Relation éternelle
Q : Mâ pourquoi vous ne nous redites pas que vous êtes avec nous ?
Mâ : S'il y avait un va-et-vient, il faudrait en effet reconfirmer !
Mais où n'est-Il pas ?
Cette petite fille est avec vous tout le temps — même quand vous pensez que c'est faux... même alors !
Question : Jusqu'à aujourd'hui, j'ai cherché un guru sans être à même de le trouver.
Finalement, je suis venu à cette semaine de méditation et, à présent, j'ai développé une foi totale en Vous.
Voulez-vous, s'il vous plaît, m'accepter comme disciple ?
Mâ : Le disciple qui accepte un guru, le guru qui accepte un disciple, ces deux personnes ne sont rien d'autre que Mâ...
Je n'ai aucun désir de disciples ni ne souhaite devenir le guru de quiconque. La relation guru-disciple ne peut s'établir que spontanément.
Mais si vous acceptez Dieu comme guru, alors quoi que vous cherchiez, tout prendra place naturellement.
Un swâmi : Mâ, pourquoi ne l'acceptez-vous pas explicitement comme disciple ?
Mâ : Je n'ai aucune idée de ce qu'est un guru.
Laissons donc la volonté de Dieu s'accomplir.
N'êtes-vous pas vous-même Dieu ?
Et qui ne l'est pas ? Et où n'est-il pas ?
Tout arrive à cause de sa Lîlâ (jeu cosmique).
Question : Qu'êtes-vous en réalité ?
Réponse : Comment une telle question peut-elle surgir dans votre cœur ?
La vision des dieux et des déesses apparaît en fonction de la disposition héréditaire de chacun. Je suis ce que j'étais et ce que je serai ; je suis tout ce que vous concevez, pensez ou dites.
Mais, plus précisément, ce corps n'est pas né pour récolter les fruits du karma passé.
Pourquoi ne pas considérer que ce corps est l'incarnation matérielle de toutes vos pensées et idées ? Vous l'avez tous voulu et vous l'avez maintenant. Alors, jouez avec cette poupée pendant un petit moment. Il serait vain de poser d'autres questions à ce sujet.
Mâtâjî me disait souvent :
"Ta véritable maison est ici ;
tu retournes chez toi juste pour faire une petite promenade. »
(Mâ était d'une famille de Shakta, les adorateurs de la Mère divine Shakti ; dans cette tradition, il y a des sacrifices animaux, alors que dans la tradition vishnouïte également très répandue au Bengale, ceux-ci sont sévèrement condamnés. D'où un perpétuel point de frottement entre les deux groupes.)
Nani Babu demanda à Mâ :
- Vous êtes la miséricorde même, vous devez enseigner au monde la non-violence (ahimsa). Pourquoi donc à ce moment-là vous avez si soif de sang ?
- Mâ : (dans un état d'être particulier — Nani Babu venait de s'adresser à elle comme si elle était directement la déesse)
Je suis en train de boire mon propre sang (une allusion à Chinnamasta, 'celle à la tête coupée' qu'on représente en train de boire son propre sang et d'en offrir à ses deux compagnes Jayâ et Vijayâ qui étaient assoiffées). Je suis nirahara ('sans nourriture', ce qui peut signifier soit 'je ne prends pas d'autre nourriture' ou bien 'je n'ai pas pris de nourriture', donc 'je suis affamée'). Je suis l'univers tout entier.
- Nani Babu : Pourquoi avez-vous une telle avidité pour les sacrifices sanglants ?
- Mâ : Pour moi, tout se vaut. Qu'est-ce que le sacrifice ? Qu'est-ce qui n'est pas sacrifice ?
Pourquoi cueillez-vous des fleurs et des fruits des arbres ? Pourquoi récoltez-vous ce qui pousse dans les champs ?
Tout ce que vous prenez n'est que sacrifice.
La divinité principale de ce lieu (Chinnamasta) est en train de boire son propre sang ? Elle absorbe tout et donne tout en retour.