Méditation
Question : Si nos parents sont opposés à notre recherche spirituelle et s'ils n'ont pas de respect pour notre guru, que devons-nous faire ?
Certains disent : " Il faut obéir au guru". Quelle est donc l'attitude juste ?
Mâ : Celui qui veut vivre avec sa famille doit obéir à ses parents.
Et, en même temps, il vous faut suivre les instructions spirituelles de votre guru.
Mais pour ceux qui ont pris le sanyasa et qui se sont rendus libres des contraintes sociales comme l'ont fait tous les religieux qui sont ici, ceux-là n'ont plus à obéir à leurs parents.
Ai-je raison, Baba ?
Swâmi Prakashânanda : La réponse de Mâ est comme un aphorisme (sutra).
Un sutra compte peu de mots mais a une signification très profonde ; et je vais l'expliquer.
Celui qui, de par sa condition, est lié à la vie familiale, doit obéir à ses parents aussi bien qu'à son guru.
Ceci dit, en obéissant aux directives de son guru, il assure de fait le bien-être de ses parents...
Mais, pour celui qui a pris le sanyasa, comme les mahâtmas ici présents, le seul devoir est d'obéir au guru.
Ce sont les deux chemins.
Le premier c'est celui de Rama, le second celui d'Hanuman.
Le chemin de Rama est terrestre (Rama marche sur la terre), celui d'Hanuman est céleste (il vole dans les airs).
Cette référence à l'épopée du Ramayana illustre le fait que celui qui vit en famille doit, de ce fait, suivre une voie plus prosaïque et se servir du Karma Yoga et de la méditation comme de deux bouées qui l'empêchent de sombrer en traversant l'océan de la vie.
La voie de ceux qui ont renoncé au monde, au contraire, est plus rapide car ils sont libres des contraintes sociales.
Chacun doit suivre la voie qui convient à ses possibilités et à sa condition.
Question : Mâ, mon mental est très instable, je ne peux me concentrer sur rien. Que dois-je faire ?
Mâ : Si votre mental ne s'attache à aucun objet, alors vous êtes libre de tout attachement, c'est une bénédiction !
(Rires de l'auditoire... Puis quelqu'un précise que cette question est posée par un jeune garçon. Mâ s'explique donc d'une manière qui lui soit accessible.)
Mâ : Où est ce garçon ? Faites-le venir près du micro.
(Mâ, lui répondant en face à face)
Si votre mental ne s'attache jamais à rien, c'est une très bonne chose. C'est même une bénédiction.
Car quand le mental n'est attaché à aucun objet, le vrai vous-même peut se révéler.
Pourquoi donc essayeriez-vous d'attacher votre mental à quelque chose ?
Le jeune garçon : Mais je veux contrôler mon mental pour méditer et je n'y arrive pas. Que dois-je faire ?
Mâ : Il vous faut simplement vous concentrer sur le nom de Dieu.
Le jeune garçon : Dieu a tellement de noms différents. Lequel dois-je choisir ?
Mâ : Choisissez le nom de Dieu qui vous touche le plus et répétez celui que vous aurez ainsi choisi.
Si vous l'aimez, votre mental sera satisfait ; donc prenez le nom qui vous plaît le plus et méditez aussi sur la forme divine qui lui correspond.
Le jeune garçon : J'ai foi en Vous. Quel que soit le nom que vous me suggérerez, c'est celui que je souhaite prendre.
Mâ : D'accord !
Est-ce qu'ici, en face de toute l'assemblée, vous êtes prêt à prendre un Nom ?
Le jeune garçon : Oui.
Mâ : Bien ! Alors répétez tous les noms de Dieu que vous connaissez, les uns après les autres.
La foule (après de longs éclats de rire) : Il ne sait pas combien Dieu a de noms. Que faut-il faire ?
Mâ : Quels noms de Dieu connaissez-vous ?
Le jeune garçon : J'en connais un certain nombre, mais j'en veux Un qui vienne de Vous !
Mâ : Dites-moi les noms que vous connaissez.
Le jeune garçon : Jusqu'à présent, je répétais les noms de Ma Bhagavan, Ram, Krishna, Shankara Bhagavan...
Mais aujourd'hui je ne répéterai un Nom qu'après vous.
Mâ : Rama, Krishna, c'est très bien.
Q : Si le mental refuse de se calmer, quels sont les moyens de quand même y arriver ?
Mâ : Pensez à l'eau dans le pot : aussi longtemps que vous agiterez le pot, l'eau remuera à l'intérieur. Mais après avoir maintenu le pot pour quelque temps immobile, vous vous apercevrez que l'eau aussi se calme. De la même façon en faisant l'effort de maintenir stable le corps pendant quelques temps, le mental se calmera aussi.
D'un côté, c'est la nature même du mental d'être agité, mais c'est aussi sa nature de demeurer dans un état stable et paisible. Efforcez-vous de rester assis le plus longtemps en récitant Son nom, le mental pourra s'en aller de-ci de-là, mais n'abandonnez jamais votre effort. Quand le mental n'abandonne pas ce qu'il a à faire, son 'dharma', pourquoi abandonneriez-vous le vôtre ?
Q : A propos de quoi pouvez-vous parler de samâdhi ?
Mâ: Baba, je dis que le samâdhi, c'est la fin, samapti, de toutes les ressources, samâdhân des états intérieurs et des actions. Du point de vue du monde, je dis, de même que vous faites toutes sortes de travaux pendant une journée, vous mangez, buvez, il arrive qu'ensuite vous plongiez dans un sommeil profond et réparateur.
Un être humain qui se respecte lui-même éprouvera encore plus de respect pour les autres.
C'est par le mental lui-même qu'on dissipera l'ignorance du mental.
On n'obtient pas le but de sa recherche si on néglige de considérer l'intérieur et l'extérieur comme une unité.
Recherchez l'essence de l'Atma, méditez sur la félicité perpétuelle.
Tant qu'il est nécessaire de parler, utilisez les mots avec retenue.
À chaque instant, on doit maintenir le but comme bien réel et authentique.
La force de l'action est bien plus grande que de simples paroles.
L'appel [vers le divin] est un : pour cet appel, dans les diverses communautés, il y a différentes manières de faire.
Question : Le soi Atman et le Brahman suprême ne sont différenciés que par la limitation. La réalisation qui vient par la méditation constante sur "Je suis la Vérité-Conscience-Félicité" est la réalisation de soi.
Puisqu'il n'y a pas de réalisation du Suprême, il doit donc s'agir d'une réalisation partielle. Est-ce exact ?
Réponse : Si vous pensez qu'il y a des parties dans le Suprême, vous pouvez dire "partielle".
Mais peut-il y avoir des parties dans le Suprême ?
Comme vous pensez et ressentez en parties, vous parlez de "toucher", mais Il est entier, Ce qui Est.
Question : On demande aux gens d'adorer Dieu, de chanter Ses louanges dans des hymnes, de faire des puja, de répéter constamment Son nom, et ils font tout cela sans savoir ce qu'est Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ?
Réponse : Dieu est omniscient et on ne peut connaître sa véritable nature avant d'avoir atteint la réalisation de Soi.
On découvrira alors qu'Il n'est autre que soi-même, le seul Atman, le seul Soi qui existe, et qu'Il est avec une forme comme le monde et sans forme comme Chit, la pure conscience.
En attendant, les prières, l'adoration et la méditation doivent être effectuées.