Jata

24

September 2025
Wednesday
17:16
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Le numéro d'automne de la brochure Jay Ma est sorti, il est disponible sur le site officiel et sur le présent site web.

Concernant Anandamayi.one, la progression est constante. Nous en sommes, à peu près, à 500 clics pour le mois d'août, et 9 500 impressions (chaque fois qu'un lien vers ce site apparaît dans les résultats de recherche) ...
Il y a une augmentation notable pour la page concernant "la vie de Mâ".
En ce qui vous concerne, vous êtes toujours deux fois plus sur mobile que sur ordinateur. L'afflux vient principalement de France, et un faible pourcentage pour la Suisse et la Belgique, à part égale.

Pas d'autres ajouts sur le site, pour ce mois-ci.

Je voudrais aborder un sujet dont parlait assez souvent, celui des granthi...

Un granthi, du sanskrit signifiant "nœud", désigne un blocage énergétique et psychique qui entrave la libre circulation du prana (l'énergie vitale) dans le corps subtil, particulièrement le long du canal principal appelé sushumna nadi.
Ce sont des points de tension dans notre conscience, des verrouillages subtils qui se forment au fil de notre vie, de nos croyances, de nos peurs, de nos attachements.

Il existe trois principaux granthis :

  • Brahma Granthi (nœud de la création) : Situé au niveau du premier chakra (Muladhara chakra), il est lié à la vitalité et à la manifestation de la vie.
    Ce nœud est lié à l’attachement au corps physique, aux désirs, à la sécurité matérielle et à la survie. Il peut se manifester par une peur profonde de manquer, une difficulté à lâcher prise sur le confort ou les possessions.
  • Vishnu Granthi (nœud du cœur) : Situé au niveau du quatrième chakra (Anahata chakra), il est associé aux attachements émotionnels et à la personnalité.
    Ce noeud est lié aux attachements affectifs, l’image de soi et le besoin d’être aimé. Il peut se manifester par une peur du rejet, une quête constante d’approbation ou une incapacité à s’aimer soi-même.
  • Rudra Granthi (nœud de l'ego spirituel) : Situé au niveau du sixième chakra (Ajna chakra), il est lié à l'intellect, au conditionnement et au monde de la pensée.
    Ce noeud est lié à l’ego spirituel, à la volonté de contrôler, à l’illusion de séparation et au besoin d’identification. Le terme "ego spirituel" fait référence à l'attachement persistant à l'identité et à l'individualité, même lorsque l'on s'engage dans des pratiques spirituelles.

Les noeuds, de quoi s'agit-il ? Tension, blocage, verrouillage...
parlait des noeuds de l'ego... l'ego est le fruit du blocage, la cause et en même temps la conséquence ?

On ne peut comprendre les noeuds sinon en les observant en soi-même...
Nous devons faire preuve de discernement pour débusquer les tensions qui s'exercent au-dedans : à quelles pensées me suis-je attaché ?
Quelles sont mes peurs, en ce moment ?
Pourquoi j'éprouve du rejet ou de l'attrait dans certaines circonstances ?
Quel est l'étendu du "territoire de mon ignorance" ?
Et pourquoi suis-je un "jardinier paresseux", incapable de voir le fruit de sa négligence ?

Il faut du temps pour réaliser que l'on s'est égaré à un moment donné sur la route...
"Mais où étais-je donc, depuis tout ce temps ?"

J’observais le monde et les actualités du monde, et par le biais de nombreuses conversations concernant l’injustice et la souffrance, il m’est apparu que… tout m’apparaissait comme “insoluble”, “indépassable”, si étouffé, si compliqué…
Je me suis souvenu de textes que j’avais lu sur le bouddhisme, il y a très longtemps, où il était question de fils entremêlés…

Jaṭā Sutta

— Enchevêtrement —
Samyutta Nikāya 7.6

antojaṭā bahijaṭā,
jaṭāya jaṭitā pajā.
taṃ taṃ gotama pucchāmi,
ko imaṃ vijaṭaye jaṭan””ti

Emmêlés à l'intérieur (*), emmêlés à l'extérieur (**)
Ces personnes sont empêtrées dans des enchevêtrements.
Je te pose cette question, Gotama :
qui peut démêler cet enchevêtrement ?

(*) "enchevêtrement intérieur" : désirs, illusions, avidité, aversion, ignorance
(**) ”enchevêtrement extérieur" : conflits mondains, conformisme, conditionnements et influences, reconnaissance sociale et renommée, besoin d'appartenance, etc.
“sīle patiṭṭhāya naro sapañño,
cittaṃ paññañca bhāvayaṃ.
ātāpī nipako bhikkhu,
so imaṃ vijaṭaye jaṭaṃ.

Une personne sage, ancrée dans l'éthique,
qui développe son esprit et sa sagesse,
un mendiant perspicace et alerte
peut démêler cet enchevêtrement.

yesaṃ rāgo ca doso ca,
avijjā ca virājitā.
khīṇāsavā arahanto,
tesaṃ vijaṭitā jaṭā.

Ceux en qui la cupidité, la haine et l'ignorance
ont disparu ;
les êtres parfaits dont les souillures ont pris fin -
ils ont démêlé l'enchevêtrement.

“yattha nāmañca rūpañca,
asesaṃ uparujjhati.
paṭighaṃ rūpasaññā ca,
etthesā chijjate jaṭā””ti.

Là où le Nom et la Forme
cessent sans rien laisser derrière eux ;
ainsi que l'impact et la perception de la forme :
c'est là que l'enchevêtrement est coupé.

Source : https://suttacentral.net

L’Eveil est comme de “dénouer” tous les noeuds… ou plutôt, c’est comme de cesser de vouloir les résoudre, de discerner leur essence.
Et de la Libération découle le dénouement,
et du dénouement découle la libération…

C’est vite dit…
Mais je me suis rendu compte que, si tout m’apparaît “compliqué” et confus c'est que mon esprit a ajouté de la complexité et s’est laissé prendre…
Le monde n’est complexe que pour un esprit qui cherche à le résoudre : par quel orgueil pourrais-je résoudre quoi que ce soit ? Est-ce que le monde est quantifiable ? Est-ce que je peux établir une équation et résoudre la souffrance, la haine, l’injustice ? Ai-je mille bras pour porter le fardeau de l'humanité ?

Avalokiteshvara Bouddha

Comment pourrais-je aller plus loin pour exposer ce que je cherche à dire ici ?

Nous, êtres humains, sommes des enfants… à qui l’on raconte des histoires… depuis toujours.
Les enfants se racontent des histoires à eux-mêmes, ils imaginent le monde, ils s’imaginent interagissant dans le monde : le héros, le méchant, le scientifique, le pompier, l’infirmière…
Nous faisons cela jusqu’à notre dernier souffle : on s’invente une vie à vivre… on s’invente un rôle à jouer… on s’invente une pièce de théâtre où intervient la scène internationale, les étrangers du dehors, l’univers, Dieu…
On se raconte notre histoire, et le protagoniste que nous sommes doit résoudre tous les problèmes pour espérer vivre heureux… trouver les solutions pour éviter le pire, les compromis qui font que “ça tient”… on doit même trouver le “chemin spirituel” pour atteindre l’état voulu, l’état d’Eveil, l’état de Saint, l’état “d’ami de Dieu”…
ce sont des histoires qu’on se raconte…

Dans la version adamantine, on va droit au but : “tu es déjà éveillé, mais tu ne le sais pas encore”
Cette perspective souligne que la nature de Bouddha ou la Nature Fondamentale de l'Esprit est déjà présente en chaque être, mais qu'elle est cachée par l'ignorance et les voiles mentaux, un peu comme une étoile cachée par les nuages.
Il n’y a rien à “résoudre”, il faut juste cesser de se raconter des histoires…

La cessation…

Je ne veux plus alimenter les histoires, ni le héros ni sa quête, ni l’orgueil qu’il tire de pouvoir résoudre des équations compliquées… Ce sont les projections de mon esprit, toutes ces histoires… Et je dois discerner ces enchevêtrements…

J’essaie ici d’amener l’enseignement profond du Bouddha avec la simplicité du coeur…
Si l’on voit les noeuds, on peut sûrement questionner celui qui fait les noeuds, avec douceur…
Et c’est nous qui faisons les noeuds… et c’est nous aussi qui tentons de les dénouer… sans établir la corrélation et la causalité…

Je pense vraiment que le Christ avait profondément abordé tout ceci par cette phrase limpide : "Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur." (Mt 6-21)
Le trésor est "la chose précieuse" que l’on garde enfermée, précieusement… on s’y est attaché, et l’on a rejeté tout ceux qui auraient pu nous l’enlever, on a ignoré les conséquences d’un tel attachement…
Attachement, rejet, ignorance…
Nous mettons nos histoires — bonnes et mauvaises — dans un coffre fort.
Nous devenons un soldat prêt à construire une forteresse autour du trésor… et nous le défendons “corps et âmes”, parce que notre coeur s’y trouve…

Voici la souffrance… voici l’enchevêtrement…

Questionnons cela tranquillement, avec douceur : "Qui raconte ces histoires ? Qui défend ce trésor ?"
Avec le temps, cette douceur dénoue tout, comme le Bouddha le décrit : la vertu, le discernement et l'ardeur mènent à la coupe de l'enchevêtrement. Et soudain, la liberté émerge — pas comme une récompense, mais comme ce qui a toujours été là.

Comme ce qui a toujours été là, depuis le début.

Cette phrase du Christ n'est pas un conseil moral, mais une clé profonde : si ton trésor est dans les histoires terrestres — possessions, rôles, quêtes impossibles — ton cœur s'y enchaîne, créant souffrance et enchevêtrement. Mais si tu le places dans l'essentiel, l'invisible (l'amour, la présence divine, le Soi), tout se libère… tout devient claire…

Nous ne sommes pas condamnés à défendre une forteresse ; nous pouvons simplement ouvrir les portes et laisser le Réel entrer…
le Réel s’appelle Amour…
il est Un, sans second.


Mâ Ânandamayî parlait souvent de dénouer les noeuds de l’ego, par la pratique du nom (japa), la méditation, les kirtan, par le seva… par la Bhakti...
Dès que l’on s’écarte des bonnes pratiques, les noeuds peuvent à nouveau s’alimenter, et l’enchevêtrement revient, tant qu’il n’y a pas libération définitive… il faut demeurer dans la bonne pratique.

Ce qui semblait
comme une pelote de fils
impossible à dénouer…

Peut devenir un fil tiré, droit… infini…
d’une simplicité désarmante…
pur et indestructible…

Si mon coeur s’y trouve,
c’est que j’ai pris Refuge
dans le véritable Trésor…

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The autumn issue of the Jay Ma brochure is out and available on the official website and on this website.

As for Anandamayi.one, progress is steady. We have had approximately 500 clicks for the month of August and 9,500 impressions (each time a link to this site appears in search results)...
There has been a notable increase for the page concerning ‘the life of Ma’.
As far as you are concerned, you are still twice as likely to visit the site on your mobile than on your computer. The influx comes mainly from France, with a small percentage from Switzerland and Belgium, in equal measure.

No other additions to the site this month.

I would like to address a subject that often spoke about, that of granthis...

A granthi, from the Sanskrit meaning ‘knot’, refers to an energetic and psychic blockage that hinders the free flow of prana (vital energy) in the subtle body, particularly along the main channel called sushumna nadi.
These are points of tension in our consciousness, subtle blockages that form throughout our lives, our beliefs, our fears, and our attachments.

There are three main granthis:

- Brahma Granthi (knot of creation): Located at the first chakra (Muladhara chakra), it is linked to vitality and the manifestation of life.
This knot is linked to attachment to the physical body, desires, material security and survival. It can manifest as a deep fear of lack, a difficulty in letting go of comfort or possessions.
- Vishnu Granthi (heart knot): Located at the fourth chakra (Anahata chakra), it is associated with emotional attachments and personality.
This knot is linked to emotional attachments, self-image and the need to be loved. It can manifest as a fear of rejection, a constant quest for approval, or an inability to love oneself.
- Rudra Granthi (spiritual ego knot): Located at the sixth chakra (Ajna chakra), it is linked to the intellect, conditioning, and the world of thought.
This knot is linked to the spiritual ego, the desire to control, the illusion of separation and the need for identification. The term ‘spiritual ego’ refers to the persistent attachment to identity and individuality, even when engaging in spiritual practices.


What are knots? Tension, blockage, locking...
spoke of the knots of the ego... is the ego the result of blockage, both the cause and the consequence?

We cannot understand knots unless we observe them within ourselves...
We must use our discernment to uncover the tensions that exist within: what thoughts have I become attached to?
What are my fears at this moment?
Why do I feel rejection or attraction in certain circumstances?
How vast is the ‘territory of my ignorance’?
And why am I a ‘lazy gardener’, unable to see the fruit of my negligence?

It takes time to realise that at some point we have strayed from the path...
‘But where have I been all this time?’

I was observing the world and world events, and through numerous conversations about injustice and suffering, it became clear to me that... everything seemed ‘unsolvable’, ‘insurmountable’, so stifling, so complicated...
I remembered texts I had read about Buddhism a long time ago, which talked about intertwined threads...

Jaṭāsutta
Saṁyutta Nikāya 7.6

“Tangled within, tangled without:
these people are tangled in tangles.
I ask you this, Gotama:
who can untangle this tangle?”

“A wise person grounded in ethics,
developing the mind and wisdom,
a keen and alert mendicant—
they can untangle this tangle.

Those in whom greed, hate, and ignorance
have faded away;
the perfected ones with defilements ended—
they have untangled the tangle.

Where name and form
cease with nothing left over;
as well as impingement and perception of form:
it’s there that the tangle is cut.”

Source: https://suttacentral.net

Awakening is like ‘untangling’ all the knots... or rather, it is like ceasing to want to untangle them, to discern their essence.
And from Liberation comes untangling,
and from untangling comes liberation...

That's easy to say...
But I realised that if everything seems ‘complicated’ and confusing to me, it's because my mind has added complexity and allowed itself to be caught up in it...
The world is only complex for a mind that seeks to solve it: by what pride could I solve anything? Is the world quantifiable? Can I establish an equation and solve suffering, hatred, injustice? Do I have a thousand arms to carry the burden of humanity?

How can I go further to explain what I am trying to say here?

We human beings are children... who have been told stories... since the beginning of time.
Children tell themselves stories, they imagine the world, they imagine themselves interacting in the world: the hero, the villain, the scientist, the firefighter, the nurse...
We do this until our last breath: we invent a life to live... we invent a role to play... we invent a play involving the international scene, foreigners from outside, the universe, God...
We tell ourselves our story, and the protagonist that we are must solve all the problems in order to hope to live happily... find solutions to avoid the worst, the compromises that make it ‘work’... we must even find the ‘spiritual path’ to reach the desired state, the state of Enlightenment, the state of Saint, the state of ‘friend of God’...
these are stories we tell ourselves...

In the adamantine version, we get straight to the point: ‘you are already enlightened, but you don't know it yet’.
This perspective emphasises that Buddha nature or the Fundamental Nature of Mind is already present in every being, but that it is hidden by ignorance and mental veils, much like a star hidden by clouds.
There is nothing to ‘solve’, we just need to stop telling ourselves stories...

Cessation...

I no longer wish to fuel the stories, neither the hero nor his quest, nor the pride he derives from being able to solve complicated equations... These stories are projections of my mind... And I must discern these entanglements...

Here, I am trying to convey the profound teachings of Buddha with simplicity of heart...
If we see the knots, we can surely question the one who makes the knots, gently...
And it is we who make the knots... and it is also we who try to untie them... without establishing correlation and causality...

I truly believe that Christ profoundly addressed all this with this clear statement: ‘Where your treasure is, there your heart will be also.’ (Mt 6:21)
The treasure is ‘the precious thing’ that we keep locked away, carefully... we have become attached to it, and we have rejected anyone who might take it away from us, ignoring the consequences of such attachment...
Attachment, rejection, ignorance...
We put our stories — good and bad — in a safe.
We become soldiers ready to build a fortress around the treasure... and we defend it with ‘body and soul’ because our heart is there...

This is suffering... this is entanglement...

Let us quietly and gently ask ourselves: ‘Who tells these stories? Who defends this treasure?’
Over time, this gentleness untangles everything, as Buddha describes: virtue, discernment and zeal lead to the cutting of the entanglement. And suddenly, freedom emerges — not as a reward, but as something that has always been there.

Like what has always been there, from the beginning.

This phrase from Christ is not moral advice, but a profound key: if your treasure is in earthly stories — possessions, roles, impossible quests — your heart becomes chained to them, creating suffering and entanglement. But if you place it in the essential, the invisible (love, divine presence, the Self), everything is freed... everything becomes clear...

We are not condemned to defend a fortress; we can simply open the doors and let the Real enter...
the Real is called Love...
it is One, without a second.

Mâ Ânandamayî often spoke of untying the knots of the ego through the practice of nama (japa), meditation, kirtan, seva... through Bhakti...
As soon as we stray from good practices, the knots can feed themselves again, and the entanglement returns, until there is definitive liberation... we must remain in good practice.

What seemed like a ball of thread
impossible to untangle...

Can become a straight, infinite thread...
of disarming simplicity...
pure and indestructible...

If my heart is there,
it is because I have taken refuge
in the true Treasure...