Foi
Q : Mâ, nous ne comprenons pas ce qu'on attend de nous, mais nous ne pouvons rien faire !
Mâ : Pitaji, il n'y a pas de compréhension, sinon cela se révélerait de soi-même dans l'action.
Q : Comment donc comprendre ?
Mâ : Par la foi. Agissez en accord avec les paroles de votre Gourou ; la grâce de Dieu et du Gourou réussira tout pour vous.
Un jour, je dis à Mâtâjî :
" Par un contact aussi sacré que le vôtre, même une pierre aurait été changée en or, mais ma vie s'est avérée être un échec complet. "
Elle répondit :
" Ce qui prend un temps long à se développer manifeste une beauté durable une fois mûr.
Pourquoi tant te soucier ?
Tiens bien la main qui te guide, sois comme un petit enfant. "
Question : La grâce de Dieu est-elle nécessaire pour pouvoir commencer les pratiques spirituelles, ou est-ce que cette grâce est obtenue par ces pratiques ?
A quel moment la grâce de Dieu intervient-elle dans la sadhana ?
Mâ : La grâce de Dieu se déverse en permanence sur vous.
L'esprit est comme un pot. Si son ouverture est tournée vers le haut, la pluie de la grâce peut l'inonder.
Mais, si son ouverture est tournée vers le bas, le pot ne peut rien recueillir.
Le seul effort qui soit à faire, c'est de tourner l'ouverture de l'esprit dans le bon sens pour que la grâce omniprésente de Dieu puisse s'y déverser.
Cette grâce a été, est et sera toujours. Il n'y a jamais d'interruption dans le flot de la grâce divine.
Avoir foi en Dieu, le prier et s'abandonner à lui, voilà l'effort qui est à faire pour vous ouvrir et recevoir sa grâce toujours présente.
Quand vous faites cela, il arrive un moment où vous n'êtes plus capable de savoir si vous recevez ou non la grâce car vous êtes immergé en elle.
Vous réalisez alors que tout ce qui est n'est rien d'autre que la grâce de Dieu.
Vous devez cultiver cette attitude d'ouverture à la grâce et toujours vous rappeler sa nécessité.
Alors, naturellement, vous serez en permanence en cette grâce.
Question : Oui, mais cette grâce n'est-elle qu'un résultat de la sadhana ?
N'intervient-elle pas plutôt avant, pour nous faire commencer l'ascèse ?
Mâ : J'ai déjà répondu à cette question : pour recevoir la grâce divine, on doit inévitablement pratiquer la sadhana.
Swâmi Prakashânanda : Quand vous faites votre japa, que votre pratique ne rencontre pas d'obstacles et que votre concentration est profonde, c'est le signe que vous êtes en état de grâce. La grâce coule tout le temps sur celui qui demeure dans cet état de grande concentration.
Sans la grâce de Dieu, vous pouvez pratiquer la sadhana pendant des vies et des vies sans résultat.
Mais le fait que vous soyez venu ici est le signe même de la grâce de Dieu, c'est le signe d'une grâce divine. Si vous êtes attaché à cette pratique, c'est un signe encore plus indubitable de cette grâce. Si vous êtes fou de votre sadhana, alors c'est que vous êtes en état de très grande grâce.
La sadhana pratiquée avec cœur et assiduité est donc le moyen d'obtenir la grâce de Dieu. Mais d'un autre côté, sans la grâce de Dieu ou du guru, il n'est pas possible d'avoir la concentration nécessaire à la sadhana.
Q : Que veut dire "s'abandonner au courant" ?
Mâ : Se poser cette question de toutes ses forces !
Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ?
Mâ (en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.
Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture :
Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi.
Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî :
"Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"