Discipline
Q : Est-il nécessaire de suivre les règles de séparation en ce qui concerne les repas ?
Est-ce que cela n'aggrave pas la bigoterie ?
Mâ : Pour un sâdhaka, des règles sont nécessaires.
Son aura est affectée par la proximité de personnes d'un type différent.
Souvenez-vous du bloc opératoire : quels efforts ne fait-on pas pour prévenir les infections !
Néanmoins, si le sâdhaka est parvenu à "l'immunité", et s'il déborde de Shaktî divine, il peut choisir de faire comme il le souhaite.
Q : On s'applique à toutes sortes d'efforts spirituels et on n'arrive à rien !
Les améliorations dans notre vie ne dépendent-elles pas tout simplement du Bon vouloir de Dieu, de Sa Grâce ?
Comment attirer cette Grâce ?
Mâ : La Grâce tombe sans cesse en pluie torrentielle !
Tendez votre coupe, et si possible, dans le bon sens !
Alors, elle se remplira. C'est un aspect de la question.
Pour celles et ceux qui se tournent vers Sa Grâce, la Grâce de Dieu s'épanche.
Vous dites que les efforts inutiles pour mieux voir la Réalité ; en fait, le Seigneur vous fait face.
Vous n'avez qu'à regarder dans sa direction, et de là où vous vous trouvez, simplement le rejoindre.
En réalité, le Suprême (svayam bhagavan) est toujours présent.
Vous pensez vous rapprocher, vous éloigner, alors qu'il n'y a ni plus près ni plus loin !
Vous êtes dans le brouillard et vous ne voyez rien, mais Dieu est là, toujours en face.
Il ne vous laisse entre vous et Lui qu'une toute petite distance à parcourir. C'est pas-là, sont votre effort spirituel (kriya).
Il est présent ici et partout ; en un sens, Il peut se révéler indépendamment de vos efforts. Si vous vous êtes engagés dans des exercices spirituels, c'est que pendant des vies vous n'avez voulu satisfaire que vos envies.
Si après avoir gaspillé tant de vies, vous avez l'intelligence, la bonne idée de décider :
"Maintenant ça suffit ! Je ne veux plus tourner en rond de naissance en naissance !"...
(...) alors vous vous engagez sérieusement dans une réelle ascèse. Sinon vous vous réabonnez à de nouvelles souffrances, vie après vie, ballottés par vos appétits, vos passions.
Il n'y a que Dieu ; rien d'autre.
Ne pas s'en apercevoir est dû à votre brouillard mental.
Engagez-vous dans une discipline (kriya) qui vous convienne, qui soit dans votre style d'approche.
Qui se dérobe devant mes tentatives ?
Qui suis-je, moi qui tente de réaliser Dieu ?
Tant que vous restez dans le flou, tant que les noeuds qui constituent votre ego ne sont pas défaits, il est naturel que vous posiez des questions !
Question d’un sadhou : Mâ, est-ce que nous devons suivre le système des castes ?
Mâ : Les gens se comportent selon ce qu'ils préfèrent : qu'en pensez-vous ?
Le sadhou : Je pense qu'on doit observer les règles.
Mâ : A ce moment-là, il est juste pour vous d'en faire ainsi.
Le sadhou : Je me déplace avec des ascètes, ils n'observent aucune règle, cela me pose problème.
Mâ : Qui êtes-vous ?
Le sadhou : Je suis un brahmachâri.
Mâ : Alors, vous devez suivre les règles et les coutumes liées à votre état.
Maintenez votre propre individualité.
Laissez les autres ascètes faire comme ils veulent.
Je demandai à Mâ :
" Si j'étais un sannyâsin, pourquoi dois-je peiner autant à présent ? "
Elle répliqua :
" Aussi longtemps qu'on n'a pas épuisé le fruit de son karma, on doit continuer le travail qui n'est pas terminé."
Alors qu'un fidèle se demandait s'il ne fallait pas d'abord satisfaire tous ses désirs avant d'être libre d'aller à Dieu, elle dit :
Effectuez de plus en plus d'actions pour faire grandir un désir... celui de jouir du Réel !
Les désirs de jouissances plus ordinaires disparaîtront d'eux-mêmes.
Si vous vous y adonnez encore, ce sera en tout cas dans un esprit de renonciation.
Faites alterner jouissance et renoncement.
Progressivement, en acceptant et en éloignant les plaisirs, le désir perdra son emprise.