Renoncement
Pendant le satsang, deux aveugles vinrent pour parler avec Mataji.
L’un d’eux demanda :
- Comment avoir la vision de Dieu ? S’il vous plaît, dites-moi la manière la plus facile d’y arriver !
- Mâ répliqua :
Cherchez-Le pour Lui-même...
Ne soyez pas même intéressé par votre progrès spirituel, car c’est une préoccupation qui n’est pas dépourvue d’ego.
Cherchez Dieu parce que c’est votre nature de faire ainsi, parce que vous ne pouvez pas rester sans Lui.
Q : Dieu nous a donné le sens du "moi". Il nous l'ôtera de toute façon. A quoi bon renoncer ?
Mâ : Pourquoi posez-vous cette question ? Restez tranquille ; ne demandez rien.
Q : Comment rester tranquille ?
Mâ : C'est là que le renoncement est nécessaire.
Question : Comment notre esprit peut-il être libre pour la prière et la méditation ?
Lorsque nous sommes si accablés par le travail et les responsabilités familiales ? Que devons-nous faire dans ce cas ?
Réponse : Laissez le travail se faire de lui-même, sans effort. Travaillez sans avoir l'impression que c'est vous qui travaillez.
Prenez-le comme s'il s'agissait de l'œuvre de Dieu, réalisée à travers vous en tant qu'instrument.
Alors votre esprit sera en repos et en paix.
C'est cela la prière et la méditation.
Si vous êtes malade, allez consulter le meilleur médecin. Si vous vous remettez entre les mains du plus grand, vous pourrez alors rester libre de toute inquiétude et ressentir : "Quoi qu'il arrive, tout va bien, j'ai fait de mon mieux."
Mais s'approcher du plus grand est difficile, et cela coûte si cher, il faut donner, il faut donner ! Pour approcher Dieu, il faut tout donner, tout ce que l'on possède.
Mais les gens disent : "Comment vais-je renoncer à mon orgueil, à ma colère, à ma suffisance ; comment supporter l'insulte sans murmure ?".
Les fleurs et les fruits ne viennent à l'existence que parce qu'ils sont potentiellement contenus dans l'arbre.
Par conséquent, vous devriez viser à réaliser l'élément suprême unique qui éclairera tous les éléments.
Ce monde n'est lui-même qu'une incarnation du manque ; c'est pourquoi la douleur due à l'absence de satisfaction doit perdurer.
C'est pourquoi on dit qu'il y a deux sortes de courant dans la vie humaine : l'un se rapportant au monde dans lequel le besoin succède au besoin, l'autre de l'être véritable.
La nature même du premier est qu'il ne peut jamais aboutir à une satisfaction ; au contraire, le sentiment de besoin est perpétuellement stimulé.
En revanche, la seconde a pour but de mener à terme les activités de l'être véritable de l'homme, d'établir l'homme dans sa nature divine. Ainsi, s'il s'efforce de se réaliser en entrant dans le courant de son être véritable, ce courant le conduira finalement à l'équilibre parfait de son propre être véritable.
Alors qu'un fidèle se demandait s'il ne fallait pas d'abord satisfaire tous ses désirs avant d'être libre d'aller à Dieu, elle dit :
Effectuez de plus en plus d'actions pour faire grandir un désir... celui de jouir du Réel !
Les désirs de jouissances plus ordinaires disparaîtront d'eux-mêmes.
Si vous vous y adonnez encore, ce sera en tout cas dans un esprit de renonciation.
Faites alterner jouissance et renoncement.
Progressivement, en acceptant et en éloignant les plaisirs, le désir perdra son emprise.
Q : Qu'est-ce qui est bon pour moi ? Mener une vie active dans le monde ou une vie contemplative retiré du monde ?
Mâ : Vivez celle des deux à laquelle vous pourrez vous donner coeur et âme. C'est la bonne !