Extrait
chapitre
numéro
7

Karma

Classées par thèmes - préface de Jacques Vigne ; trad. de l'anglais par Jean E. Louis
Rosny-sous-Bois : Ed. Unicité, 2013

7 - Karma


96
Seule cette action qui fait briller les sentiments divins est action, le reste est non-action. Il faut renoncer au chemin qui ne conduit pas aux sentiments divins, tout attrayant que puisse être ce chemin. Par contre il faut accepter celui qui inspire les sentiments divins, aussi peu attirant qu’il puisse sembler. L’homme se doit de prendre le chemin qui monte vers la conquête de la vérité. Le chemin propice va dans la direction de l’immortalité. Celui qui semble agréable et attrayant est en fait pernicieux, dangereux et funeste. Il conduit vers la mort.

97
Il ne faudrait jamais penser à quelque action négative que ce soit, pas plus qu’il ne faudrait s’évertuer à gagner les faveurs des autres.

98
Seule cette action qui conduit à Dieu est action, le reste est non-action – action qui mène à la mort. L’homme devrait être dans le Swakriya (le mouvement du Soi par lui-même, en lui-même, en tant qu’ « acteuraction » indifférencié).

99
Les actions de l’homme ordinaire visent à l’assouvissement du désir. Les actions de l’homme qui aspire à la réalisation, visent à atteindre sa véritable nature.

100
Le Kriya-Yoga est la voie vers l’objectif suprême et le kriya-bhog (la jouissance des fruits de l’action) est la voie de ce monde. Celui qui suit la voie de Kriya-Yoga va dans la direction du salut. Quelle que soit la direction que l’on prenne, il faut toujours chercher à s’engager dans une action qui permette de se libérer de l’action. Dans l’union perpétuelle (avec la réalité suprême), la question ne se pose pas du passé et de la transcendance du passé. Quelle que soit la voie que vous suivez, effectuez vos actions avec une dévotion ferme et résolue. Alors seulement, vous serez libéré de l’action. « Yogi » veut dire celui qui est toujours en union avec la réalité suprême et le salut est dans l’union perpétuelle avec cette Réalité suprême.

101
Toute action entreprise avec le sens qu’on est l’acteur est cause de tourments.

102
Il existe quelque chose qui s’appelle prarabhda (la partie des actions accomplies dans le passé, qui doivent porter leurs fruits, et engendrent la naissance et la mort) et il y a aussi un stade au-delà de prarabhda où il n’est question ni de préparation ou de non-préparation. Lorsque l’inondation survient, elle balaie tout sur son passage.

103
Personne n’est tenu de renoncer délibérément à quoi que ce soit – lors de l’oblation finale du karma, le renoncement advient de par lui-même.

104
L’homme est né pour être heureux ou souffrir selon son destin. Si l’homme ne peut échapper à son destin, peut-il se soustraire aux décisions de Dieu ? Le fruit du karma est en fonction de vos actions. D’où vous viendrait le pouvoir de décider qu’Il peut, ou non, octroyer ou annuler son propre ordonnancement des choses ? Tout est possible dans Son royaume. Il peut tout faire. Vous n’avez pas le droit de vous demander ce qu’Il est en train de faire, ni pour quelle raison Il est en train de le faire. Pourquoi devrait-il agir toujours selon vos désirs ? Il est le Seigneur suprême. Quoiqu’Il fasse, c’est pour votre bien. Gardez cela en mémoire.

105
Agissez dans un but positif. Cherchez à vous élever degré par degré, au travers de vos actions. Raccrochez-vous à Lui dans toutes vos tâches, que rien ne soit laissé de côté. La recherche du Seigneur en tant que but en sera facilitée. Votre tâche sera parfaitement remplie. Lorsque vous entreprenez un travail, quel qu’il soit, faites-le avec votre esprit, votre corps et vos paroles, avec simplicité et contentement. Ainsi, la perfection sera là. Au moment voulu, les feuilles mortes tomberont et de nouvelles feuilles apparaîtront.

106
Quand il y a un continuum de pensées pures, la voie s’ouvre à coup sûr, vers l’atténuation des karmas. Il faut expérimenter et vivre le résultat de l’action, de la non-action et de l’action erronée, aussi longtemps que le but n’est pas atteint.

107
L’homme est né pour l’accomplissement de son karma et de son cycle de renaissances. Un homme fort, un homme en qui le pouvoir divin se manifeste, peut changer son karma.

108
De nombreuses actions conduisent à des conditions misérables après la mort et ne mènent pas à un dénouement heureux. Le sort est alors d’aller de ténèbres en ténèbres plus profondes. Et nous ne sommes pas en mesure de dire pourquoi il en est ainsi. Ce sont là les règles de son jeu. De même l’action, de même les conséquences.

109
Lorsque quelqu’un est investi d’une tâche donnée et qu’il ne l’accomplit pas de bon gré et motivé par l’amour de Dieu, cette tâche n’ira pas à bon port, même s’il fournit un travail acharné. L’homme devrait accomplir les tâches quotidiennes, de gaieté de coeur, en les dédiant à Dieu.

110
Les activités de ce monde-ci sont entrecoupées de plaisirs éphémères, traînant derrière eux, comme leur ombre, d’inévitables angoisses. Vous devez être un voyageur qui se dirige vers la réalisation du Soi. Durant le trajet qui vous conduit vers Dieu, les souffrances qu’entraîne l’action, iront en diminuant. Souvenez-vous de cela.

111
Dans l’action forte et résolue, le voile de l’ignorance disparaît.

112
Dans chaque action, l’objectif doit rester l’élément majeur.

113
Une action juste ne peut être enfin. Tout homme doit récolter les fruits de ses actions précédentes. Aussi longtemps que l’union avec Dieu n’est pas réalisée, le Suprême n’abandonne pas l’homme sans lui octroyer les fruits de son Sanchit Karma (actions accumulées au cours des précédentes vies).

114
Faites tout ce que Dieu veut que vous fassiez. Au moment propice, Il vous inondera de Sa grâce. Engagez-vous dans l’action dans un esprit totalement résolu. La plupart du temps le gourou conseille certaines pratiques spirituelles pour vous préparer à la vraie sâdhanâ. Attendez le moment propice. Restez assis, immobile, dans l’attente d’un signe de Dieu. Continuez à chercher un être vraiment préparé jusqu’à ce qu’une réponse vous arrive.

115
Une fois la juste action entreprise, il n’y a pas de chute.

116
Plus l’esprit est pur, plus l’action qui appartient à Dieu sera belle. Il se manifeste également sous forme du karma. L’action devrait réfléchir l’image d’une attitude pure et simple. « On devrait me traiter avec amour et respect » ou « Il faudrait travailler pour moi » - sur cette voie il ne faudrait rien entendre de semblable. Il faut toujours faire preuve de patience et de modération. De même qu’une goutte de présure fait cailler une grande quantité de lait frais, la survenue de la plus insignifiante colère au cours de l’action est particulièrement néfaste. Souvenez-vous de cela.

117
Quoi que vous fassiez, faites-le bien. Vous prendrez goût à l’action lorsque votre tâche avancera.

118
Quant à la manifestation des objectifs de l’action, il faut absolument respecter les rites et rituels qui dissipent les ténèbres. Essayez de muer les actions extroverties en actions introverties. Il faudrait toujours s’efforcer d’impliquer le corps physique dans l’action spirituelle. Le désarroi est une forme de pensée qui tient Dieu à distance. L’homme devrait essayer de se fixer dans sa nature innée, une fois celle-ci libérée du besoin de la chasse au désir.

119
Les plaisirs et les souffrances de l’homme sont la conséquence de son karma. Il y a le karma yoga (action qui conduit à l’union avec la réalité ultime) et aussi le karma bhoga (souffrance et plaisir du fruit des actions). Pour votre salut, gardez toujours l’esprit immergé dans l’adoration de Dieu, le japa, la méditation et la contemplation. Ce sont là les voies vers la paix.

120
Lorsqu’un désir apparaît, probe et droit, Dieu l’exaucera assurément. Le bien et les récompenses sont présents quand le désir droit est tenu en éveil. Une action juste donne toujours des résultats, qu’elle soit accomplie délibérément ou à contrecoeur. Les actions justes ainsi que les rituels effectués avec une conscience et rituels portent chance. La malchance disparaît progressivement.

121
La vie dans ce monde est une traversée. Agissez de façon irréprochable et acceptez ce qui se présente sur le chemin du monde. Ayez toujours à l’esprit le sens du devoir et la mesure de vos possibilités. Il est dans la nature innée de Dieu de révéler Son omnipotence là où on le contemple et où on le loue.