Karma
Question : Pourquoi doit-on récolter le résultat des actions présentes dans un autre corps et en une autre vie ?
Mâ : Pourquoi avez-vous pris ce corps ?
La raison pour laquelle vous avez pris ce corps est celle-là même qui vous forcera à prendre un autre corps.
Swâmi Prakashânanda : Vous devez comprendre que c'est la cause même qui vous a fait prendre ce corps qui vous en fera reprendre un autre.
Les actions accomplies avec les corps grossier et subtil peuvent être classées en trois types :
- Sanchita : Les actions passées accumulées
- Prarabda : Les actions présentes qui résultent des premières
- Agama : Les actes futurs qui résulteront des actions présentes.
Selon cette classification, chacun doit renaître en fonction de ses actes passés.
Voilà ce que Mataji a voulu dire.
Mâ : Pour échapper à cette roue du karma, vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha) et développer votre conviction à propos de votre vraie nature, ce dont on parle ici. Cette détermination vous conduira au Soi, au-delà de la roue du karma.
De plus, bien évidemment, les ascèses que nous pratiquons ici telles que le jeûne, la libation d'eau sacrée, la méditation etc., ont aussi pour but de vous aider dans cette quête.
Question : Si on a péché pendant cette vie avec ce corps, pourquoi doit-on souffrir des conséquences de nos actes présents dans une autre vie, avec un autre corps ? Vous n’avez pas donné une réponse satisfaisante à cette question, c’est pourquoi j’y reviens.
Si je commets un meurtre dans cette vie, la justice me punit dans cette vie.
Pourquoi devrais-je alors en souffrir de nouveau dans une autre vie ?
Mâ : Les impressions latentes (samskaras) des actions effectuées dans une vie se conservent de vie en vie.
C’est pourquoi on doit souffrir dans les vies futures des impressions fortes que nos actes présents auront gravées en nous.
Un jour, Jamini Bâbou dit à Mâ que les buissons d’épineux près de la chambre de Shrî Mâ à Shabagh étaient devenus des arbustes de santal ; cela s'était passé en 1944.
Mâ : Voyez comme la création divine est merveilleuse !
Les animaux, les oiseaux, les êtres humains, les arbres, les plantes, les insectes, répondent à l'atmosphère ambiante chacun à leur manière, différemment.
La capacité d'imbiber les vibrations ou de les rejeter n'est pas uniforme. Ainsi, par exemple, cent personnes écouteront un discours, et il y en a également qui sont très éduqués parmi eux. Certains obtiennent une connaissance profonde de ce discours, d'autres ne sont pas touchées ; ici, la question de l'éducation ne se pose pas.
La compréhension dépend de ses samskâras intérieurs, des conditionnements passés.
De même en va-t-il dans le royaume des animaux ou de la végétation.
Ne les banalisez pas en disant qu'ils ne sont pas intelligents.
C'est Lui Lui-même qui habite dans toutes les formes de la création.
Pandit Vaidyanath dit : Mâ, nous croyons en la réincarnation selon les lois karmiques.
Mâ : En effet, il en est ainsi.
Q : Mais les chrétiens croient en une seule naissance.
Après la mort, ils vont attendre le Jour du Jugement quand Dieu décidera de leur destinée.
Mâ : Oui, c’est la vérité.
(Chacun se mit à rire en entendant Mâ souscrire à deux points de vues apparemment aussi opposés.)
Mais Mâ ajouta :
Mâ : Bholanâth avait l’habitude de m’appeler la reine de la Cour d’Appel (Appealeshwarî), parce que j’ai toujours l’air d’être d’accord avec tout le monde.
Le fait est que je vois clairement un rapport entre ces affirmations qui, prises singulièrement, mènent à la totalité ou à l’infinité.
Que faut-il là-dedans rejeter et que faut-il accepter ?
Les croyances appartiennent au domaine de l’esprit. L’esprit est modelé et déterminé par préférences inconscientes (samskâras).
La tendance naturelle à aller vers un tas de croyances vient de préférences engrammées qui nous sont parfois inconnues.
Tout ce que je vois c’est que si quelqu’un exprime une croyance et qu’il est convaincu que ce en quoi il croit est vrai, eh bien si tel est son point de vue, c’est vrai !