Kripa
Q : Mâ, nous ne comprenons pas ce qu'on attend de nous, mais nous ne pouvons rien faire !
Mâ : Pitaji, il n'y a pas de compréhension, sinon cela se révélerait de soi-même dans l'action.
Q : Comment donc comprendre ?
Mâ : Par la foi. Agissez en accord avec les paroles de votre Gourou ; la grâce de Dieu et du Gourou réussira tout pour vous.
Q : Pourquoi doit-on considérer le Guru comme Dieu ?
Mâ : Lui seul est, c'est pour cela que le guru est Dieu.
Qui donc si ce n'est Dieu peut vous enseigner à propos de vous-même ?
Si vous pensez à votre Guru comme un homme, alors il n'est pas Guru, et si il est Guru, il n'est pas un homme.
Si vous voyez Shiva comme une pierre, il n'est pas Shiva mais une pierre.
Un voile vous empêche de réaliser la Vérité.
Ce voile est retiré par la grâce du Guru.
Quelqu'un dit : "Mâ, nous sommes tous des mendiants ! Nous mendions votre grâce."
Mâ dit aussitôt :
"... et je suis la mendiante des mendiantes, toujours à mendier votre envie, vos colères, vos jalousies, votre orgueil, votre égoïsme, pour que vous les déposiez enfin aux pieds des dieux de vos temples ! »
Au cours d’un satsang, Nirod Babu pose une question à Mâ.
Nirod Babu : Mâ, pouvez-vous me dire ce qu’est la Grâce ?
Mâ : La Grâce est la récompense obtenue pour des actes exceptionnels qui ont eu lieu dans une vie précédente. Les bonnes actions que vous avez accomplies dans une vie antérieure vous reviennent sous forme de Grâce.
Nirod Babu : Une récompense pour mes actions ? J’y ai donc droit ! Ce sont mes gages en quelque sorte ?
Mâ : Vous y avez droit, sans aucun doute. Mais vous n’en êtes pas conscient alors vous considérez cela comme la Grâce.
En outre, au cours de la sâdhanâ, le chercheur parvient à un certain stade à partir du moment où tout lui apparaît comme étant la Grâce. Comme si tout ce qui advient sur cette terre était dû à la Grâce du Divin. Cela est alors totalement libéré de la relation sadhya-sâdhanâ (« accomplissant » et objet de l’accomplissement). C’est le stade de la Grâce.
Le stade supérieur transcende la Grâce. Il ne reste plus qu’une seule Existence. Qui manifestera la Grâce et à qui ?
Un Cadi ( juge musulman) : je ne suis pas venu pour entendre quoi que ce soit de votre part. Je suis venu vous dire quelque chose : je me suis lancé dans la bataille, s'il vous plaît, accordez-moi la victoire ; parfois je sens que je manque d'armes et de munitions pour le combat. Est-ce que vous pourrez garder votre khéyâla sur moi ?
Mâ (en souriant) : Qu'il en soit ainsi, Pitajî.
Sur le chemin du retour, Shrî Mâ dit à un ami commun dans la voiture :
Cadi Sahib à commencer par me demander de ne rien dire, j’ai donc obéi.
Maintenant, quand vous reviendrez, dites à Pitajî :
"Qui que ce soit qui s'engage dans une bataille pour L'atteindre, est soutenu par Lui-même. C'est Lui-même qui donnera tout ce qui est nécessaire, il n'y a donc absolument pas de raison pour entretenir des pensées d'inquiétude"