Satsang avec Mâ
Il est indispensable de garder votre esprit dans un environnement clair et pur et d’avoir des discussions sur Dieu et la spiritualité. Gardez toujours ceci prêt à l’esprit.
Q : Mataji, Madame Desjardins souhaite savoir ce que vous voulez dire par « vipad diya tini vipad haran karen », par l'adversité Il détruit l'adversité.
Mâ : Puisque vous dites cela, parlez-nous d'abord des sens possibles que vous avez présents à l'esprit.
Denise D : Etre un individu signifie en soi souffrance puisque cela veut dire lien, séparation du Un ; mais plongé qu'il est dans les plaisirs du monde, l'individu n'est pas conscient de sa souffrance. Ainsi donc, Dieu envoie les chagrins et l'adversité pour qu'on puisse s'éveiller et réaliser le fait de sa misère innée.
Mâ : En effet, vous voyez que le bonheur de ce monde ne dure pas et vous vous mettez donc à chercher un bonheur qui dure.
Quel autre signification voyez-vous ?
Denise D. : Cela veut aussi dire qu'il envoie des problèmes pour éviter une grande catastrophe.
Mâ : Oui, il apparaît parfois qu'une grande catastrophe est karmiquement inévitable mais elle est évitée ou atténuée par une plus petite.
Le fait est aussi qu'on doit endurer les souffrances dues à son karma, mais une fois que c'est passé, on en est débarrassé.
De cette façon aussi, la souffrance est utile.
D'autre part, si survient une grande difficulté, on est obligé de se tourner vers Dieu puisqu'on se sent complètement incapable d'y faire face.
Dans de telles circonstances, même si quelqu'un a des doutes sur l'existence de Dieu, il va se mettre à Le prier
Shrî Mâ dit un jour à propos de ces hymnes :
' La Parole est à l'origine du monde ; la création se développe progressivement et se transforme grâce au développement et à la transformation de cette Parole à la fois initiale et éternelle. »
Q: Pendant tous ces jours de fête, nous avons entendu tant de choses magnifiques !
Mâ : Magnifique ? Tant que vous distinguez le "beau" et le "laid" vous n'avez rien compris !
Q : Nous ne comprenons même pas un peu ?
Mâ : "Nous comprenons"... c'est sans intérêt tant que celui qui comprend et ce qui est compris demeurent séparés.
Q : (...) et quand nous sommes oublieux !
Mâ : L'oubli ? Oubliez l'oubli. La mort doit mourir.
Q : (...) et quand l'on se souvient !
Mâ : Se souvenir ? Alors vous gardez en tête. Rejetez plutôt.
Déposez tout ça à Ses pieds.
Je veux dire : demeurez dans l'expérience de ce qui est !
Question : Si tout est créé par Dieu et qu’il n’y a rien d’autre que Dieu, quoi que nous fassions, c’est la volonté de Dieu.
Ainsi, si je tue un homme, cela ne va pas à l’encontre de la volonté de Dieu. Comment cela serait-il possible ?
N’y a-t-il pas, au contraire, certaines situations où nous allons explicitement à l’encontre de la volonté divine ?
Mâ : Pourquoi me demandez-vous cela ?
Si votre position était juste, vous ne me poseriez pas cette question, vous resteriez silencieux.
Si vous posez la question, c’est que vous savez que votre position est fausse. Il vous faut découvrir la vérité au-delà de cette apparente contradiction.
N’êtes-vous pas à la fois et selon les circonstances, un père, un fils, un mari...
Etes-vous pour autant trois personnes différentes ?
De la même manière, Dieu est Celui qui fait, Celui qui vous fait faire, et Celui qui jouit de ce qui a été fait.
C’est l’ignorance qui vous a fait poser cette question.
Quand l’ignorance est détruite par la connaissance, il n’ y a plus de place pour aucun doute...
Ainsi encore, quand vous étiez célibataire vous étiez Un.
Quand vous vous êtes marié, vous êtes devenu deux.
Quand vous avez eu des enfants, vous êtes devenu trois, quatre, cinq, etc.
Mais, quand le voile de cette ignorance est enlevé, alors vous réalisez que cette multiplicité apparente s’intègre dans l’unité de la famille que vous avez vous-même créée.
C’est pour détruire l’ignorance, obtenir la Connaissance et s’établir dans le Soi que sont pratiquées ici les sadhanas (ascèses) que vous savez.
Ces sadhanas ne sont pas faites pour obtenir un nouveau Soi, mais pour dissiper le voile qui recouvre votre Vraie Nature, présente de toute éternité.
Question : S’il vous plaît, Mâ, expliquez-moi comment il faut méditer.
Mâ : Selon la méthode qui vous a été enseignée par votre guru.
Question : Il y a beaucoup de gurus. Ils enseignent des méthodes de méditation différentes ; mais ici, en face de vous, nous sommes vos élèves. Expliquez-nous comment méditer ; quelle est votre méthode spécifique ?
Vous avez dit à plusieurs personnes que leur manière de méditer n'était pas correcte, car ils bougeaient la tête et ne gardaient pas un mental calme. Donc, quelle est la bonne méthode ?
Mâ : En jouant d'un instrument de musique on obtient un certain son.
Les gens ont des capacités différentes d'entendre le son, mais le son reste le même. De la même manière, le Soi (âtman) est Un comme le son d'un instrument, mais la capacité de le réaliser est différente selon les individus.
En ce qui me concerne, j'enseigne comme j'ai été enseignée par mon guru ; et mon guru est le Soi omniprésent ; or, ce guru enseigne de manière directe...
Quand vous rencontrez un guru, vous devez imaginer qu'il est le Soi, et qu'il a pris cette forme pour vous enseigner.
(...) quand on accepte que le guru c'est le Soi, alors il faut demeurer sans objet. C'est ça la méditation. Mais il y a ici tellement de gens différents, avec des impressions différentes (vasanas), des tendances latentes différentes (samskaras), des traditions et des psychismes différents ! Comment serait-il possible d'enseigner une méthode de méditation convenant indifféremment à tous ?
(...) Continuez la méthode à laquelle vous êtes habitué...
(...) Chacun doit s'efforcer d'être sans objet
(autre traduction possible : de cesser l'identification avec tout objet).
Question : La "méditation" sur les objets extérieurs, sur les objets ordinaires d'attachement, est facile pour moi. Mais j'éprouve beaucoup de difficultés à méditer sur Dieu. Pourtant, vous dites que Dieu est Amour et qu'on peut donc facilement éprouver de l'amour pour lui. C'est seulement si mon amour pour Dieu s'accroît que je pourrai réellement méditer sur lui. Comment puis-je donc faire pour augmenter mon amour pour Dieu ?
Mâ : Vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha).
Par exemple, ici, nous sommes en période de contrôle et d'ascèse. Beaucoup d’entre vous ont même pris ponctuellement des vœux. Si vous suivez cette discipline correctement, vous augmenterez votre pouvoir (shakti) en fonction de l'intensité de vos pratiques (tapas).
Celui qui vit en compagnie de sages, qui écoute la lecture des Ecritures Saintes et les commentaires inspirés et qui développe une attitude fraternelle envers autrui, celui-là entre sûrement dans la bonne voie.
Anandamayi Ma occupe une place plus que spéciale dans mon cœur.
Je La vois comme la Mère Divine Elle-même.
Par Elle, à côté de Maître Yogananda, j'ai reçu les plus grandes bénédictions de ma vie.
En effet, avec Elle j'ai pu avoir la relation que ma verdeur sur le chemin ne m'a jamais permis d'avoir avec Maître Yogananda de son vivant.
C'était une relation qui, loin de m'éloigner de mon Gourou, a servi à approfondir ma relation aussi avec lui.
"Par son propre exemple, Anandamayi a servi de guide à tous ceux qui étaient prêts à vivre comme elle - si nécessaire, à l'extrême limite de la vie - et comme il s'est souvent avéré, elle a partagé cette vie avec eux, bravant les difficultés psychologiques fréquemment, les difficultés physiques occasionnellement, au bord de l'abîme, au plus haut degré, dans un état d'équilibre lumineux.
C'est cette capacité formidable et poignante qui tempère les priorités dans la relation de tout individu avec Anandamayi et qui fait que tant de choses dans nos petites vies quotidiennes et douillettes semblent être de simples futilités..."