Pratiques spirituelles
Q : Mâ, l'autre jour, vous m'avez demandé de faire le japa de Gayatrî. Pourquoi ?
Mâ : J'ai vu qu'il y avait une cordelette sacrée sur votre épaule.
Si on vous demande de décliner votre identité, vous direz : "Je suis un brahmine". Ainsi, vous devez effectuer les pratiques d'un brahmine.
Vous n'avez pas à vous demander pourquoi ou à cause de quoi.
Comme vous arrosez les racines d'une plante, pratiquez un petit peu de japa tous les jours.
Qui sait, la plante peut revivre, vous pourrez ressentir un vrai besoin de faire vos pratiques avec un grand sérieux.
Q : Mais je ne peux pas suivre les règles de régime, etc.
Mâ : Vous n'en avez pas besoin. Souvenez-vous simplement du mantra.
C'est ce que je dis, maintenant la balle est dans votre camp.
Question : Quels sont les avantages que l'on peut tirer du hatha yoga - et quels sont ses inconvénients ?
Réponse : Que signifie "hatha" ?
Faire quelque chose par la force. "Être" est une chose et "faire" en est une autre. Quand il y a "être", il y aura la manifestation de ce qui doit être manifesté, grâce au prana qui fonctionne dans un centre particulier du corps.
Mais si le hatha yoga est pratiqué comme un simple exercice de gymnastique physique, l'esprit ne sera pas transformé le moins du monde.
L'exercice physique améliore la forme du corps. On entend assez souvent parler de cas où l'abandon de la pratique des postures yogiques (asanas) a entraîné des troubles physiques. Tout comme le corps s'affaiblit par manque de nourriture adéquate, l'esprit a besoin d'une nourriture appropriée. Lorsque l'esprit reçoit une nourriture appropriée, l'homme se dirige vers Dieu, alors qu'en s'occupant du corps, il ne fait qu'accroître sa mondanité. La simple gymnastique est une nourriture pour le corps. Lorsque la forme physique résultant du hatha yoga est utilisée comme une aide à l'effort spirituel, elle n'est pas gaspillée.
Sinon, ce n'est pas du yoga mais du bhoga, de la jouissance.
Dans l'être sans effort se trouve le chemin vers l'infini. Si le hatha yoga ne vise pas l'Éternel, il n'est rien de plus qu'une gymnastique. Si, dans le cours normal de la pratique, on ne ressent pas Son contact, le yoga n'a servi à rien.
On rencontre des personnes qui, en s'adonnant à toutes sortes d'exercices yogiques comme le neti, le dhauti et autres, sont tombées gravement malades.
Un professeur compétent, qui comprend chaque changement dans le mouvement du prana du disciple, l'accélère ou le retient en conséquence - tout comme un timonier dirige un bateau en gardant le gouvernail fermement sous contrôle en permanence. Sans une telle direction, le hatha yoga n'est pas bénéfique.
Celui qui veut être un guide doit avoir une connaissance directe de tout ce qui peut se produire à n'importe quel stade, doit le voir avec la parfaite acuité de la perception directe. Car n'est-il pas le médecin sur le chemin du Suprême ? Sans l'aide d'un tel médecin, on peut craindre de se blesser.
Tout devient lisse une fois que la bénédiction de Son toucher a été ressentie. Par conséquent, il est préjudiciable de ne pas faire l'expérience de ce "toucher". Il faut entrer dans le rythme de sa vraie nature. Sa révélation, telle un éclair, nous attirera vers elle instantanément, irrésistiblement ; il arrive un moment où aucune autre action n'est nécessaire. Tant que ce contact n'est pas établi, consacrez à Dieu toutes les inclinations ou désinclinations que vous pouvez avoir - consacrez-vous au service, à la méditation, à la contemplation, à tout ce qui est de ce genre.
Un savant dit à Mâ :
"S'il n'y a que le Un, qui médite et sur quoi ?"
Elle répondit :
"Oui, quand il y a un méditant et un objet de méditation, on peut parler de méditation.
Mais cette enfant-ci (elle-même) ne connaît rien aux prières, aux méditations, rien à toutes ces sortes de choses...
C'est pourquoi ses pères, mères, amis qui s'engagent dans ces pratiques, le font aussi pour elle. »
Mâ : Celui qui cherche Dieu ne doit pas critiquer ou dire du mal des autres. Si vous voyez quelqu'un, n'essayer pas de l'étiqueter "bon" ou "mauvais". Sinon, votre attrait pour Dieu en sera diminué et vous aurez la tentation de vous auto-glorifier. Mieux vaut regarder en dedans de soi-même.
Q : Comment puis-je me débarrasser du sens de 'moi' et de 'mien' ?
Mâ : Effacez ce 'a' au début de 'amar' (mien), ce qui restera 'mar' signifie 'appartenant à la Mère, de la Mère'...
Les cinq organes d'actions et les cinq sens peuvent faire leur travail, mais restez fixés sur le Nom ; à ce moment-là, votre ego s'atténuera progressivement.
Quand vous sentez que le mantra commence à se réciter spontanément à l'intérieur, cela veut dire également que l'ego diminue.
Q : Ma, vous avez atteint le sommet de la sadhana avez-vous vraiment besoin d'observer toutes ses règles qui sont si strictes.
Mâ : Il faut bien que je demeure en ce monde ; le contrôle de soi est nécessaire pour que l'ego ne prenne pas le dessus.
(Ma veut donner l'exemple aux autres, car en tant que sage elle est prise comme une référence).
Q : En se prosternant devant Dieu, quelle sorte de prière faudrait-il faire ?
Mâ : Dans l'idéal, il ne faudrait pas faire de requête, et pourtant, on peut obtenir le fruit de ses requêtes.
Il est tellement miséricordieux qu'Il donne tout ce qu'on lui demande. Il se donne aussi Lui-même. Quand on demande des objets du monde, c'est-à-dire un objet dont on manque, Il apparaît sous forme de manque. Par ailleurs, en ne demandant rien, on peut aussi obtenir Son être entier.
Il n'y a pas de cause à cela, à ce niveau tout est Lui.
Dr Pannalal : S'il en était ainsi, il n'y a pas besoin de prier.
Mâ : Tu peux exprimer la prière, "que ta volonté soit faite", mais cela reste une requête.
Si tu dis : "ô Dieu, je ne te demande rien" cela aussi est une requête.
La vérité est que, selon l'état dans lequel se trouve les gens, leurs prières se concrétisent.
Quand le jeu de la sâdhanâ s'est déroulé dans ce corps, c'est ce qui est apparu comme évident.
À cette période, Bholanâth s'approchait de ce corps et lui disait avec insistance de faire ceci ou cela. À ce moment-là, c'était une période de pratique intensive et je n'avais aucune envie d'écouter ce que disait Bholanâth, est-ce qu'on doit faire ce genre de demande à Bhagavân [alors qu'il n'a pas envie de les entendre] ?
Rien qu’en entendant ces demandes, un courant électrique venu du ciel traversait ce corps et il demeurait comme frappé par la foudre. Ainsi, les propos de Bholanâth furent enterrés, et il n'y eut plus de demandes qui sortaient de sa bouche.
Je pourrais comparer cela à une tempête qui assaille un voyageur en chemin, à ce moment-là on se met à effectuer différents types de prière, mais il y a aussi un niveau supérieur où l'esprit se trouve soudain dans un état où il n'y a pas la moindre trace de demande.
C'est donc pour cela qu'on peut dire que les prières des gens remontent spontanément d’après leur état particulier.