34 - SÂDHANÂ, SÂDHAK
405
La sâdhanâ n’est autre que l’effort accompli pour acquérir votre propre richesse (swa-dhan, dhan signifiant ‘richesse’). Chaque chose Lui appartient. Il n’y a d’autre façon d’agir que d’être à Ses pieds. Si vous êtes absorbés dans vos pensées, faites que ces pensées soient pour Lui.
406
La sâdhanâ est le désir d’acquérir votre propre richesse. Continuez à Lui dire « prends-moi, prends-moi ». C’est cela la sâdhanâ. Dans les formes de la sâdhanâ, Il est infini. Vous avez besoin de la force intérieure pour retourner dans votre maison, vous avez besoin de la grâce du Gourou. La révélation progressive est une chose, la révélation par la grâce en est une toute autre. C’est comme une maison plongée dans les ténèbres, qui tout à coup s’emplit d’une merveilleuse clarté. En outre, la sâdhanâ pour une révélation progressive est interminable. La grâce progressive continue à n’intervenir que dans l’action (karma). En continuant à frotter, le feu finit par s’allumer. La voie de la révélation s’ouvre. Et de nouveau la grâce est là, sans aucune raison (ahaituki kripa). Ce n’est pas pareil que la révélation progressive. C’est pour cela que l’on dit : que savez-vous de Sa réalisation ? C’est pour cela qu’il faut prier pour Sa miséricorde et Sa grâce.
407
La plante est dans un pot et la plante fait corps avec la terre qui est dans le pot. De même que vous changez la plante d’endroit en déplaçant le pot, placez le Seigneur sur un âsanâ (siège de méditation) dans votre coeur. Ainsi, lorsque vous changez d’endroit, le Seigneur demeure toujours assis sur un âsanâ dans votre coeur – souvenez-vous de cela.
408
Quel que soit l’état dans lequel vous devez vivre, faites en sorte que cet état soit propice à la réflexion du Soi. Cela devrait être l’objectif de l’être humain à chaque instant.
409
Pendant d’innombrables yuga, vous avez connu l’expérience du plaisir de la nourriture, du sommeil et de nombre d’autres satisfactions de ce monde. Et cette expérience va en augmentant. Ne poursuivez pas sur cette voie, l’être humain ne peut savoir à quel moment la paix lui sera révélée. Ditesvous : tant que je n’aurais pas accompli cela, je continuerai les karma qui conduisent à cela. Gardez votre esprit totalement immergé en Lui à chaque instant de chaque journée. Le pouvoir (shaktî) continuera à grandir aussi longtemps que vous serez en mesure de garder votre esprit immergé en Lui. Souvenez-vous que cette shaktî est votre compagnon tout au long du parcours suprême.
410
La fleur pure et sans souillure trouve une place aux pieds du Seigneur. Veillez à toujours avoir un bhava (état d’être) pur et vertueux afin d’être en mesure de faire l’offrande de vous-même à Ses pieds, aux pieds de l’Atma (existence suprême), le prâna des prana (l’énergie vitale). Parlez de Lui, uniquement de Lui, de Ses vertus et voyez-Le en toutes choses. Seul, ditesvous ? Où êtes-vous seuls ? Dans un lieu qui ne vous est pas familier ? Croyez-vous vraiment être seuls, sans ce merveilleux Ami, lorsque vous êtes dans un endroit qui vous est inconnu ?
411
Faites tout ce que ce corps (Mâ) vous dit de faire, n’ayez aucune hésitation. Sachez que c’est pour votre bien. La seule façon d’inhiber le processus mental, c’est en suivant le cours d’une unique pensée. L’activité intérieure ne s’enclenchera que si cette pensée apparaît.
412
Il ne faut rien gaspiller. Tout est utile. Imaginez que vous preniez le train pour aller quelque part. Pour prendre ce train, vous vous rendez à Dakha par bateau depuis le village. Puis vous descendez du bateau et avec l’aide d’une canne vous grimpez sur une voiture tirée par des chevaux, pour vous rendre à la gare. Même si votre but était de prendre le train, vous ne pouvez pas considérer le bateau, la canne, la voiture tirée par un cheval, etc., comme autant de choses inutiles et sans valeur. De la même façon, souvenez-vous que pour atteindre Dieu, tout ce que vous devez faire est indispensable. Rien n’est inutile.
413
La pratique des actions qui conduisent à Dieu doit être continue. Elle ne doit avoir aucune coupure. Dieu dispense une lumière ininterrompue, dans l’espace et dans le temps.
414
Le souvenir de Dieu dans la paix de son être intérieur – que la pensée de Dieu ne vous quitte jamais. Que ce même courant de bhâva (disposition intérieure) demeure en vous, à tout instant, dans le monde extérieur. Rappelez-vous que le Seigneur des prâna est présent au plus intime des prâna eux-mêmes.
415
Que vous soyez malades ou en bonne santé, ne considérez pas ce qui est favorable ou ce qui ne l’est pas.
416
La naissance humaine est difficile à atteindre. Si vous ne prenez pas le temps de méditer sur votre Ishta, ayez cette pensée : que suis-je en train de faire ? Ma vie va-t-elle se passer de la sorte ? Celui qui est capable d’avancer dans cette direction, en tirera profit. Si vous ne prenez pas ce chemin, vous allez vers la mort.
417
Pour cueillir une rose, vous devez glisser votre main au milieu des branches et des nombreuses épines. Lorsque votre but est la rose et que vous désirez vraiment l’atteindre et la cueillir, vous n’y renoncez pas par peur des épines. Mère prend en effet les dispositions qui sont nécessaires pour chacun. Seule Mère sait quelles sont les dispositions nécessaires pour chacun d’entre vous. Si vous avez cette foi alors vous n’aurez pas à affronter la souffrance.
418
La lecture des écritures sacrées, le chant des noms du Seigneur représentent l’essence des moyens de salut durant ce Kaliyuga où nous, nous sommes, c’est là la voie pour traverser l’océan de la vie. Le chemin de la mort est suffisamment connu. Il y en a assez du bonheur et du malheur ! Devenez pèlerin de l’immortalité, retournez dans votre maison.
419
La souffrance que vous éprouvez quand vous vous sentez incapable d’arriver jusqu’à Lui, deviendra l’aide qui vous permettra de L’atteindre.
420
Si vous n’êtes pas en mesure de trouver un lieu propice aux satsang et en accord avec votre bhâva, Vasudeva, qui demeure dans le coeur de chacun, est là, qui est idéal pour votre bhâva (j’entends par là : rappelez-vous de Vasudeva). Préparez-vous en participant à des réunions d’amis spirituels durant lesquelles l’amitié de Dieu (sadbhâva) est disponible. Accomplissez des actions dans ce sens.
421
En premier lieu, lavez votre corps et mangez de la nourriture saine, puis dormez tranquillement. Ainsi, il vous sera plus facile de méditer sur Dieu. En effet, il est plus facile de garder votre esprit aux pieds du Divin, si votre corps est en bonne forme. Lorsque vos progresserez, la quantité nécessaire de sommeil et de nourriture évoluera de façon naturelle.
422
Il n’y a pas d’autres moyens, pour vous libérer de l’angoisse du monde, que de tourner vos pensées vers Dieu. Agissez de façon à inciter votre esprit à se centrer sur Lui qui est révélé sous forme de création, de conservation et de destruction. Quand un être est malheureux et qu’il souffre dans son coeur et dans son esprit, cette souffrance finit par causer du tort au corps physique. C’est la seule conséquence qui en résulte. Ne pensez qu’à Lui. Il gouverne tout et régit chaque chose.
423
Rappelez-vous toujours que la satisfaction (l’autosatisfaction) ne peut se manifester à n’importe quel propos. Certaines personnes éprouvent de la joie, voire même du bonheur, lorsqu’elles ont un darshan, ou à la suite d’une quelconque expérience. Elles ont alors tendance à se prendre pour Dieu Lui-même. Sur la voie spirituelle, avant que n’advienne la révélation suprême, ils sont entraînés vers le courant des vibhuti et acquièrent des pouvoirs supranormaux. C’est là, en fait, l’obstacle.
424
Ayez toujours un bhâva (disposition intérieure) joyeux, car cela est propice aux actions spirituelles. Une bhâva pessimiste crée des obstacles sur la voie suprême. Lorsque vous resterez auprès de Lui, vous devrez être libres de tout lien.
425
La transformation c’est ce passage où les bhâva de ce monde vont en s’affaiblissant. Et plus les bhâva s’affaiblissent, plus la progression vers la félicité s’accentue.
426
On ne se débarrasse pas de ses liens, de ses attachements, en faisant un effort, quel qu’il soit. Ce n’est qu’en rendant plus fort le désir de L’atteindre que l’on parvient à se défaire de ses liens. Il faut renoncer aux choses matérielles. Félicité et sérénité, qui sont le but de tout un chacun, sont présentes dans tous les êtres. Il est impossible d’y renoncer.
427
Pour la révélation de votre propre véritable forme, maîtrisez les onze indriya (instruments des sens et d’action pour l’acquisition de la connaissance et l’efficacité dans le monde extérieur). Tournez-vous vers « Cela ». C’est pour Lui rappeler que l’on respecte le voeu ekadashi (un vœu de jeûne partiel tous les 11es jours de la lune).
428
Efforcez-vous toujours d’assumer vos résolutions. Gardez cette ferme résolution à l’esprit : « Je ne suis pas en mesure de faire l’expérience de Dieu. Je n’interromprai pas mes efforts. »
429
Il est possible d’atteindre le « Toi » en se débarrassant du « Moi ». Le but de la sâdhanâ et des prières est d’écraser totalement l’Ego.
430
Il vous faudra devenir impatient. L’impatience est notre propre nature (swabhava). Le désir impatient d’atteindre le Divin, se manifeste de luimême. Ce n’est que lorsqu’on a réalisé sa propre richesse que cette impatience disparaît.
431
Il y a deux chemins possibles : celui de la personne qui suit la vie de famille (grihastha) et celui de l’accomplissement du service avec la conscience que tout est Dieu. Cependant, si vous avez le désir et la ferme intention de vous connaître vous-même, il existe une autre voie où vous pouvez avancer sans aucune interruption.
432
Tant que la Gourou-Shaktî ne se sera pas révélée, vous ne pourrez pas emprunter la voie particulière qui conduit à la connaissance de votre propre et véritable swarûpa (essence). C’est pour cela que vous n’avez pas trouvé le chemin qui vous permettra d’avancer. L’effort pour la réalisation du Soi (sâdhanâ) s’écoule dans le grand courant de la Création (Prakriti). Ainsi l’être humain est tenu de faire des efforts, à longueur de temps, afin de progresser rapidement, et de s’illustrer de cette façon.
433
Ce qu’on entend à propos de la réalisation dans l’Atma, ou à propos de la lumière de l’Atma, c’est uniquement et simplement ce qu’on entend. Mais la façon, les moyens pour atteindre cela, existent. La voie qui part de la cause physique et nous permet de parvenir à tout cela est la voie que nous devrions tous emprunter. Vous voyez sans aucun doute les effets de la brise qui souffle. Cette brise sans laquelle nos corps ne pourraient pas être. Cette même brise qui souffle sur les arbres, sur les pierres, sur les insectes, sur les animaux. Sur quoi ne souffle-t-elle pas ? Vous tous ici, parlez de la terre, de l’eau, du feu, de l’air, du ciel, n’est-il pas vrai ? Vous considérez chacun de ses éléments et lui demandez de vous aider à comprendre. Ainsi, il est dit que la véritable conscience (satya chaitanya) est la forme de sat, chit, ânanda, et c’est pour cela qu’il y a ânanda (béatitude). En fait, dans une sorte de désordre où la véritable conscience est éternellement dans ce que nous tous voyons avec notre vue et notre vision normales, comme si nous avions physiquement la lumière de la conscience et de l’inconscience. Il nous est impossible, avec notre vue ordinaire, de voir cela tel que c’est véritablement. Si l’on garde cela à l’esprit – de même que lorsqu’on fait deva puja on doit faire pranapratishtha, l’insufflation de l’énergie dans la statue qu’on adore. Cette énergie agit à l’intérieur de nous, à tous moments, sous forme de notre prana-vayu. (L’intellect est à l’intérieur de chaque chose n’est-ce pas ? Et c’est pour cette raison que l’on parle de l’ « intérieur ».) En fait, c’est pour cela que je continue à dire « je », « vous », « avec forme », « sans forme ». Gardez toujours cela en mémoire – quel est ce prana-vayu qui est à l’intérieur de nous dans l’entièreté de sa forme ? C’est une forme de cette conscience qui est la nôtre, illuminée dans cette forme. Si nous pouvons prendre le mantra donné par notre Gourou et l’unir à ce prana, cela nous aidera à raffermir notre esprit et tendre à atteindre l’éternel prana des prana dans son entièreté. Il est impossible, pour ceux dont la forme du Soi est Sachchidânanda (la Réalité suprême) où existe l’éternel lîlâ (jeu divin), d’obtenir ce darshan (le fait de voir) sans cette lumière qui vient de la conquête des indriyas et de la progression au-delà de ceux-ci. Si cela ne se produit pas, où donc est le darshan de l’Atma et la lumière de l’état intérieur ? La lumière, dans celui qui joue, qui agit dans son Atma (Atmaram) sous forme du jeu éternel (Nityalîlâ). A ce moment-là seulement il peut y avoir la connaissance de l’unicité de l’Atma. Quoique nous fassions, en quelque endroit que soit notre esprit, avec la rapidité d’une personne impatiente, ou avec lenteur, Il poursuit son travail, au même rythme, sans pause aucune, telles les aiguilles d’une horloge. Faites de même en vous efforçant de concentrer votre esprit sur le prânavayu. En agissant ainsi, le mental restera en deçà de certaines limites, au lieu d’errer sans but dans votre coeur. Si vous immobilisez un enfant turbulent, il restera assis tranquillement, même si c’est pour une courte durée. Pour calmer et stabiliser toute forme d’impatience, il faut avoir recours à la fermeté. La manifestation du sabdhava (attitude pure) de l’esprit, c’est le satsang. Aussi longtemps que vous serez avec Lui, les désirs de votre esprit seront satisfaits et vous connaîtrez la paix. Avec l’aide de l’intellect et de l’Ego, faites en sorte que votre esprit établisse de bons rapports avec le prana. Ce qu’il faut savoir, c’est que le flot ininterrompu (akhandhârâ) est en fait la révélation de l’akhanda (sans division) dans son entièreté.
434
La sâdhanâ est la démarche et l’effort accomplis pour éliminer, racines y compris, les obstacles qui encombrent le chemin menant vers le Divin.
435
Dans le monde des jiva, chacun doit être confronté à différentes sortes de plaisir et de souffrance. Cela fait partie du jeu de Dieu. Dites-vous toujours que c’est Lui, dans différentes formes. Priez. Demandez-Lui de vous accorder patience et endurance. Votre esprit doit être totalement immergé en Dieu. C’est la seule façon de progresser sur votre propre voie. Accomplissez des tâches avec vos mains et le japa avec votre esprit. Et ne parlez que lorsque c’est indispensable.
436
Il est essentiel que le sadhak (celui qui pratique la sâdhanâ) garde toujours l’esprit tourné vers Lui et ne cède pas aux tentations du monde matériel, même s’il n’est pas en mesure de pratiquer le japa pendant une longue période.
437
Il ne vous sera pas possible d’effectuer une quelconque autre tâche si vous ne demeurez pas immergé en Lui.
438
Il est inutile d’envisager de se libérer de l’emprise des désirs matériels si l’on ne s’abandonne pas totalement à Dieu. Et il ne peut y avoir de véritable attachement pour Dieu que quand on est libre de tout désir matériel.
439
Le japa ou la méditation de Sri Krishna, l’amour pour le Divin et l’adoration pour Lui, doivent être tels, que tous les problèmes, quels qu’ils soient, deviennent L’Ishta. Voilà pourquoi il faut méditer sur Lui. Voilà pourquoi vous devez Lui consacrer chacune de vos actions et devenir un instrument entre Ses mains. Déposez votre esprit à Ses pieds. Gardez votre corps, qui est Son temple, pur et propre. Efforcez-vous d’accomplir toutes vos actions, physiques ou autres, le corps empli de Krishna, en effectuant Son japa et en méditant sur Lui.
440
Il est tout à fait naturel que survienne, à un moment ou à un autre, un sentiment de besoin et de manque, a-bhâva. Il s’agit du svabhâva (l’être propre). Posséder toutes choses, cela implique de tout accepter. Le Divin, dont la compassion et la miséricorde sont infinies, agit toujours pour le bien (mangal). Pour quelque raison et à quelque moment que ce soit. Mais de temps à autre, la souffrance apparaît. Immanquablement. Lorsqu’Il se manifeste sous forme du possesseur de toutes choses, espérez, car chaque chose sera révélée dans des formes différentes et variées. Il est particulièrement bénéfique d’être affecté par l’absence de Celui qui proclame la splendeur de la vérité, parce qu’Il fait ressortir le souvenir de la vérité. Il est partout, à tous moments. Il est du devoir de l’être humain de s’efforcer d’éveiller sa propre véritable nature.
441
De même que le cerf-volant flotte dans le vent en étant retenu par une simple ficelle, les yogis eux, peuvent accomplir toutes sortes d’actions en se raccrochant au fil du souffle et des sanskars : ainsi, ils peuvent s’élever dans les airs, n’être plus qu’un corps subtil, changer de taille, disparaître, etc...
442
Dans le royaume du corps et de l’esprit, même lorsque les shaktî négatives tendent à augmenter, essayez de vous asseoir, dans un bhâva (état d’être) stable et posé, qui ne fait plus qu’un avec votre conscience. Puis restez assis un long moment, dans une âsana (posture yoguique) ferme et tranquille. Pendant la période des moussons, partout dans la nature, des arbres tendent leur vert feuillage vers un ciel sans limite. Ils s’étirent vers le haut pour mettre en évidence leurs formes harmonieuses. Ainsi, dans la vie de l’aspirant sâdhaka, l’Ishta s’emploie à conserver son esprit ardent et dispos en accentuant son avancée vers le but, en s’efforçant d’éliminer les tracas du passé et en établissant le tracé, simple et rectiligne, pour la nouvelle expérience et le bhâva. Dans leur hâte et leur impatience d’atteindre le but, les voyageurs ne reviennent pas sur leurs pas pour se rendre compte de l’importance du trajet qu’ils ont accompli, ou pour revoir ce qu’ils ont vu ou se rendre compte de ce qu’ils ont acquis. Il en est ainsi dans la vie même de l’aspirant, du sâdhakâ : il est préférable que celui-ci renonce aux émotions et aux sentiments qui appartiennent au passé (bhâvanâ). Faites ce qu’il faut pour atteindre votre but. Tant que vous êtes dans le royaume de l’esprit, et en dépit du fait que l’idée du plaisir de l’Ishta existe, il est préférable que vous continuiez à flâner dans le royaume de cet Ishta.
443
Apprenez à jouer le jeu de l’ânanda (félicité, béatitude) de belle manière. Si vous vous y consacrez, en vous donnant totalement au jeu lui-même, vous arriverez à la fin de la partie. Comprenez-vous ?
444
Considérez la critique, la réprimande, comme une banale bouse de vache. Lorsqu’une bouse de vache traîne sur le sol sans que personne ne la récupère, elle finit par se décomposer et disparaître. Alors que si vous la mélangez à la terre et l’utilisez comme fertilisant sur les racines des arbres, elle contribue à vous procurer des fruits magnifiques. Ainsi, lorsqu’un aspirant sâdhak est capable de supporter la critique et que son corps même l’accepte, le résultat ne peut qu’en être bénéfique. Le terrain est fertilisé. Critique et réprimande sont une bonne chose. Elles sont aussi « cela ».
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Tout dépend de Dieu. Il vous faudra croire que seule Sa main miséricordieuse est la vérité lorsque vous avez des problèmes ou que des obstacles se lèvent qui vous barrent le chemin – conséquence de vos désirs. Ne vous laissez pas prendre par l’impatience et l’agitation. Soyez plutôt impatients d’atteindre le Divin. Vous n’avez pas encore reçu Sa réponse. Un temps inestimable se perd en souffrances. Ne causez pas de tort à votre corps et à votre esprit en devenant instables et indécis par suite de votre soif de choses matérielles.
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Donnez tout de vous. Vous recevrez tout. Dépendez totalement de Lui.
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Si vous vous tournez vers Dieu, votre shakti intérieure (énergie divine) augmentera et vous libérera du désir pour les choses matérielles. Que vous en ayez envie ou pas, persistez dans vos efforts. Et gardez l’espoir que votre esprit soit attiré, à un moment ou à un autre, par Cela. Et effectivement, cela arrive.