Satsang avec Mâ
Il est indispensable de garder votre esprit dans un environnement clair et pur et d’avoir des discussions sur Dieu et la spiritualité. Gardez toujours ceci prêt à l’esprit.
Un jour, Jamini Bâbou dit à Mâ que les buissons d’épineux près de la chambre de Shrî Mâ à Shabagh étaient devenus des arbustes de santal ; cela s'était passé en 1944.
Mâ : Voyez comme la création divine est merveilleuse !
Les animaux, les oiseaux, les êtres humains, les arbres, les plantes, les insectes, répondent à l'atmosphère ambiante chacun à leur manière, différemment.
La capacité d'imbiber les vibrations ou de les rejeter n'est pas uniforme. Ainsi, par exemple, cent personnes écouteront un discours, et il y en a également qui sont très éduqués parmi eux. Certains obtiennent une connaissance profonde de ce discours, d'autres ne sont pas touchées ; ici, la question de l'éducation ne se pose pas.
La compréhension dépend de ses samskâras intérieurs, des conditionnements passés.
De même en va-t-il dans le royaume des animaux ou de la végétation.
Ne les banalisez pas en disant qu'ils ne sont pas intelligents.
C'est Lui Lui-même qui habite dans toutes les formes de la création.
Q : Pourquoi êtes-vous venue dans ce monde ?
Mâ : Dans ce monde ? Je ne suis pas quelque part...
Je suis moi-même reposant en moi-même.
Hari Bâbu : On ne peut s'affranchir des fortes empreintes du passé qui viennent d'existences antérieures. Je vous en prie, donnez-moi un remède.
Mâ : Dans un tel cas, ce corps vous avisera de faire un compromis entre la jouissance, la recherche d'un plaisir dans le monde (bhoga) et le détachement.
Comme il vous est difficile de vous détacher des plaisirs mondains, il est préférable de pratiquer le détachement au sein des plaisirs sensoriels.
Par exemple, vous pouvez ne prendre que six copieux repas durant la semaine, et que du riz et des légumes le septième jour.
Continuez ainsi, et l'impulsion qui pousse au plaisir s'affaiblira peu à peu (...)
Il est vrai que de fortes prédispositions (samskâra) héritées d'expériences passées, d'existences antérieures, sont un fardeau dont l'homme aura du mal à se débarrasser — si louables ses intentions soient-elles. Mais il pourra y avoir des moments de répit. Aussi, l'on ne peut affirmer qu'il n'est pas possible de se débarrasser de ses samskâra.
En s'engageant sur la voie de la vertu, de la sâdhanâ, le mental pourra, en quelque sorte, être conditionné.
De même, demeurer en compagnie des sages laissera une empreinte sur le mental.
(Satsang rapporté dans In association with Sri Ma Anandamayi)
Q : Les Mahatma (Grandes Âmes) ne peuvent-ils pas nous distribuer un peu de leur stock de plénitude ?
Mâ : Vous souhaitez jouir d'un héritage !
(Elle éclate de rire)
Dieu vous a confié des talents que vous utilisez pour votre seul intérêt dans ce monde. Vous avez oublié que votre nature est l'Absolu, la Liberté.
Alors que faire ? Commencez votre quête : soyez un chef d'entreprise mais pas le chef de votre vision du monde. Même un temps infime consacré à vous souvenir de Dieu vous coûtera beaucoup.
Ne perdez pas plus de temps. Allez-y tout de suite !
Question : Si Mataji a trouvé la paix, pourquoi continue-t-elle à errer ?
Réponse : Si je restais au même endroit, la même question pourrait se poser, n'est-ce pas ?
Pitaji, ne sais-tu pas que je suis une petite fille très agitée. Je ne peux pas rester au même endroit.
C'est une réponse. D'un autre point de vue, je pourrais dire que c'est toi qui me vois voyager.
En réalité, je ne bouge pas du tout.
Lorsque vous êtes dans votre propre maison, vous asseyez-vous dans un coin de celle-ci ?
De même, je me promène dans ma propre maison - je ne vais nulle part - je suis toujours au repos dans ma propre maison.
Q : Mâ, nous ne comprenons pas ce qu'on attend de nous, mais nous ne pouvons rien faire !
Mâ : Pitaji, il n'y a pas de compréhension, sinon cela se révélerait de soi-même dans l'action.
Q : Comment donc comprendre ?
Mâ : Par la foi. Agissez en accord avec les paroles de votre Gourou ; la grâce de Dieu et du Gourou réussira tout pour vous.
Une autre fois, comme je lui avais demandé :
" Quelles sont les caractéristiques d'un sâdhaka ? "
elle répondit :
" Quand un pratiquant atteint un certain niveau de pureté mentale, il peut se comporter comme un enfant, ou devenir insensible aux stimuli du monde extérieur, telle une motte de terre inerte, ou violer les canons de la vie sociale, comme un malade mental, ou parfois être emporté par des éclairs d'émotions ou de pensées élevées et passer pour un saint.
Mais à travers toutes ces expressions de son être, son objectif reste dirigé vers le centre de la cible.
Si, à ce stade, il oublie son but final, il cessera de progresser.
Mais si avec un effort intense il lutte sans cesse pour atteindre le but, toutes ses activités se focaliseront sur son objectif suprême. Vous vous apercevrez toujours que, bien qu'il semble une masse de matière inerte indifférente aux stimuli extérieurs, il est plein de gaité et de félicité dès qu'il retrouve la conscience physique. Peu à peu, tandis que son humeur joyeuse se calme au-dedans, ses relations avec les humains et les choses se remplissent, s'imbibent d'un esprit de joie, de bonheur qui le rend aimable, adorable aux yeux de tous. Sa vie intérieure et extérieure devient une expression de la Félicité suprême.
Au stade suivant, le pratiquant atteint un niveau où même le concept d'existence universelle s'évanouit. Son mode de vie ne peut alors être expliqué par les normes habituelles de la raison humaine. Dans cet état, toutes les vibrations du corps-esprit sont suspendues et il y a toute probabilité que l'âme se détache de son assise mortelle. Mais s'il y a un résidu de samskâra puissant orienté vers le bien des êtres humains, il peut continuer à vivre pendant un certain temps. Pourtant, il demeure inchangé quelles que soient les circonstances de la vie, bien que nous croyions qu'il soit sujet au changement du seul fait qu'il soit encore incarné.
La seule différence entre un tel pratiquant et un yogi qui abandonne son corps, c'est que ce dernier quitte son corps de sa propre volonté. Même au moment de sortir du physique, il garde présent à l'esprit qu'il a un corps et qu'il est en train de le quitter. Au contraire, celui qui abandonne son enveloppe physique en samâdhi absolu n'est ni conscient du corps individuel, ni d'aucun effort pour l'abandonner. Les samskâra de la vie et de la mort cessent de fonctionner en lui et aussitôt qu'il a épuisé le karma des vies précédentes, son corps tombe naturellement. «