L'Evangile de Mâ

17

November 2025
Monday
14:30
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En février et mai 2025, deux ouvrages ont été publiés sur les enseignements de .
Plus précisément ce sont les traductions françaises —par Ghislain Chetan— des retranscriptions de 48 satsangs enregistrés entre 1960 et 1981.

Il s'agit de la traduction française des ouvrages originaux anglais intitulés "The Gospel Of Shri Anandamayi Ma : Conversations With The Divine Mother" de Lisa Prajna Hallstrom (Auteur), Satya Pal Sharma (Traduction), Jaya Sanyal Bandyopadhaya (Traduction), publiés en 2023 en Inde par Yogi Impression.

Le volume 1 reprend les satsang entre 1960 et 1975 (cassette 07 à 39), et le volume 2 les satsang entre 1975 et 1981 (cassette 40 à 102). Chaque volume fait à peu près 500 pages.

Ces recueils sont accessibles sur ce site, avec des extraits disponibles en lecture.


On y trouve une introduction très intéressante (dont est tiré l'extrait ci-dessous) qui, je trouve, permet d'avoir une vision globale des aspects de l'enseignement de Shree Mâ Ânandamayî...

Les cinq composantes de la sâdhana

Tout au long de ce livre, vous entendrez vanter les cinq composantes de la sâdhana (pratique spirituelle) :
- la puja (adoration),
- la pâth (récitation des Écritures, telles que la Bhagavad Gita ou le Hanuman Chalisa),
- le japa (répétition d'un mantra),
- le kirtan (chant dévotionnel) et
- le satsang (rassemblement dans la Vérité ou maintien de la compagnie d'autres dévots de Dieu).
Cette formule d'une sâdhana qui prépare un chercheur à la réalisation de Dieu est assez. conventionnelle, mais met particulièrement l'accent sur la dernière composante, le satsang, ou le rassemblement dans la Vérité.

(...)

L'importance particulière de la répétition du Nom Divin

Tout au long des satsangs, accorde une importance particulière à la répétition du Nom divin, que ce soit sous forme de japa, la répétition silencieuse du mantra, ou dans le kirtan, le chant dévotionnel du Nom divin, comme préparation à la réalisation ultime de l'Un, Dieu.
Elle nous demande de « garder nos bouches douces (sucrées) » en répétant le Nom.
Grâce au japa, au kirtan et à d'autres pratiques dévotionnelles, le chercheur grandit dans la bhakti, ou dévotion, jusqu'à ce qu'il ait une relation intime avec Dieu. Une fois immergé dans la Présence divine de Dieu, par la grâce du guru, le chercheur réalise enfin que Lui seul existe.

La signification de Sanyam et le Sanyam Saptâh

Bien que Ma Anandamayi ait montré peu d'intérêt pour les institutions établies en Son nom — écoles, hôpitaux, et même ashrams —, Elle faisait preuve d'un engagement et d'un enthousiasme particuliers pour le Sanyam Saptâh annuel, la retraite de sept jours de maîtrise de soi, instituée pour la première fois en 1952.
Le Kheyâl de , ou Volonté divine, était que les dévots se réunissent pendant sept jours pour laisser le monde derrière eux et pratiquer le sanyam (autodiscipline ou maîtrise de soi).
Cette maîtrise de soi prenait la forme d'un jeûne, à l'exception d'un repas par jour, et consistait à s'abstenir de bavarder, de fumer, de boire du thé, du café ou de l'alcool, et de se livrer à des activités sexuelles.
Quel que soit l'endroit où se déroulait la retraite, les participants, aussi riches et éminents soient-ils dans le monde, menaient une vie simple, dépourvue de tout confort. Le programme de chaque journée comprenait des exposés donnés par des mahatmas, ou grandes âmes, des kirtans, de la méditation et au moins un satsang d'une heure avec , au cours duquel Elle répondait aux questions.

Seize des 48 satsangs inclus dans ce livre eurent lieu pendant un Sanyam Saptâh. Au cours de ces satsangs, faisait souvent référence à l'importance pour les participants de ramener chez eux l'inspiration reçue lors de ces retraites, et d'instituer une journée de sanyam, ou de maîtrise de soi, au moins un jour par mois, sinon une fois par semaine, dans leur propre maison.
Elle considérait ces journées consacrées à la maîtrise de soi et à la pratique spirituelle comme la seule aumône qu'Elle demandait à Ses dévots. Il est clair que considérait ces journées de sanyam comme le fondement du progrès spirituel, en particulier pour les maîtres de maison qui pouvaient être distraits par les exigences de la vie quotidienne dans le monde.
soulignait souvent que le renoncement, ou vairagya, est un état intérieur, et non le fait de porter une robe orange et de s'appeler sannyâsin, ou renonçant.
Elle préconisait souvent un retour à la vie des rishis, des maîtres de maison/pratiquants qui considéraient leur femme comme Mahalakshmi, leurs enfants comme le Seigneur Krishna ou Kumari, et traitaient tout comme divin. Elle parlait du contraste entre une personne qui vit dans une hutte, mais qui recherche intérieurement les plaisirs du monde, et une personne qui vit dans une maison, mais qui a l'attitude d'un yogi vivant dans une hutte en forêt.

L'expansion de l'aham à l'Aham et le voyage du soi au Soi

parle souvent de la voie spirituelle comme de l'expansion du « je suis » individuel, ou aham, vers le « Je suis » divin, ou Aham.
Grâce aux pratiques prescrites par notre guru, déclare que l'on peut passer d'une personne identifiée à son soi personnel, limité et égocentrique, au Divin illimité, éternel et sans forme, ou Dieu, le Grand Je Suis.
De la même manière, parle souvent du voyage du petit soi individuel, âtmâ en sanskrit, vers le Grand Soi de tous, ou Âtmâ. Grâce à la pratique spirituelle, le voile de l'ignorance, ou âvarana, qui est associé au petit soi, conditionné par des vies d'expériences personnelles à croire qu'il est une personne séparée, est percé pour révéler notre véritable Nature en tant que l'Un, le Soi ou Âtma.

Karna vs. Hona

Tout au long de ces satsangs, parle de la différence entre « faire » des choses, et des choses « se produisant ou arrivant » d'elles-mêmes.

Elle oppose le verbe « karna», faire ou exécuter, au verbe « hona », être, se produire ou arriver. Par exemple, Elle peut parler du sannyâsa, ou renoncement, et Elle dira qu'au début, le renonçant peut effectuer un renoncement extérieur, mais que le véritable sannyâsa ne sera pas accompli tant qu'il n'y aura pas de renoncement intérieur « se produisant » ou « arrivant » spontanément.
Il en va de même pour le japa, ou la répétition du mantra, dit . Au début, le japa est mécanique. Le chercheur récite le Nom de Dieu par cœur, sans devenir Un avec Lui et sans se fondre dans Ses qualités. Ce n'est qu'en s'engageant dans la sâdhana, ou pratique spirituelle, que le mantra finira par « se produire» ou « arriver» de lui-même.
(...)

Le Kheyâl de Ma et la Lilâ de Ma

Deux mots reviennent fréquemment à propos de : kheyâl et lilâ.

Le mot kheyâl est l'un des mots les plus intrigants, les plus énigmatiques et les plus révélateurs qu'utilisent et Ses proches pour désigner l'endroit d'où proviennent Ses actions dans le monde. Nous le traduisons généralement par « Volonté divine», mais tant les érudits que les dévots ont abondamment écrit sur sa signification.

« Lilâ » est un mot sanskrit commun à la tradition Vaisnava (vish-nouite) du Seigneur Krishna qui fait référence au mouvement du Divin en tant que Conscience dans le monde manifesté comme un « jeu ».

Richard Lannoy, dans son magnifique essai photographique sur Ma Anandamayi : Her Life and Wisdom, commence son analyse de ces deux mots par une citation de Elle-même : "Un jour, à Bajitpur, je m'étais rendu comme d'habitude à l'étang, près de la maison où nous vivions, pour mon bain quotidien.
Tout en me versant de l'eau sur la tête, le kheyâl vint à moi: « Que dirais-tu de jouer le rôle d'un sâdhaka [aspirant spirituel] ? et c'est ainsi que débuta la lilâ
».

Lannoy poursuit en citant la définition de kheyâl de l'éminent érudit et dévot de , Gopinath Kaviraj : "En règle générale, il s'agit d'une émergence psychique soudaine et inattendue, qu'il s'agisse du désir, de la volonté, de l'attention, de la mémoire ou même de la connaissance, sans aucun antécédent causal adéquat pour en expliquer l'origine. Il y a un élément de spontanéité dans l'acte.
Il peut donc sembler analogue aux espiègleries enjouées et aux caprices d'une mentalité excentrique et sans but précis. Mataji l'a emprunté et l'a utilisé dans son propre sens, en l'enrichissant de Ses propres associations. Dans le cas
[de ], son kheyâl semble avoir pris forme à partir des besoins de Ses « compagnons ou compagnes ».

[Et comme Ses « compagnons ou compagnes » comprennent tous les êtres sensibles, il pouvait L'emmener dans des endroits qu'aucun de Ses proches dévots n'attendait]. Une fois exprimé, on constatait qu'une concaténation (une série d'événements interconnectés peu susceptibles de se reproduire) d'événements conduisait à son accomplissement.
Le terme « lilà », le plus souvent associé aux ébats animés de kheyâla lilâ, signifie « jeu facétieux, particulièrement jeu sacré, ou jeu infiniment varié, manifestation de l'Etre suprême 
».

(...)

L'inclusivité de Ma: Toutes les voies mènent à Dieu

Dans ce livre, vous trouverez de nombreux exemples de l'aphorisme préféré de : « Il y a de nombreux chemins qui mènent au sommet de la montagne ».
honore sincèrement toutes les religions et toutes les voies spirituelles, et est prête à conseiller tout chercheur quelle que soit sa Voie. Mais plus fondamentalement, cet aphorisme est une autre façon d'exprimer la multiplicité du monde de la forme (Saguna Brahman) qui manifeste l'Un (Nirguna Brahman ou la Réalité ultime sans forme).
Tout comme il n'y a pas de différence entre la glace et l'eau, il n'y a pas de différence entre la forme et l'essence. Toute chose dans le monde manifesté est une expression de l'Un qui est le but de notre vie spirituelle. Ainsi, mettait toujours l'accent sur « l'unité transcendante de toutes les religions », comme l'exprime Richard Lannoy dans son livre Anandamayi : Her Life and Wisdom.

Le « Return Ticket» (billet de retour)

L'une des phrases que prononçait en anglais et qui ponctue souvent Ses exposés est « return ticket » (billet de retour). Pour atteindre la racine de la souffrance, selon , le chercheur doit mettre fin à son aliénation de l'Un, à son sentiment de séparation.

Pour réussir sur la voie de la réalisation de Dieu et atteindre notre vraie Nature, il faut donc laisser tomber l'ego et abandonner tous les désirs relatifs au monde.
Si en revanche, au moment de la mort, le chercheur a encore des désirs ou des attaches terrestres, il recevra un « return ticket », et reviendra vivre une autre vie.
Le ton de lorsqu'Elle utilise ces mots est souvent très léger, comme pour réprimander: « Vous ne voulez pas revenir pour souffrir à nouveau, n'est-ce pas ? ».

« Telle est votre façon de jouer, telle sera votre façon d'entendre »

répète fréquemment cet aphorisme unique : « Telle est votre façon de jouer, telle sera votre façon d'entendre ».
Cela semble être Sa façon d'exprimer qu'en tant qu'Instrument divin, Elle fournit des réponses qui reflètent l'état de la personne qui pose la question.
Il arrive souvent que quelqu'un pose une question à , et qu'Elle ne réponde que par cet aphorisme, ce qui indique que Son Kheyâl, ou Volonté divine, n'est pas « joué » correctement pour même susciter une réponse. L'extraordinaire dévote autrichienne de , Atmananda, remarque, en parlant de comme de l'Instrument divin, « Le miracle est qu'il répond même en jouant silencieusement ! »

En d'autres termes, dans certains cas, une personne peut seulement penser à une question, et parlera de ce sujet sans qu'on le lui demande.

L'habileté dans les moyens

Lorsqu'on parle du Bouddha, les gens le décrivent souvent comme possédant une « habileté dans les moyens », ce qui signifie qu'il avait la capacité de diriger l'enseignement parfait pour une personne particulière vers cette personne. Atmananda écrit, dans la préface de Words of Sri Anandamayi Ma :

" On a dit d'Elle qu'elle avait le mot juste, au bon moment, de la bonne manière, pour chaque chercheur de Vérité, qu'il soit croyant de n'importe quelle confession, ou agnostique, intellectuel ou artiste, érudit ou analphabète, débutant ou très avancé dans la voie.

Tout comme la terre fournit à chaque plante la substance nécessaire à sa croissance, Sri Ma Anandamayi guide chaque aspirant, en fonction de son caractère unique et de ses besoins à tous les instants particuliers.

Ses réponses ne sont pas le fruit d'un mental. Elle a souvent déclaré sans équivoque qu'Elle ne parle pas à « un autre ». Pour Elle, tout est l'Etre suprême unique, qui Se manifeste dans une diversité infinie, tout en étant au-delà de l'expression et de la limitation, sans forme, immuable, inconcevable. En Cela, il n'y a pas de place pour les distinctions, bien qu'elles existent à notre niveau. Les questions sont posées du point de vue de l'individu, mais la véritable réponse se trouve au-delà du mental-ego, là où il n'y a ni séparation, ni divergence d'opinion, et Sri Ma lui donne une expression ».

« Ce corps n'est qu'une petite fille »

Tout au long de ce livre, vous entendrez se référer à Elle-même comme « ce corps », ou à la troisième personne comme « Elle ». Cette pratique semble refléter l'identification complète de en tant que Purna Brahma Narâyana (l'Absolu), plutôt qu'en tant qu'être humain.

Qui plus est, en présence de mahatmas, ou grands êtres, et de pandits, ou érudits, se désigne toujours comme « ce petit enfant » ou « cette petite fille ».
S'identifier de cette façon est généralement considéré comme un signe d'humilité de . Cependant, il me semble que , en tant que Réalité ultime, est au-delà des polarités de jeune et de vieux, de parent et d'enfant, d'orgueil et d'humilité.

Là où il n'y a qu'une vision de l'Un et pas de second, l'humilité ne peut même pas se manifester: Peut-être que le fait que parle d'Elle-même de cette manière est plus une démonstration de « l'habileté dans les moyens ».
Il est clair que était incapable de s'attacher à une forme humaine ordinaire, pourtant, en S'identifiant à un petit enfant, Elle élève les mahatmas et les pandits qui l'entourent, tout en les désarmant en même temps.
L'humilité est largement considérée comme une marque de grandeur dans le monde spirituel indien. Néanmoins, toute personne en présence de , faisant l'expérience de Son immensité et de Son éclat, devait être déconcertée par l'insistance de à dire qu'Elle ne sait rien et qu'Elle n'est que leur « petite fille ». Cela eut peut-être l'effet paradoxal de servir de preuve de Sa grandeur.

La nostalgie de Dieu

Selon , la qualité première d'un chercheur qui réussira sur la voie spirituelle est une intense nostalgie de Dieu. Posséder le bon bhâva, ou attitude dévotionnelle pure et extatique, dit , est l'ingrédient principal pour atteindre le Divin. Dans le Sad Vani, est citée en ces termes :

" Voulez-vous être délivrés des liens du monde?
Alors, en pleurant abondamment, il vous faut crier du fond de votre cœur: « Délivre-moi, grande Mère du monde, délivre-moi ! ».
Pour obrenir Sa grâce, il vous faudra verser des larmes bien plus abondantes que lorsque vous désirez les choses du monde.
Lorsque, par la nourriture de vos larmes, l'intérieur et l'extérieur se seront fondus en Un seul, vous trouverez Celle que vous avez cherchée avec tant d'angoisse, plus proche que le plus proche, le souffle même de la vie, le coeur même de chaque coeur."

Puissions-nous aspirer à une telle nostalgie afin d'être délivrés à notre tour !

Jai Ma!

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In February and May 2025, two books were published on the teachings of Ma.
More specifically, these are French translations—by Ghislain Chetan—of transcripts of 48 satsangs recorded between 1960 and 1981.

These are French translations of the original English works entitled ‘The Gospel Of Shri Anandamayi Ma: Conversations With The Divine Mother’ by Lisa Prajna Hallstrom (author), Satya Pal Sharma (translation), Jaya Sanyal Bandyopadhaya (translation), published in 2023 in India by Yogi Impression.

Volume 1 covers the satsangs between 1960 and 1975 (cassettes 07 to 39), and volume 2 covers the satsangs between 1975 and 1981 (cassettes 40 to 102). Each volume is approximately 500 pages long.

These collections are available on this website, with excerpts available for reading.


They include a very interesting introduction (from which the excerpt below is taken) which, in my opinion, provides an overview of the aspects of Shree Ma Anandamayi's teachings...

The five components of sādhana

Throughout this book, you will hear Mâ extol the five components of sādhana (spiritual practice):
- puja (worship),
- pāth (recitation of scriptures, such as the Bhagavad Gita or the Hanuman Chalisa),
- japa (repetition of a mantra),
- kirtan (devotional singing) and
- satsang (gathering in Truth or keeping the company of other devotees of God).
This formula of sādhana, which prepares a seeker for the realisation of God, is fairly conventional, but Ma places particular emphasis on the last component, satsang, or gathering in Truth.

(...)

The special importance of repeating the Divine Name

Throughout the satsangs, Ma places particular importance on the repetition of the Divine Name, whether in the form of japa, the silent repetition of the mantra, or in kirtan, the devotional singing of the Divine Name, as preparation for the ultimate realisation of the One, God.
She asks us to ‘keep our mouths sweet’ by repeating the Name.
Through japa, kirtan and other devotional practices, the seeker grows in bhakti, or devotion, until he has an intimate relationship with God. Once immersed in the divine Presence of God, through the grace of the guru, the seeker finally realises that only He exists.

The Meaning of Sanyam and Sanyam Saptâh

Although Ma Anandamayi showed little interest in the institutions established in Her name — schools, hospitals, and even ashrams — She showed particular commitment and enthusiasm for the annual Sanyam Saptâh, the seven-day retreat of self-control, first instituted in 1952.
Ma's Kheyâl, or Divine Will, was that devotees should gather for seven days to leave the world behind and practise sanyam (self-discipline or self-control).
This self-control took the form of fasting, with the exception of one meal a day, and consisted of refraining from chatting, smoking, drinking tea, coffee or alcohol, and engaging in sexual activity.
Regardless of where the retreat took place, the participants, however wealthy and prominent they may have been in the world, led a simple life, devoid of all comforts. The programme for each day included lectures given by mahatmas, or great souls, kirtans, meditation and at least one hour-long satsang with Ma, during which She answered questions.

Sixteen of the 48 satsangs included in this book took place during a Sanyam Saptâh. During these satsangs, Ma often referred to the importance for participants to take home the inspiration received during these retreats and to institute a day of sanyam, or self-control, at least once a month, if not once a week, in their own homes.
She considered these days devoted to self-control and spiritual practice to be the only alms She asked of Her devotees. It is clear that Ma considered these days of sanyam to be the foundation of spiritual progress, especially for householders who might be distracted by the demands of daily life in the world.
Mâ often emphasised that renunciation, or vairagya, is an inner state, not the wearing of an orange robe and calling oneself a sannyâsin, or renunciate.
She often advocated a return to the life of the rishis, householders/practitioners who regarded their wives as Mahalakshmi, their children as Lord Krishna or Kumari, and treated everything as divine. She spoke of the contrast between a person who lives in a hut but inwardly seeks worldly pleasures, and a person who lives in a house but has the attitude of a yogi living in a hut in the forest.

The expansion of aham to Aham
and the journey from the self to the Self

Mâ often speaks of the spiritual path as the expansion of the individual “I am”, or aham, towards the divine “I am”, or Aham.
Through the practices prescribed by our guru, Ma declares that we can move from being a person identified with our limited, egocentric personal self to the unlimited, eternal, formless Divine, or God, the Great I Am.
Similarly, Ma often speaks of the journey from the small individual self, âtmâ in Sanskrit, to the Great Self of all, or Âtmâ. Through spiritual practice, the veil of ignorance, or âvarana, which is associated with the small self, conditioned by lifetimes of personal experiences into believing that it is a separate person, is pierced to reveal our true Nature as the One, the Self or Âtma.

Karna vs. Hona

Throughout these satsangs, Ma talks about the difference between ‘doing’ things and things ‘happening or occurring’ on their own.

She contrasts the verb “karna”, to do or perform, with the verb “hona”, to be, to occur or to happen. For example, She may speak of sannyâsa, or renunciation, and She will say that at first, the renunciant may perform an outward renunciation, but that true sannyâsa will not be accomplished until there is an inner renunciation ‘occurring’ or ‘happening’ spontaneously.
The same is true for japa, or mantra repetition, says Ma. At first, japa is mechanical. The seeker recites the Name of God by heart, without becoming One with Him and without merging into His qualities. It is only by engaging in sâdhana, or spiritual practice, that the mantra will eventually ‘occur’ or ‘happen’ on its own.
(...)

Ma's Kheyâl and Ma's Lilâ

Two words frequently come up in connection with Ma: kheyâl and lilâ.

The word kheyâl is one of the most intriguing, enigmatic and revealing words used by Ma and Her close associates to describe the source of Her actions in the world. We usually translate it as ‘Divine Will’, but both scholars and devotees have written extensively about its meaning.

‘Lilâ’ is a Sanskrit word common to the Vaisnava (Vishnuite) tradition of Lord Krishna, which refers to the movement of the Divine as Consciousness in the manifested world as a ‘play’.

Richard Lannoy, in his magnificent photographic essay on Ma Anandamayi: Her Life and Wisdom, begins his analysis of these two words with a quote from Ma herself: "One day in Bajitpur, I went as usual to the pond near the house where we lived for my daily bath.
As I poured water over my head, the kheyâl came to me: 'How would you like to play the role of a sâdhaka [spiritual aspirant]? And so began the lilâ."

Lannoy goes on to quote the definition of kheyâl given by the eminent scholar and devotee of Mâ, Gopinath Kaviraj: "As a general rule, it is a sudden and unexpected psychic emergence, whether of desire, will, attention, memory or even knowledge, without any adequate causal antecedent to explain its origin. There is an element of spontaneity in the act.
It may therefore seem analogous to the playful pranks and whims of an eccentric and aimless mentality. Mataji borrowed it and used it in her own sense, enriching it with her own associations. In the case [of Mâ], her kheyâl seems to have taken shape from the needs of her “companions”.

[And since His ‘companions’ include all sentient beings, He could take Him to places that none of His devoted followers expected]. Once expressed, it became apparent that a concatenation (a series of interconnected events unlikely to recur) of events led to its fulfilment.
The term ‘lilà’, most often associated with the lively frolics of kheyâla lilâ, means ‘playful game, particularly sacred game, or infinitely varied game, manifestation of the Supreme Being’.

(...)

Ma's inclusiveness: All paths lead to God

In this book, you will find many examples of Ma's favourite aphorism: ‘There are many paths that lead to the top of the mountain’.
Ma sincerely honours all religions and spiritual paths, and is willing to advise any seeker regardless of their path. But more fundamentally, this aphorism is another way of expressing the multiplicity of the world of form (Saguna Brahman) which manifests the One (Nirguna Brahman or the ultimate formless Reality).
Just as there is no difference between ice and water, there is no difference between form and essence. Everything in the manifested world is an expression of the One, which is the goal of our spiritual life. Thus, Ma always emphasised ‘the transcendent unity of all religions’, as Richard Lannoy expresses it in his book Anandamayi: Her Life and Wisdom.

The ‘Return Ticket’

One of the phrases that Mâ often used in English and which punctuated His lectures was ‘return ticket’. According to Mâ, in order to reach the root of suffering, the seeker must put an end to his alienation from the One, to his feeling of separation.

To succeed on the path to God-realisation and attain our true Nature, we must therefore let go of the ego and abandon all desires related to the world.
If, on the other hand, at the moment of death, the seeker still has earthly desires or attachments, he will receive a ‘return ticket’ and come back to live another life.
The tone of Mâ when she uses these words is often very light, as if to reprimand: ‘You don't want to come back to suffer again, do you?’

‘The way you play is the way you will hear.’

Mâ often repeats this unique aphorism: ‘The way you play is the way you will hear.’
This seems to be Her way of expressing that as a divine Instrument, She provides answers that reflect the state of the person asking the question.
It often happens that someone asks Mâ a question, and She responds only with this aphorism, indicating that their Kheyâl, or divine Will, is not being ‘played’ correctly to even elicit a response. The extraordinary Austrian devotee of Ma, Atmananda, remarks, speaking of Ma as the Divine Instrument, ‘The miracle is that He answers even when playing silently!’

In other words, in some cases, a person may only think of a question, and Ma will speak on that subject without being asked.

Skill in means

When speaking of the Buddha, people often describe him as possessing ‘skill in means,’ which means that he had the ability to direct the perfect teaching for a particular person to that person. Atmananda writes in the preface to Words of Sri Anandamayi Ma:

It has been said of Her that She had the right word, at the right time, in the right way, for every seeker of Truth, whether a believer of any faith, or an agnostic, an intellectual or an artist, a scholar or an illiterate, a beginner or very advanced on the path.

Just as the earth provides each plant with the substance necessary for its growth, Sri Ma Anandamayi guides each aspirant according to their unique character and needs at every particular moment.

Her answers are not the product of the mind. She has often stated unequivocally that She does not speak to ‘another.’ For Her, everything is the one supreme Being, who manifests Himself in infinite diversity, while being beyond expression and limitation, formless, immutable, inconceivable. In That, there is no room for distinctions, although they exist on our level. The questions are asked from the individual's point of view, but the true answer lies beyond the mind-ego, where there is neither separation nor divergence of opinion, and Sri Ma gives it expression.

‘This body is only a little girl’

Throughout this book, you will hear Ma refer to Herself as ‘this body’ or in the third person as ‘She.’ This practice seems to reflect Ma's complete identification as Purna Brahma Narâyana (the Absolute) rather than as a human being.

What is more, in the presence of mahatmas, or great beings, and pandits, or scholars, Ma always refers to herself as ‘this little child’ or ‘this little girl’.
Identifying herself in this way is generally considered a sign of Ma's humility. However, it seems to me that Ma, as the ultimate Reality, is beyond the polarities of young and old, parent and child, pride and humility.

Where there is only a vision of the One and no second, humility cannot even manifest: Perhaps Mâ's speaking of Herself in this way is more a demonstration of ‘skillful means.’
It is clear that Ma was incapable of attaching Herself to an ordinary human form, yet by identifying Herself with a small child, She elevates the mahatmas and pandits around Her, while disarming them at the same time.
Humility is widely regarded as a mark of greatness in the Indian spiritual world. Nevertheless, anyone in Ma's presence, experiencing Her immensity and radiance, must have been disconcerted by Ma's insistence that She knows nothing and is only their ‘little girl’. This may have had the paradoxical effect of serving as proof of Her greatness.

Longing for God

According to Ma, the foremost quality of a seeker who will succeed on the spiritual path is an intense longing for God. Possessing the right bhava, or pure and ecstatic devotional attitude, says Ma, is the main ingredient for attaining the Divine. In Sad Vani, Ma is quoted as saying:

"Do you want to be freed from the bonds of the world?
Then, weeping profusely, you must cry out from the depths of your heart: “Deliver me, great Mother of the world, deliver me!”.
To obtain Her grace, you will have to shed tears far more abundant than when you desire the things of the world.
When, through the nourishment of your tears, the inner and the outer have merged into One, you will find the One you have sought with such anguish, closer than the closest, the very breath of life, the very heart of every heart."

May we aspire to such longing so that we too may be delivered!

Jai Ma!