nés pour expérimenter leur destinée. Tant que nous ne transcendons pas le royaume du contrôle, comment pouvons-nous vivre sans reconnaître le décret de Dieu ? Les résultats sont déterminés en fonction de notre karma. Avons-nous le pouvoir de décider s’Il peut ou non transgresser Son propre décret ? Dans Son domaine, tout est possible. Il peut tout faire. Nous n’avons pas le droit de nous demander pourquoi, quand ou ce qu’il fait. Pourquoi devrait-il toujours agir selon nos désirs ? Il est le Seigneur. Tout ce qu’il fait est pour notre bien, c’est ce que nous devons croire.

_________________________________


Question :  Ma, peut-être devons-nous endurer notre prarabdha ?

Ma : Il est vrai que le prarabdha doit être enduré ; il est également vrai qu'il peut être complètement annulé. Vous ne pouvez pas savoir quelle part du prarabdha a été endurée et quelle part ne l'a pas été.
Question : Les êtres libérés font-ils l’expérience de leur prarabdha ?

Ma : On dit qu’ils restent équanimes dans le bonheur comme dans la tristesse, de sorte qu’ils ne ressentent pas le prarabdha de la manière dont vous le percevez. De votre point de vue actuel, cela semble vrai parce c’est ce qui est perçu à votre niveau. L’état d’équanimité dans le bonheur et la tristesse n’est pas compris tant qu’il n’est pas atteint. Tant que cet état n’est pas atteint, il ne peut être saisi. Les grands êtres peuvent rester établis dans l’équanimité et pourtant agir au sens pratique.

Il y a aussi le prarabdha résiduel. Prenons l’exemple d’un ventilateur qui continue de tourner même après avoir été arrêté. L’élan acquis par le ventilateur alors que l’interrupteur était ouvert continue pendant un certain temps après qu’il a été fermé, c’est pourquoi le ventilateur continue de tourner. De même, même après qu’un pratiquant a atteint la connaissance, si on le voit agir physiquement, on dit que cela épuise le prarabdha. C’est vrai, et il y a aussi une place pour le jeu divin après l’obtention de la connaissance. Ne parlez-vous pas de la forme de conscience et du jeu de conscience de Dieu ? Leur état sans forme est vrai, leur état incarné également. Le prarabdha est expérimenté, il est aussi non expérimenté. Si Dieu peut brûler tout le karma, ne peut-Il pas aussi brûler le prarabdha ? C'est pourquoi on dit même que le corps du sage n'est pas un corps ; il mange mais ne mange pas, marche mais ne marche pas, dort mais ne dort pas.

Question : Ma, si tout se passe par Sa volonté, la maladie se produit aussi par Sa volonté. Dans une telle situation, devons-nous faire des efforts pour guérir la maladie ou non ?

Ma : L'effort d'administrer un médicament est aussi Sa volonté. Lui seul est tout. Vous existez sous toutes les formes, en tant que maladie, en tant que médicament, en tant que traitement, et sous toutes les formes.
Question : Ma, toucher le feu brûle le corps, pourquoi commettre des péchés n'a-t-il pas d'effet immédiat ?

Ma : Commettre des péchés a en effet un effet similaire. C’est une question de différence d’états. Il y a des états où le résultat de l’action se manifeste immédiatement après l’avoir accomplie. En général, le résultat d’une action n’apparaît pas immédiatement. Cela ne signifie pas que le résultat de l’action n’est pas là. Vous avez reçu ce corps pour accomplir certaines actions et pour supporter les résultats de certaines autres. Les bonnes actions produisent des résultats, les mauvaises aussi. Les résultats demeurent, et un jour vous brûleront, c’est pourquoi elles persistent. Lorsque vous placez votre main dans le feu, elle ne brûle pas seulement mais aussi laisse une cicatrice. En d’autres termes, elle change de forme. De même, le paquet de mauvaises actions que vous transportez vous couvrira un jour de remords et vous changera. Si les résultats des actions étaient reçus immédiatement après leur exécution, comment le jeu divin se produirait-il ?

Question : Que ce soit bon ou mauvais, toutes les actions que j'accomplis sont des actions de Dieu. Alors pourquoi devrais-je en subir les conséquences ? Pas même une feuille ne bouge sans la volonté de Dieu.
Ma : C'est vrai, mais tu le crois avec ton mental. Ce que croit le mental est-il vrai ?

Question : Est-ce que tout dans le monde est contrôlé ?

Ma : Si ce n'était pas le cas, pourquoi t'aurais-t-Il donné ce corps ? C'était ta destinée), et tu as reçu ce corps pour en faire l'expérience.

Question : Le destin ne peut-il pas être changé ?

Ma : C'est entre Ses mains.

Question : Ai-je le pouvoir de le changer ?

Ma : Tu es l'âme, Dieu ; tout est en toi.

Question : La question est : une personne n’a-t-elle pas le droit d’agir de manière indépendante ?
Ma : Bien sûr qu'elle l’a.

Question : Comment le destin est-il alors prédéterminé ? Qu'est-ce que le destin ? Les résultats du destin, qui se manifestent par les actions humaines, peuvent-ils être modifiés ou non ?

Ma : Ils ne peuvent pas être changés par des actions. Ce corps est fait pour expérimenter. Le corps signifie « donne, donne.»

Question : L'action est-elle soumise à la volonté ?

Ma : Oui et non. La volonté est essentiellement Sa volonté. La volonté que vous appliquez dans la pratique doit être engagée dans la contemplation de Dieu, c'est seulement alors que vous pourrez comprendre la Volonté suprême. Vous avez besoin de la volonté suprême, qui vous mènera au delà du désir et de l'aversion.

Question :  Quel est le rapport avec le prarabdha ?

Ma :  Tant que le prarabdha existera, vous agirez. Vous ne pouvez pas rester inactif. Tout se produit à cause du prarabdha

Question : Alors, y a-t-il quelque chose que nous pouvons contrôler ?

Ma :  C'est entre vos mains, mais d'abord, devenez un avec Dieu. Autrement, c'est un voyage sur le chemin de la mort.  Vous vous trouverez dans l’état correspondant au chemin que vous prendrez. Quelqu’un de très puissant peut le changer. Il y a le prarabdha, mais il y a aussi un état supérieur. Ici, il ne s'agit pas de savoir qui est qualifié ou non. Quand le déluge arrive, il emporte tout.

Question - Voyons quand le déluge viendra, je l’attends ?

Ma : (en riant) Oh, tu attends le déluge ? tu dois être un grand ascète. Attendre le déluge ne fera qu’augmenter ton karma. Cherche-toi plutôt toi-même.

Question : Le prarabdha peut-il être annulé par la prière ?

Ma : Il est difficile de faire une prière telle qu’elle puisse épuiser le prarabdha. La prière, la pratique spirituelle, le jap – tout cela peut aider, mais épuiser le prarabdha est la chose la plus difficile qui soit.

Question : Un être de niveau élevé a eu une mort extraordinaire. S'agissait-il d'une mort accidentelle ? Pour ceux qui ont la connaissance, n'y a-t-il plus d'expérience de prarabdha ?

Ma : Tout le monde ne peut pas comprendre cela. Certains ne pensent pas que le prarabdha puisse être épuisé ; selon eux, les êtres libérés continuent à expérimenter leur prarabda. C’est comme un ventilateur électrique qui continue à tourner pendant un certain temps même si l'interrupteur est éteint et la connexion coupée. Cette rotation continue du ventilateur est appelée prarabdha, mais le feu de la connaissance peut tout brûler.

Question : Est-il vrai qu'ils ne souffrent pas ?

Ma : La connaissance ne dépend pas du corps Le corps d'un être libéré peut périr, mais pas nécessairement. Du point de vue d'un être libéré, le corps n'existe pas.

Question - Le Prarabdha est détruit, mais pas le corps ?

Ma : Le corps n’est pas un obstacle. Ceux qui vivent dans le royaume de la dualité diront certainement le contraire. Les gens voient les choses avec leurs propres lunettes. Priez, jusqu’à ce que que la lumière de la réalisation de soi apparaisse, le prarabdha ne peut être détruit.

Question : Même les êtres réalisés tombent malades ; ne souffrent-ils pas ?

Ma : Seuls ceux qui se considèrent mortels se voient mourants. Là, il n'y a ni arrivée ni départ. Où aller, où venir ? Tout est intérieur.

Question : Les gens voient qu’ils ont un cancer.

Ma : Laissez les gens voir. Pour ceux qui sont conscients de la souffrance, cet état n'est pas applicable.

Didi - Même les grands êtres tombent malades ?

Swami Shāśvatānanda : Les êtres libérés n’expérimentent-ils pas le prarabdha ?

Ma : La connexion) est coupée, la libération est atteinte ; comme une flèche tirée, on ne peut l’arrêter. Une flèche tirée accomplira sa tâche. Là où la connexion est coupée, il n’y a plus conscience de la souffrance.
Question : Le corps restera-t-il ou tombera-t-il ?

Ma : Le corps d'un libéré après la mort ne reste pas.

Question : S’il doit expérimenter le prarabda, le corps demeure-t-il ?

Ma : S'ils n'ont pas de corps, qui va l’expérimenter ?

Question : Que devient le karma résiduel (celui qui n’était pas prévu pour la vie présente) d’une personne ayant atteint la connaissance ?

Ma : Ce n’est pas une question de perspective. Pour les sages, il n’y a pas d’autre. Ils sont en eux-mêmes. Pour ceux qui sont libérés, dont la connexion a été coupée, il n'y a pas d'autre. Éteindre l'interrupteur signifie la fin du chagrin et de la souffrance ordinaire. Garder l'interrupteur allumé est expérience. Il est le prarabdha, Il est l’expérimentateur, Il est tout, Il n'y a pas d'autre. En lui-même, il est complet ; c'est pourquoi on l'appelle libéré. S'il y en a un autre, alors où est la libération ?

Yogi Bhai : Shankar Bharti avait l’habitude de dire que Ma dit que le karma accumulé est détruit.
Swami Shashwatananda : Dans Vivekachudamani, Shankaracharya écrit : « Où est la question du prarabdha ? »

Ma : prarabdha signifie « par labdha » (obtenu dans une autre vie en conséquence du karma) ; pour les êtres libérés, ce n'est pas comme ça.

Yogi Bhai : Là, il y a une liberté totale. N'y a-t-il aucune dépendance à quoi que ce soit ?

Ma : Oui, il n'est pas question de dépendance ici. Il y a une différence entre un ventilateur qui tourne avec une connexion et sans connexion.

Question : L’arrêt du ventilateur équivaut-il à la mort ?

Ma : Le corps d’une âme libérée n’est pas un obstacle. Dans certains états, le corps est un obstacle, et dans d’autres, il ne l’est pas. Ce qui peut tout brûler ne peut-il pas brûler seulement une partie ?

Didi : « Jñānāgniḥ sarvakarmāni bhasmasāt kurute tathā » Le feu de la connaissance consume toutes les actions .

Swami Shashwatanand : Ici, « sarvakarmāņi » est au pluriel. Cela signifie qu'il brûle toutes les actions.

Ma : « Je » (cet état pur et non-duel) brûle tout. Que dire du prarabdha ? Que l'on y croie ou non.

Question : Là où le prarabdha est accepté, l’expérience est-elle également acceptée ?

Didi : Il observe en tant que témoin.

Ma : Non. C’est même au-delà du témoin. Dans le témoin, quelqu’un observe encore. Priez, faites tout ce que vous pouvez, continuez jusqu’à ce que la réalisation du vrai soi soit atteinte.

Question : Qu’est-ce que le prarabdha ?

Ma : Prarabdha signifie « acquis du passé » (pichhe labdha). Les actions que vous avez accomplies plus tôt produisent des résultats plus tard. Si vous avez trop mangé, vous devez en supporter les conséquences plus tard, il n'y a aucun moyen d'y échapper, C’est pareil.

Question : On dit que tout le monde doit supporter le prarabdha. Comment peut-on l’atténuer ?

Ma : Commencez votre voyage pour atteindre Dieu. Il arrive un état dans lequel on n’a plus à subir le prarabdha. Comme un ventilateur électrique qui continue de tourner un peu même après avoir éteint l’interrupteur, après avoir atteint la connaissance, les corps des grandes âmes libérées continuent de subir le prarabdha, mais cela ne les affecte pas.

Question : Suivre le droit chemin éliminera-t-il le prarabdha ?

Ma : Certains disent qu'une âme libérée endure le prarabdha. Mais le feu de la connaissance ne peut-il pas tout brûler ? Le prarabdha est à la fois présent et absent. Dans le domaine de Dieu, tout est possible.

Question : La souffrance mentale survient en raison de la séparation d’avec les êtres chers et des difficultés financières. Le bonheur et la tristesse ressentis lors de l’union et de la séparation d’avec les êtres chers sont-ils liés à des vies antérieures ?

Ma : Certainement. Pourquoi rencontrer quelqu'un s'il n'y avait pas eu de liens préalables ? Chacun a les contacts qu’il doit avoir. Nous avons ce corps pour expérimenter le karma, n'est-ce pas ? L’âme incarnée doit faire les expériences prévues. A ce propos, une histoire sur le destin me vient à l'esprit. Dois-je vous la raconter ?
Tout le monde : Oui, bien sûr !

Ma : Il y a un contrôle dans le monde des êtres vivants. Quelles que soient les bonnes ou les mauvaises actions que vous avez faites dans vos vies passées, vous devez en assumer les conséquences. Il y avait un brahmane. Une nuit, il dormait avec sa femme, son fils et sa fille. Un serpent est entré chez lui, et mordit sa femme, son fils et sa fille, et tous trois en sont morts. Le brahmane était très malheureux. Il vit le serpent sortir et le suivit Après l'avoir suivi sur une longue distance, il le vit se transformer en deux buffles qui commencèrent à se battre. Les deux buffles moururent et une belle femme en sortit. En voyant la belle femme, deux hommes commencèrent à se battre pour elle. L'un dit : « Je vais prendre cette beauté », et l'autre dit : « Non, c’est moi ». Ils se battirent et les deux hommes moururent. Après la mort des hommes, la belle femme commença à s'éloigner. Le brahmane la suivit. La femme demanda : « Pourquoi me suis-tu ? » Le brahmane répondit : « Qui es-tu ? Je t'ai vu tuer ma femme et mes enfants sous la forme d'un serpent, puis tu t'es transformé en deux buffles et tu t'es entretué, et maintenant tu as pris la forme d'une belle femme et tu as causé la mort de deux hommes. Qui es-tu ? »

La femme dit : « Je suis le Destin. Je ne tue personne. Les gens créent leur propre destin par leurs actions ». Le brahmane demanda : « Comment ma mort surviendra-t-elle ? Dis-le-moi. » Elle répondit : « Ta mort aura lieu dans l’eau. » En disant cela, elle disparut. Le brahmane résolut de ne jamais rester près de l’eau. Voyons ce que le destin peut faire. Le brahmane rentra chez lui. Après avoir accompli les derniers rites pour sa femme, son fils et sa fille, il partit vivre dans les montagnes. Le soir, il errait dans une forêt sur la montagne. Cherchant un endroit pour se reposer la nuit, il vit une grande maison. Il s’y rendit pour passer la nuit. Il pensa qu’il continuerait son voyage le lendemain. Le propriétaire de la maison était un riche marchand. Le marchand vit le brahmane érudit et le salua. Au cours de leur conversation, le marchand, impressionné par les connaissances du brahmane, demanda : « Maharaj ! S’il te plaît, reste dans ma maison. Où irais-tu d’autre ? Ta présence ici nous permettra de nous faire des satsangs et à d’autres activités spirituelles. »

Le brahmane pensa que c'était une bonne idée de rester là, car il n'y avait pas d'eau sur la montagne, ce qui éliminait le risque de mourir dans l'eau. Le brahmane resta avec le marchand. Au fil du temps, il s'attacha à l'arrière-petit-fils du marchand, un petit garçon qui commença à passer beaucoup de temps avec lui. Le brahmane transmettait son savoir à l’enfant, et ils développèrent un lien profond. De nombreuses années passèrent et il fut annoncé qu'une conjonction céleste rare, le Chudamani Yoga, se produirait à Kashi, cela n'arrive qu'une fois tous les cent ans. Des gens de tout le pays se rendraient à Kashi pour un bain sacré dans le Gange pendant cette période propice. Le marchand décida d'emmener sa famille à Kashi pour le bain sacré pendant le Chudamani Yoga. Il fit part de son projet au brahmane et l'exhorta à se joindre à eux. Le brahmane refusa d'abord, mais le jeune garçon déclara qu’il n’irait pas sans le brahmane. Le marchand insista à nouveau, alors le brahmane raconta son histoire. Le marchand le convainquit : « Il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Nous allons créer une zone sécurisée au lieu de baignade avec des barrières en bambou et personne ne pourra vous faire de mal. Vous pourrez vous baigner en toute sécurité, puis nous rentrerons tous. »

Le brahmane accepta. Ils arrivèrent tous à Kashi pour le bain sacré pendant le Chudamani Yoga. Le marchand prit toutes les dispositions nécessaires, créant une barrière de sécurité au niveau du lieu de baignade. Il posta des gardes autour pour assurer la sécurité du brahmane. Pendant le bain, le garçon insista pour se baigner avec le brahmane. Dès que le brahmane entra dans l'eau avec le garçon dans ses bras, celui-ci se transforma en crocodile et dit : « Vois-tu, je suis ton destin. » Le crocodile entraîna le brahmane dans l'eau, amenant sa mort. Le destin était venu sous la forme du garçon. Dans le domaine de Dieu, tout ce qui est prédestiné arrive. La naissance et la mort surviennent en fonction du karma antérieur de chacun.

Question : Le prarabdha est-il effacé par un travail spirituel intense ?

Ma : Le Prarabdha ne s’efface pas avant d’avoir atteint le rivage, cette intensité est son chemin. C’est le moyen d’atteindre le but.

Réincarnation

La réincarnation est une vérité. La vue revient après une opération de cataracte, de même, grâce à la méditation et au yoga, lorsqu’on atteint la pureté mentale et qu’on est établi dans sa vraie nature, on réalise les bienfaits du mantra et de l’essence divine, et les impressions des vies passées deviennent claires. De même que vous pouvez imaginer et visualiser Calcutta en étant assis à Dhaka, de manière encore plus claire, les images des vies passées peuvent se refléter dans la conscience

_________________________

Question : Ma, quelle est la cause de la naissance et de la mort ?

Ma : La cause est seulement « une ». Tout naît de l'Un, demeure établi dans l'Un, puis se fond à nouveau dans l'Un. « Les désirs intenses créent des impressions, et pour ressentir ces impressions, il faut naître. »

Étudiant : Ceux qui sont humains dans cette vie, seront-ils également humains dans la prochaine vie ?

Ma : La réincarnation se produit en fonction du karma. Si l'on reçoit une naissance humaine mais que l'on agit comme un animal, on ne renaîtra pas en tant qu'humain. De plus, les pensées que l'on a au moment de la mort déterminent notre prochaine naissance.

Ancien élève : Qu'en est-il des animaux et des oiseaux ?

Ma :  : Le même principe s'applique aux animaux et aux oiseaux, mais il existe une légère différence entre les animaux, les oiseaux et les humains. Les pensées des animaux et des oiseaux au moment de la mort sont prédéterminées. Ils ne peuvent pas en dévier grâce à leurs actions. Mais les humains peuvent contrôler leur réincarnation par leurs actions. Les actions accumulées tout au long de la vie d'un humain déterminent ses pensées finales au moment de la mort, ce qui à son tour dicte sa prochaine naissance. Par conséquent, il est essentiel d'accomplir de bonnes actions.

Question : Les personnes qui ont quitté leur corps conservent-elles des souvenirs de cette vie jusqu’à ce qu’elles prennent une autre naissance ?

Ma : Tout le monde n’est pas dans la même situation. Certains conservent leurs souvenirs, d’autres non. Les deux existent.

Question : Ma : , est-ce que tout le monde renaît ?

Ma :  : Certains reprennent naissance, tandis que d'autres restent dans un état subtil, épuisant leur karma et progressant vers des royaumes supérieurs. Certains naissent pendant une courte période pour terminer leurs tâches et ensuite atteindre des royaumes supérieurs. Il existe de nombreux états de ce genre. La mort n'est qu'un changement d'état. Tout reste tel quel. On observe que parfois quelqu'un apparaît en rêve et transmet un message, même après sa mort.

Question : Si quelqu’un nourrit des désirs pour un homme ou une femme dans ce corps, doit-il renaître sous forme d’esprit avide ?

Ma : Il faut naître pour assouvir ses désirs. Vous devriez savoir ce que disent les écritures. Si vous accomplissez des actions semblables à celles des êtres dans les royaumes d’esprits avides, vous devrez vous rendre dans leurs royaumes. Le genre de naissance que l'on obtient dépend des désirs que l'on a.

Question : On dit que si quelqu'un désire la richesse, il prend naissance sous la forme d'un serpent. Est-ce vrai ?

Ma :  : La naissance humaine est accordée en raison des désirs des vies passées. Ce corps humain a le pouvoir réaliser Dieu. Le type d'actions qu'il accomplit détermine sa prochaine naissance. Les actions qui correspondent à un corps de serpent amènent à une renaissance en tant que serpent. Dans le royaume de Dieu, toutes les actions sont estimées pour la naissance à venir. L'état d'esprit au moment de la mort détermine le corps suivant. Les naissances résultent également d'impressions karmiques. Le feu du pouvoir du Guru peut brûler les impressions de nombreuses vies. Tant que les désirs ne sont pas brûlés par le feu de la connaissance ou dissous par la dévotion, les impressions karmiques demeurent. Si l'on pense à Dieu au moment de la mort, on atteint la libération. L'état d'esprit au moment final détermine le cours futur. Si vous vous engagez dans de mauvaises actions tout au long de votre vie, comment pouvez-vous espèrer avoir de bons désirs au moment final ?

Il y avait une reine très fervente. Elle passait beaucoup de temps à prier et à faire des actes de charité. Cependant, elle était profondément troublée par le fait que son mari, le roi, était athée et ne prononçait jamais le nom de Dieu. Bien que les gens pensaient que le roi était athée, il était en fait profondément spirituel mais le cachait. Une nuit, le roi endormi prononça sans le savoir le nom de « Ram ». La reine, qui dormait à côté, fut étonnée et ravie. Le lendemain, la reine organisa une grande fête avec des sacrifices, des dons et des cadeaux aux brahmanes. Voyant cela, le roi demanda : « Quelle est l'occasion de cette célébration ? » La reine raconta l'incident de la nuit précédente. Le roi dit : « Oh ! Le nom de « Ran » m'a échappé de la bouche ! C'était mon trésor le plus secret, et il m'a échappé ! » Après avoir dit cela, il se fit ermite. Il peut arriver que quelqu'un fasse de mauvaises actions toute sa vie, mais qu'un désir profondément caché change Son état d’esprit au moment de la mort.

Question : Ma : vous avez dit que s’il reste des désirs, on se réincarne après la mort. Qu'en est-il d'un petit enfant qui n'a aucun désir ? Est-ce qu'il renaît aussi ?

Ma : Un enfant naît simplement pour terminer un certain cycle. Les parents de cet enfant achèvent également leurs expériences karmiques par ce biais. Les parents sont destinés à souffrir de la mort de l'enfant. Fondamentalement, l'ignorance est la racine de la souffrance, Personne ne naît sans raison. Le cycle de la naissance et de la mort suit une séquence. La naissance et la mort, se produisent selon cette séquence.

Question : L'enfant est mort, son karma est terminé. Comment peut-il renaître ?

Ma : Un enfant termine un certain karma dans un foyer, puis va dans un autre foyer pour expérimenter autre chose. Il achève le karma destiné à chaque foyer. Un jour, ce corps est allé à Tarapith. Là, une femme est venue vers ce corps avec sa petite fille. Ce corps a donné à l’enfant un mala en coquillage et lui a dit de le répéter. La maman de la petite fille a dit : « Ma, s'il te plaît, ne lui donne pas le mala. Elle ne l’utilisera peut-être pas. » Ce corps a dit : « Cela n'a pas d'importance. Qu’elle le garde. Qu'elle l’utilise ou non, cela n'a pas d'importance. »

Après cela incident, la petite fille grandit. Elle priait régulièrement tous les jours et développa une concentration profonde. Elle mourut à l'âge de onze ans. Jusqu'à son dernier moment, elle n'a pas cessé de répéter son mantra. Sa maman était profondément affligée et pleura beaucoup. Quelques années plus tard, lorsque ce corps se rendit à Tarapith, la maman de la fille vint me voir et me dit : « Ma, j'ai vu en rêve que ma fille était décorée de belles fleurs divines parfumées. Des fleurs étaient également glissées dans ses cheveux, j'avais envie de la tenir sur mes genoux et de ne plus jamais la lâcher. Après quelques instants, ma fille commença à marcher et je la suivis. Après avoir marché sur une longue distance, nous avons vu un beau jardin où de grands sages avec des chignons traditionnels étaient assis. Ma fille était assise parmi eux. Puis j'ai eu une vision de ma déité, qui m'a touchée, et je me suis réveillée. »

En entendant cela, ce corps dit : « Les chapelets que votre fille a récités ont amenés son ascension spirituelle, et vous avez également eu une vision et un contact de votre divinité. Le rêve est magnifique. Pour faire l'expérience de Dieu, méditez régulièrement. »

Quelques années plus tard, quand je suis retournée à Tarapith, la femme a placé une fillette de onze mois devant ce corps et a dit : « Ma, un jour mon mari a rêvé que notre fille décédée disait : « Papa, je ne peux plus rester ici parce que ma Maman pleure beaucoup. Laisse-moi venir avec toi. » Après ce rêve, cette fille est née. Ce corps dit donc que la fille a dû renaître en raison de l'attachement de sa mère. Par conséquent, il est préférable de prier pour l'ascension spirituelle de l'âme disparue. »

Une autre histoire me vient à l'esprit. Il y avait un mari et une femme. Le mari était un dévot. Leurs six fils moururent l'un après l'autre. La femme fut profondément affligée et pleura beaucoup. Mais le mari resta calme, posé et concentré sur ses pratiques spirituelles. Sa femme lui demanda : « Pourquoi ne ressens-tu aucun chagrin alors que nos six enfants adultes sont morts ? » Le mari répondit : « Au cours de mes innombrables vies, combien de fils ai-je eu et combien sont morts ? Pour qui devrais-je pleurer ? »

Quand la vérité se dévoile, il n'y a plus de pleurs. Quand on atteint la réalisation de soi, il n'y a plus de chagrin. Celui qui connaît le Soi surmonte le chagrin. Le changement est l'essence de la mort. Un enfant grandit et devient un jeune, puis un adulte, et enfin une personne âgée ; ainsi, la mort survient à chaque instant. Pourquoi pleurer la mort ? La création, la subsistance et la dissolution se produisent en permanence. Où est la stabilité dans le mouvement ? La naissance signifie la création, la jeunesse signifie le maintien et la mort signifie la dissolution. Le créateur est Brahmā, le maintien est Vishņu, et le destructeur est Rudra. Kālī est aussi destructrice. Kālī signifie celle qui détruit le temps. Kāla signifie le temps. On dit que la compréhension vient avec le temps. Kāla apporte le changement. Quand le moment arrive, le Dieu Kāla consume tout. Même le souvenir des êtres chers s'estompe avec le temps. Le temps est le destructeur, c'est pourquoi Kālī tient une épée dans une main et une tête coupée dans l'autre. D'une main, elle bénit et donne l'intrépidité. De l'autre main, elle détruit l'ignorance avec le glaive de la connaissance.

Question : La réincarnation est-elle un fait réel ? La caste change-t-elle lors d'une réincarnation ?

Ma : La réincarnation est une réalité. Un homme peut rester dans un corps masculin et sa caste peut changer en fonction de son karma.

Question : Peut-on se souvenir d’une vie passée ?

Ma :  : Oui, j'ai entendu dire qu'à Delhi, il y a un temple à Mahavira. Dans ce temple, une petite fille raconta à ses parents l'histoire de sa vie passée. Elle identifia sa maison précédente et désigna un petit garçon en disant qu'il s'agissait de son fils de sa vie antérieure. Elle identifia également tous les objets de sa maison précédente. Tout le monde fut très étonné par cela. Elle garda ce souvenir tant qu’elle fut enfant, puis il s'effaça.

Question : L’âme reçoit-elle un autre corps immédiatement après la mort, ou doit-elle rester sans corps pendant un certain temps ?

Ma : Il y a des dispositions différentes pour chaque individu. Certains naissent rapidement, d'autres avec un certain retard. La progression se fait en fonction du karma de chacun. La naissance se produit en accord avec le karma de chacun.

Question : Quel est l’état de l’âme après la mort ?

Ma : L’état et la progression de l’âme sont fonction du karma de chacun.

Question : L’âme s’arrête-t-elle quelque part après la mort du corps ?

Ma :  : Dans le royaume de la naissance et de la mort, une âme peut parfois rester quelque part ou s’arrêter entre deux naissances.

Question : Après avoir atteint Brahman et épuisé les fruits du karma, y ​​aura-t-il une réincarnation ?

Ma : Il n'est pas sûr qu'ils n'auront pas à revenir, ni qu’ils auront à revenir. Là, la question de ce qui arrive et de ce qui n'arrive pas ne se pose pas. Tant qu'il y a des questions, il n'y a pas d’illumination complète. La question de savoir si c'est possible ou impossible n'existe pas dans cet état. La vérité est l'entité suprême. Le fait est que là où il y a un, deux, trois, il y a aussi destruction.

Question : Une personne peut-elle entrer dans le corps de quelqu’un d’autre à d’autres moments que lors d’une réincarnation ?

Ma :  : Il existe des indications de l'époque du divin Guru Shankaracharya. On dit qu'il est entré dans le corps d'un roi décédé. Une fois atteint un état élevé de yoga spirituel, il est possible d'entrer dans un autre corps. Il arrive aussi que dans un état de vie, la présence d'une personne opère dans le corps d'une autre personne et complète son propre karma en résidant dans cet autre corps.

Question : Est-ce que ma Ma peut exister dans un corps masculin ?

Ma :  : Oui, elle le peut. Sa présence peut venir. Comme des microbes attaquent un autre corps, n’importe quelle être ou partie peut venir. Tout existe dans tout. Ce corps ne peut pas dire si ta mère est venue dans un autre corps ou non. Si ta vision s’ouvre à la connaissance, tu peux percevoir la présence de tes parents, et pas seulement tes parents, mais la présence du monde entier. La présence reste sous forme de lumière entre les cycles de la naissance et de la mort, donc cela continue à venir.

Question : Si une personne meurt avec des désirs inassouvis, que se passe-t-il ?

Ma : Ces désirs inassouvis devront être assouvis dans la prochaine vie. Pour satisfaire les désirs, il faut passer par le cycle de la naissance et de la mort à plusieurs reprises. C'est ce que ce corps appelle un billet de retour. Si on a désiré se marier, on le fait, ce qui donne naissance à des enfants, ou devenir un érudit, on étudie, on devient savant. De cette façon, le monde naît et grandit. Garder Dieu dans votre vie.

Ce monde entier est la famille du Dieu suprêmement compatissant. Gardez votre esprit toujours en contemplation de Dieu. Vous conduisez toutes les affaires du monde avec votre mental, mais quand il s'agit de Dieu, vous dites que Dieu n'est qu'imagination. Vous avez imaginé un jardin et vous l'avez créé. Par votre imagination, de grandes tentes ont été érigées au Triveni Sangam. Le pouvoir de l'imagination est caché dans toutes ces activités. Ce que vous semez, vous le récolterez. Parfois, vous espérez atteindre quelque chose, mais vous ne l'obtenez pas parce que vous avez brisé l'espoir de quelqu'un de la même manière. Il n'y a jamais d'injustice dans le royaume de Dieu. Utilisez le pouvoir qui est en vous au service de Dieu. Les sentiments supérieurs qui naissent en vous vous aideront à atteindre Dieu. Quelles que soient les actions que vous accomplissez, Dieu en fait un paquet.

Question : Pourquoi croyons-nous que nous devons renaître après la mort ?

Ma : La naissance existe parce qu'il y a la mort, et la mort existe parce qu'il y a la naissance. La véritable essence est au-delà de la naissance et de la mort. Laissez-moi te donner un exemple. tu as été un bébé, n'est-ce pas ?

Questionneur : Oui.

Ma :  Maintenant tu n'es plus un bébé, alors nous devons dire que le bébé est mort. C'est évident, mais tu demandes pourquoi tu dois y croire ? Croire ou ne pas croire est une fonction du mental. Croire et ne pas croire sont des états du mental. C'est pourquoi je dis que tant que le mental existe, tu devras croire. Par conséquent, tu dois croire en ce qui peut t’emmener au-delà du mental, au-delà de croire et de ne pas croire. En croyant en Dieu et en concentrant votre esprit sur Dieu, un jour toutes les vérités seront révélées. Alors, croire et ne pas croire ne subsisteront plus.

Question : Pourquoi ne nous souvenons-nous pas de nos vies antérieures ?

Ma : C’est dû à l’ignorance et non à la connaissance. Tu restes enveloppé par l’ignorance.

Question : Pourquoi y a-t-il un voile ? Le mental demeure même après la mort car les impressions résident dans le mental. Lorsque les événements d'aujourd'hui et d'hier restent dans la mémoire, pourquoi oublions-nous les vies passées ?

Ma : En entrant dans le royaume de l'oubli, tout est oublié, et ici, c'est le lieu de l'oubli, n'est-ce pas ?

Question : Peut-on oublier autant de choses ? Certains souvenirs devraient rester.

Ma : C'est vous qui dites que Bouddha a parlé de 500 vies passées. Pouvez-vous vous souvenir de tous les événements de cette vie depuis votre enfance jusqu'à maintenant ? À chaque instant, vous mourrez, même si vous ne vous en apercevez pas, en ce moment votre enfance n'est pas présente, votre petite enfance n'est pas présente, votre jeunesse n'est pas présente. Les nourrissons commencent à boire du lait tout seuls après la naissance et aiment manger, et leur estomac se remplit après avoir mangé. Ce sont toutes des preuves de vies passées. Le plaisir et le réconfort qu'un nourrisson éprouve en mangeant maintenant sont les mêmes qu'avant. Mais le fait est que cela ne reste pas dans la mémoire.

Question : Quelle est la preuve de l'existence de vies antérieures ? Si les vies antérieures existent, pourquoi ne nous en souvenons-nous pas ?

Ma : Vous naissez et vous mourez à chaque instant dans ce même corps. Votre enfance n'est-elle pas morte?

Question : Je me souviens de certaines choses de mon enfance, mais je n’ai aucun souvenir de vies antérieures.

Ma : Quand on oublie tant de choses dans cette vie, qu'y a-t-il d'étonnant à oublier des vies antérieures ? On est dans le domaine de l'oubli, donc l'oubli est naturel. Certaines personnes conservent des souvenirs de vies antérieures.

Question : Je voudrais savoir, après la mort, lorsque le corps est détruit, comment la personne continue-t-elle à exister ?

Ma : Vous parlez du corps (deha). Qu'est-ce que le corps ? C'est « deha », qui signifie désirs et impressions. Tant que dure le sentiment de « donner, donner » (deho-deho hindi do, donne), il faut prendre un corps et expérimenter tout cela. La mort ne met pas fin au corps ; c'est simplement comme changer de vêtements. Quand le sentiment de "deho-deho", cesse lorsque les désirs et les impressions sont détruits, c'est seulement alors que les gens s'établissent dans leur vraie nature. C'est pourquoi je dis qu'en concentrant toujours l'esprit sur Dieu, Il brûlera ou dissoudra un jour les désirs et les impressions, et vous établira dans votre vraie nature.

Question : Quel est le rapport entre le karma et la naissance ? Que se passe-t-il après la mort ?

Ma : On prend naissance en s'appuyant sur un corps ; la naissance se produit en fonction du karma. On reçoit des résultats en fonction de ses actions. La façon dont on agit détermine sa progression, elle existe entre les mondes. Il ne s’agit pas de transcender les mondes. Quelles que soient les actions que vous accomplissez, vous en recevrez les résultats. Tout comme dans le monde, les gens gagnent de l’argent et construisent des maisons. Avec un peu d’argent, ils construisent une cabane ; puis, ils ajoutent un toit en tôle, et finalement, cela devient une maison solide. Au fur et à mesure qu’ils gagnent plus d’argent, le type de maison change. De même, en fonction de vos actions, vous obtenez votre lieu de résidence.

Question : Pourquoi oublions-nous notre vie passée lorsque nous passons d’un corps à un autre ?

Ma : Le monde est en perpétuel changement. Ce qui est lié est l'âme. Le mouvement est le monde. Ce lieu est celui de l'oubli. Vous prenez naissance à cause de vos désirs et de vos envies. Comme nous l'avons vu hier, celui qui dit « donne, donne » (deho-deho) est le corps. Les désirs et les envies sont comme un billet de retour. Le changement du corps est aussi une forme de mort. Essentiellement, tant que la triade (le sujet, l’objet, et a relation entre eux) demeure et que le faisceau de désirs et d'envies existe, cela va continuer.

Question : Pourquoi la mémoire s’efface-t-elle ?

Ma : Ce monde est le lieu de l’oubli. Résider dans le royaume de l'ignorance et dans le royaume du mental conduit à l'oubli.

Concentrer l'esprit sur Dieu s'appelle silence. Rester en silence, c’est pratiquer le contrôle de la parole, pratiquer une discipline mentale, verbale et physique et concentrer l'esprit sur Dieu. En pratiquant la méditation et la répétition de mantra, vous parviendrez progressivement au dévoilement de la lumière toujours présente. Tant que vous restez dans le royaume du mental, la mémoire et l'oubli existeront. Par la méditation et les mantras, le souvenir de Dieu s'éveille. Lorsque le voile est enlevé, la mémoire des vies passées peut également s'éveiller. Mais que deviendra cette mémoire ? Vous devez aller au-delà du souvenir et de l'oubli. Jusqu'à ce que vous réalisiez que Dieu seul existe et rien d'autre, la naissance, la mort, la mémoire et l'oubli continueront, et la souffrance ne disparaîtra pas. Là où il y a des désirs, il y a aussi de la souffrance et de l'oubli.

Question : Pourquoi les résultats des actions accomplies par ce corps doivent-ils être expérimentés dans un autre corps lors de la prochaine vie ?

Ma : En essence, tous les corps du monde sont les vôtres. C’est seulement que vous ne le réalisez pas. Vous accomplissez des actions avec ce corps et vous en ressentez certains résultats dans ce corps, mais pas d’autres. Dans la vie suivante, vous ressentez ces résultats à travers un autre corps. Bien que les corps puissent être différents, l’âme qui en fait l’expérience reste la même.

Question : Pourquoi une personne ne se souvient-elle pas de ses vies antérieures ?

Ma : Le lieu où existent l'être incarné et le monde est un lieu d'oubli. L'âme est en esclavage. Là où il y a esclavage, il y a oubli. Souvenez-vous, là où il y a une âme, il y a Shiva. Pour détruire le voile, fréquentez des satsangs, lisez les textes sacrés, étudiez la vie des êtres éveillés, méditez sur Dieu. Grâce à une méditation constante, vous retrouverez la mémoire de votre vraie nature. Même si vous vous souvenez de dix mille ou d'un million de vies passées, il ne s'agit toujours que de cette vie. Lorsque vous vous concentrez sur l'essence de Dieu, la question de la naissance et du karma disparaît. Mahavira a dit : (1) Ram et moi sommes essentiellement un, (2) Rām est complet et j'en suis une partie, tout comme le pouvoir brûlant du feu et des étincelles est le même, (3) Rām est mon Seigneur et je suis son serviteur. Dans cet état, il n'est pas question d'oubli. Lorsque vous atteignez l'essence du soi, l'oubli disparaîtra. L'essentiel est que vous deveniez un voyageur sur le chemin suprême et que vous pratiquiez la méditation sur Dieu. Le plaisir sensuel est un poison lent. Ici, c’est le lieu de l’oubli. Efforcez-vous de rester sur votre véritable chemin ; en faisant cela, même la mort de la mort se produira.

Question : Une nouvelle naissance se produit-elle immédiatement après la mort ?

Ma : La progression de l’âme se produit en fonction de son karma. Pour certains, une nouvelle naissance survient immédiatement après la mort. Pour d’autres, elle survient après avoir accompli des rites de paix (après la mort ou à son anniversaire). Tout se déroule en fonction du karma que vous avez accumulé. Dans le monde, l’âme subit des cycles d’allers-retours. La progression se produit en fonction du karma et aussi de l’état de l’âme au moment final. En raison de désirs persistants et d’envies, on se répète le cycle de la naissance et de la mort. La naissance et la mort, c’est comme changer de vêtements. Tant qu’il y aura des désirs et des plaisirs, vous reviendrez sans cesse comme avec un billet de retour. Les plaisirs sensuels, c’est la mort ; c’est un poison – un poison lent. Cela entraîne des cycles répétés de naissance et de mort. Vous êtes des enfants de l’immortalité ; devenez des voyageurs sur le chemin de l’immortalité, de sorte que même la mort mourra.

Question : (Une personne âgée) – Comment peut-on se souvenir de Dieu au moment de quitter le corps ? Dans la Gita, il est écrit : « à la fin, au moment de quitter le corps ».

Ma : Établissez votre vie à travers une bonne compagnie et pratiquez le yoga. Cela doit être pratique, pas seulement théorique. Chaque tâche de la vie ordinaire demande la pratique, de même, pour vous souvenir de Dieu, vous devez pratiquer quotidiennement. Ce corps ne sait pas ce qui est dans la Gita, ne l'a ni lu ni entendu. Efforcez-vous de devenir un pratiquant constant. Pratiquez quotidiennement et continuellement avec foi. Alors, au dernier moment, Il fera que vous pensiez à lui. Soyez comme un étudiant, immergé dans ses études. Lui-même se rappellera à vous dans les derniers instants. Fais-le toujours, fais-le quotidiennement.

Question : Pourquoi seulement au moment de la mort si on pratique quotidiennement ?

Ma : Pourquoi seulement au moment de la mort si on pratique pendant les 24 heures ? Cela se produira au moment où on atteindra l’état voulu, tout comme le feu est produit par la friction du bois. Quand ce moment viendra, personne ne le sait. Si vous continuez à pratiquer quotidiennement, la lumière se lèvera plus tôt, c'est bien ; sinon, vous l'atteindrez à votre dernier souffle.

Question : Quelle est la signification du souvenir au moment final ?

Ma : Laissez-moi vous raconter une histoire, écoutez. Il y avait un homme qui vendait de l'huile. Il avait 80 ou 90 ans. L’heure de sa mort arriva et ses enfants étaient autour de lui. Au dernier moment, tout le monde était assis autour de lui. Une personne disait : « Papa, dis Kali, Kali. » Ses sens s'étaient affaiblis. À ce moment-là, il dit : « Pas même une goutte. » Il parlait ainsi à cause de son habitude de vendre de l'huile. Voyez donc l'impact de la pratique. C'est un fait réel, un exemple direct. C'est pourquoi je dis : gardez cette connexion. Même si cela n'arrive pas dans la vie, si au dernier moment il y a cette parole ou ce souvenir, il y aura la libération. Si la réalisation se produit pendant que vous êtes en vie, il n'y a pas de doute. Si le souvenir survient à la fin, cela signifie que vous avez compris comment mourir. La mort a été vaincue. C'est essentiel. Sans cela, vous ne comprendrez pas que vous êtes les enfants de l'immortalité.

Question : Si quelqu'un n'a rien fait de toute sa vie, se passera-t-il quelque chose si on lui fait entendre le nom de Dieu dans ses derniers instants ?

Ma :  Vous ne savez pas ce que quelqu’un a fait tout au long de sa vie. Si à son dernier instant il dit le nom de Hari, il est possible qu'il pense à Lui. C'est pourquoi il convient que les proches aident à se souvenir pendant les derniers instants. Certainement, s'il n'y a pas eu de connexion avant, il n’aura pas l'occasion d'entendre le nom de Hari. Tout est lié au karma. Si vous trichez, vous serez trompé. Cela ne se produira pas par imitation. Si quelqu'un n'a rien fait de toute sa vie et essaie de tricher en se souvenant de Hari dans ses derniers instants, cela ne fonctionnera pas. Personne ne donne rien à personne. Seul ce qui est à soi reste. Dans le domaine de Dieu, même le plus petit détail (comme une mèche de cheveux) est pris en compte.

Question : Est-ce que tout le monde ressent les résultats de son karma dans cette vie ?

Ma : Pour beaucoup, cela s’accumule. Ils prennent un billet aller-retour et reviendront pour le vivre.

Question : Beaucoup de gens ne sont pas vertueux, mais ils vivent heureux dans cette vie. Pourquoi ?

Ma :  : Ce sujet requiert une réflexion subtile. Chacun doit en expérimenter les résultats de ses actes, que ce soit dans cette vie ou dans la suivante. Cela est dû aux mérites passés.

Question : Ma, pourquoi la réincarnation se produit-elle ?

Ma : Si vous quittez le corps avec des désirs, vous devrez revenir. Vous devez revenir pour expérimenter la réalisation de ces désirs. Vous devrez vous réincarner pour réaliser ces désirs.

Question : Ma : les âmes saintes sont-elles emportées par d’autre saintes âmes ?

Ma : Oui, de grandes âmes viennent sous diverses formes pour emmener les saints.

Question : Ma, si une âme disparue naît quelque part, souffre-t-elle du chagrin de ses proches de la vie passée ?

Ma : Oui, c’est vrai, mais elle ne comprend pas pourquoi elle souffre. Cela est dû à l’influence des attachements des vies antérieures.