Relation éternelle
Q : On s'applique à toutes sortes d'efforts spirituels et on n'arrive à rien !
Les améliorations dans notre vie ne dépendent-elles pas tout simplement du Bon vouloir de Dieu, de Sa Grâce ?
Comment attirer cette Grâce ?
Mâ : La Grâce tombe sans cesse en pluie torrentielle !
Tendez votre coupe, et si possible, dans le bon sens !
Alors, elle se remplira. C'est un aspect de la question.
Pour celles et ceux qui se tournent vers Sa Grâce, la Grâce de Dieu s'épanche.
Vous dites que les efforts inutiles pour mieux voir la Réalité ; en fait, le Seigneur vous fait face.
Vous n'avez qu'à regarder dans sa direction, et de là où vous vous trouvez, simplement le rejoindre.
En réalité, le Suprême (svayam bhagavan) est toujours présent.
Vous pensez vous rapprocher, vous éloigner, alors qu'il n'y a ni plus près ni plus loin !
Vous êtes dans le brouillard et vous ne voyez rien, mais Dieu est là, toujours en face.
Il ne vous laisse entre vous et Lui qu'une toute petite distance à parcourir. C'est pas-là, sont votre effort spirituel (kriya).
Il est présent ici et partout ; en un sens, Il peut se révéler indépendamment de vos efforts. Si vous vous êtes engagés dans des exercices spirituels, c'est que pendant des vies vous n'avez voulu satisfaire que vos envies.
Si après avoir gaspillé tant de vies, vous avez l'intelligence, la bonne idée de décider :
"Maintenant ça suffit ! Je ne veux plus tourner en rond de naissance en naissance !"...
(...) alors vous vous engagez sérieusement dans une réelle ascèse. Sinon vous vous réabonnez à de nouvelles souffrances, vie après vie, ballottés par vos appétits, vos passions.
Il n'y a que Dieu ; rien d'autre.
Ne pas s'en apercevoir est dû à votre brouillard mental.
Engagez-vous dans une discipline (kriya) qui vous convienne, qui soit dans votre style d'approche.
Qui se dérobe devant mes tentatives ?
Qui suis-je, moi qui tente de réaliser Dieu ?
Tant que vous restez dans le flou, tant que les noeuds qui constituent votre ego ne sont pas défaits, il est naturel que vous posiez des questions !
Q : Si Shrî Mâ a trouvé la paix, pourquoi continue-t-elle à se déplacer autant ?
Mâ répondit directement : Pitajî, si je reste à un même endroit, la même question pourrait se poser n'est-ce pas ?
Pitajî, ne savez-vous pas que je suis une petite fille très impatiente ?
Je ne peux demeurer à un même endroit. C’est une réponse.
D’un autre point de vue, je peux dire que c'est vous qui me voyez voyager.
En réalité, je ne me déplace pas du tout. Vous êtes dans votre maison, restez-vous assis dans un coin ?
De même, je me déplace aussi dans ma propre demeure. Je ne vais nulle part. Je suis toujours au repos dans ma maison.
Q - Ma, j'ai entendu dire qu'il est nécessaire de tester le Guru et que le disciple doit également être testé par le Guru.
Mâ - (Mâ répliqua avant même que la question ne soit complètement énoncée)
Savez-vous de quoi il s'agit ?
Il s'agit de la façon dont le gendre est mis en examen avant de lui donner la fille en mariage.
Une fois le mariage célébré, on n'eût plus supposé demander de question.
Si le Guru ne se manifeste pas lui-même, comment le disciple le comprendra-t-il ?
Q : Mâ pourquoi vous ne nous redites pas que vous êtes avec nous ?
Mâ : S'il y avait un va-et-vient, il faudrait en effet reconfirmer !
Mais où n'est-Il pas ?
Cette petite fille est avec vous tout le temps — même quand vous pensez que c'est faux... même alors !
(Mâ était d'une famille de Shakta, les adorateurs de la Mère divine Shakti ; dans cette tradition, il y a des sacrifices animaux, alors que dans la tradition vishnouïte également très répandue au Bengale, ceux-ci sont sévèrement condamnés. D'où un perpétuel point de frottement entre les deux groupes.)
Nani Babu demanda à Mâ :
- Vous êtes la miséricorde même, vous devez enseigner au monde la non-violence (ahimsa). Pourquoi donc à ce moment-là vous avez si soif de sang ?
- Mâ : (dans un état d'être particulier — Nani Babu venait de s'adresser à elle comme si elle était directement la déesse)
Je suis en train de boire mon propre sang (une allusion à Chinnamasta, 'celle à la tête coupée' qu'on représente en train de boire son propre sang et d'en offrir à ses deux compagnes Jayâ et Vijayâ qui étaient assoiffées). Je suis nirahara ('sans nourriture', ce qui peut signifier soit 'je ne prends pas d'autre nourriture' ou bien 'je n'ai pas pris de nourriture', donc 'je suis affamée'). Je suis l'univers tout entier.
- Nani Babu : Pourquoi avez-vous une telle avidité pour les sacrifices sanglants ?
- Mâ : Pour moi, tout se vaut. Qu'est-ce que le sacrifice ? Qu'est-ce qui n'est pas sacrifice ?
Pourquoi cueillez-vous des fleurs et des fruits des arbres ? Pourquoi récoltez-vous ce qui pousse dans les champs ?
Tout ce que vous prenez n'est que sacrifice.
La divinité principale de ce lieu (Chinnamasta) est en train de boire son propre sang ? Elle absorbe tout et donne tout en retour.