Foi
Un jour, je dis à Mâtâjî :
" Par un contact aussi sacré que le vôtre, même une pierre aurait été changée en or, mais ma vie s'est avérée être un échec complet. "
Elle répondit :
" Ce qui prend un temps long à se développer manifeste une beauté durable une fois mûr.
Pourquoi tant te soucier ?
Tiens bien la main qui te guide, sois comme un petit enfant. "
Q : Que dire ? Je n'ai pas de foi dans les questions spirituelles !
Mâ : Où le "non" se trouve, le "oui " est là aussi potentiellement.
Qui peut affirmer être au-delà de la négation et de l'affirmation ?
Avoir une foi est impératif, la croyance d'une personne est grandement influencé par son environnement ; c'est pourquoi, choisissez la compagnie de personnes saintes et sages.
Croire signifie croire en son propre Soi ; ne pas croire signifie confondre par erreur le non-Soi avec le Soi.
Q : Si personne ne peut faire quoi que ce soit en dehors de la volonté de Dieu, pourquoi devrais-je souffrir ou bénéficier des conséquences de mes actes mauvais ou vertueux ?
Mâ rit et dit :
Mâ : Vous croyez fermement que rien ne peut survenir sans la volonté divine, n’est-ce pas ?
Il répondit par l’affirmative.
Mâ : A ce moment-là, il n’est pas question que Baba ait des actions mauvaises ou vertueuses ; mais comme la question s’est posée en vous, je dirai que vous n’avez pas la volonté ferme que rien ne peut survenir sans la volonté de Dieu.
Le monsieur fut d’accord avec ce qu’affirmait Mâ. Elle ajouta :
Mâ : la foi est toujours aveugle.
Par la suite elle devient évidente, comme je vous vois et vous me voyez, mais au départ vous commencez par la foi aveugle et ensuite vous entrez dans le royaume de l’expérience.
Vous devez lire, Baba. Qu’est-ce que lire ? Je ne me réfère pas à la lecture des livres ; mais de même que les livres nous donnent des connaissances sur des sujets extérieurs et aident à transformer même un enfant ignorant en un savant compétent, de même il est un livre au fond de chacun d’entre nous.
Essayez de lire ce livre. En le lisant vous n’aurez plus aucun doute sur quelque sujet que ce soit et les questions ne s'élèveront plus en vous ; vous comprendrez par vous-même ce sujet sur lequel vous m’avez interrogée.
Question : La grâce de Dieu est-elle nécessaire pour pouvoir commencer les pratiques spirituelles, ou est-ce que cette grâce est obtenue par ces pratiques ?
A quel moment la grâce de Dieu intervient-elle dans la sadhana ?
Mâ : La grâce de Dieu se déverse en permanence sur vous.
L'esprit est comme un pot. Si son ouverture est tournée vers le haut, la pluie de la grâce peut l'inonder.
Mais, si son ouverture est tournée vers le bas, le pot ne peut rien recueillir.
Le seul effort qui soit à faire, c'est de tourner l'ouverture de l'esprit dans le bon sens pour que la grâce omniprésente de Dieu puisse s'y déverser.
Cette grâce a été, est et sera toujours. Il n'y a jamais d'interruption dans le flot de la grâce divine.
Avoir foi en Dieu, le prier et s'abandonner à lui, voilà l'effort qui est à faire pour vous ouvrir et recevoir sa grâce toujours présente.
Quand vous faites cela, il arrive un moment où vous n'êtes plus capable de savoir si vous recevez ou non la grâce car vous êtes immergé en elle.
Vous réalisez alors que tout ce qui est n'est rien d'autre que la grâce de Dieu.
Vous devez cultiver cette attitude d'ouverture à la grâce et toujours vous rappeler sa nécessité.
Alors, naturellement, vous serez en permanence en cette grâce.
Question : Oui, mais cette grâce n'est-elle qu'un résultat de la sadhana ?
N'intervient-elle pas plutôt avant, pour nous faire commencer l'ascèse ?
Mâ : J'ai déjà répondu à cette question : pour recevoir la grâce divine, on doit inévitablement pratiquer la sadhana.
Swâmi Prakashânanda : Quand vous faites votre japa, que votre pratique ne rencontre pas d'obstacles et que votre concentration est profonde, c'est le signe que vous êtes en état de grâce. La grâce coule tout le temps sur celui qui demeure dans cet état de grande concentration.
Sans la grâce de Dieu, vous pouvez pratiquer la sadhana pendant des vies et des vies sans résultat.
Mais le fait que vous soyez venu ici est le signe même de la grâce de Dieu, c'est le signe d'une grâce divine. Si vous êtes attaché à cette pratique, c'est un signe encore plus indubitable de cette grâce. Si vous êtes fou de votre sadhana, alors c'est que vous êtes en état de très grande grâce.
La sadhana pratiquée avec cœur et assiduité est donc le moyen d'obtenir la grâce de Dieu. Mais d'un autre côté, sans la grâce de Dieu ou du guru, il n'est pas possible d'avoir la concentration nécessaire à la sadhana.
Question : Nous avons accepté une personne comme guru.
Mais comment pouvons-nous savoir qu'elle nous a accepté elle-même comme disciple ?
Mâ : Si vous doutez de votre guru, c'est que vous ne l'avez pas complètement accepté.
Question : Si le guru n'est plus sur cette terre ou s'il est trop loin pour qu'on puisse le rencontrer physiquement, comment faut-il faire ?
Mâ : Vous devez observer ses enseignements (upadesh).
Question : Comment le mantra que nous avons reçu de notre guru peut-il nous protéger ?
Mâ : Le mot mantra signifie "ce qui protège le disciple qui le contemple tout le temps" .
(...)
Mâ : Comprenez que le guru réside toujours avec le disciple. Où est le disciple, là se trouve le guru.
Question : Dans la Guru-Gîtâ, il est dit que le maître accorde à la fois la prospérité ou la jouissance dans le monde et la libération spirituelle.
Mais ces deux choses sont contradictoires. Comment devons-nous donc comprendre cette affirmation ?
Mâ : La plus grande jouissance, c'est la Libération !