Pratiques spirituelles
Question : Qui a la capacité de conférer le pouvoir et qui le reçoit ?
Réponse : Celui qui peut libérer quelqu'un du cycle incessant de la naissance et de la mort est en effet un gourou ; c'est lui qui détient l'autorité pour conférer le pouvoir. De même qu'un enfant ne peut engendrer avant de devenir un jeune homme, il y a un stade où l'on devient un réceptacle et où, au bon moment, le Guru lui transmet le pouvoir.
Question : Le pouvoir peut-il être conféré quelle que soit la nature du réceptacle ?
Réponse : Il peut modeler le réceptacle.
Question : Ainsi, si le réceptacle n'est pas prêt, le Guru refuse-t-il le pouvoir.
Réponse : Non, quand une inondation arrive, elle emporte tout le monde avec elle.
Question : Quel est le moyen d'entrer dans la marée ?
Réponse : Poser cette question avec un empressement désespéré.
Question : Comment susciter une telle ardeur ?
Réponse : En gardant le satsang pendant une longue période. Là où est détruit ce qui est voué à la destruction, là se révèle le Bien-aimé. Pour ceux qui ont reçu l'initiation, il convient de consacrer un tel temps à la répétition de leur mantra et à la méditation - ce n'est qu'alors que l'éveil aura lieu.
... Mâ a dit un jour :
"De même qu'une graine a besoin de l'obscurité dans le sol pour pouvoir germer et donner une plante, de même, dans le cours de la sâdhanâ, les pratiques effectuées entraînent des transformations d'une façon indirecte."
Question : On demande aux gens d'adorer Dieu, de chanter Ses louanges dans des hymnes, de faire des puja, de répéter constamment Son nom, et ils font tout cela sans savoir ce qu'est Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ?
Réponse : Dieu est omniscient et on ne peut connaître sa véritable nature avant d'avoir atteint la réalisation de Soi.
On découvrira alors qu'Il n'est autre que soi-même, le seul Atman, le seul Soi qui existe, et qu'Il est avec une forme comme le monde et sans forme comme Chit, la pure conscience.
En attendant, les prières, l'adoration et la méditation doivent être effectuées.
Q : En se prosternant devant Dieu, quelle sorte de prière faudrait-il faire ?
Mâ : Dans l'idéal, il ne faudrait pas faire de requête, et pourtant, on peut obtenir le fruit de ses requêtes.
Il est tellement miséricordieux qu'Il donne tout ce qu'on lui demande. Il se donne aussi Lui-même. Quand on demande des objets du monde, c'est-à-dire un objet dont on manque, Il apparaît sous forme de manque. Par ailleurs, en ne demandant rien, on peut aussi obtenir Son être entier.
Il n'y a pas de cause à cela, à ce niveau tout est Lui.
Dr Pannalal : S'il en était ainsi, il n'y a pas besoin de prier.
Mâ : Tu peux exprimer la prière, "que ta volonté soit faite", mais cela reste une requête.
Si tu dis : "ô Dieu, je ne te demande rien" cela aussi est une requête.
La vérité est que, selon l'état dans lequel se trouve les gens, leurs prières se concrétisent.
Quand le jeu de la sâdhanâ s'est déroulé dans ce corps, c'est ce qui est apparu comme évident.
À cette période, Bholanâth s'approchait de ce corps et lui disait avec insistance de faire ceci ou cela. À ce moment-là, c'était une période de pratique intensive et je n'avais aucune envie d'écouter ce que disait Bholanâth, est-ce qu'on doit faire ce genre de demande à Bhagavân [alors qu'il n'a pas envie de les entendre] ?
Rien qu’en entendant ces demandes, un courant électrique venu du ciel traversait ce corps et il demeurait comme frappé par la foudre. Ainsi, les propos de Bholanâth furent enterrés, et il n'y eut plus de demandes qui sortaient de sa bouche.
Je pourrais comparer cela à une tempête qui assaille un voyageur en chemin, à ce moment-là on se met à effectuer différents types de prière, mais il y a aussi un niveau supérieur où l'esprit se trouve soudain dans un état où il n'y a pas la moindre trace de demande.
C'est donc pour cela qu'on peut dire que les prières des gens remontent spontanément d’après leur état particulier.
Question : Pourquoi doit-on récolter le résultat des actions présentes dans un autre corps et en une autre vie ?
Mâ : Pourquoi avez-vous pris ce corps ?
La raison pour laquelle vous avez pris ce corps est celle-là même qui vous forcera à prendre un autre corps.
Swâmi Prakashânanda : Vous devez comprendre que c'est la cause même qui vous a fait prendre ce corps qui vous en fera reprendre un autre.
Les actions accomplies avec les corps grossier et subtil peuvent être classées en trois types :
- Sanchita : Les actions passées accumulées
- Prarabda : Les actions présentes qui résultent des premières
- Agama : Les actes futurs qui résulteront des actions présentes.
Selon cette classification, chacun doit renaître en fonction de ses actes passés.
Voilà ce que Mataji a voulu dire.
Mâ : Pour échapper à cette roue du karma, vous devez rechercher la compagnie des sages (satsangha) et développer votre conviction à propos de votre vraie nature, ce dont on parle ici. Cette détermination vous conduira au Soi, au-delà de la roue du karma.
De plus, bien évidemment, les ascèses que nous pratiquons ici telles que le jeûne, la libation d'eau sacrée, la méditation etc., ont aussi pour but de vous aider dans cette quête.
Question : Si on a péché pendant cette vie avec ce corps, pourquoi doit-on souffrir des conséquences de nos actes présents dans une autre vie, avec un autre corps ? Vous n’avez pas donné une réponse satisfaisante à cette question, c’est pourquoi j’y reviens.
Si je commets un meurtre dans cette vie, la justice me punit dans cette vie.
Pourquoi devrais-je alors en souffrir de nouveau dans une autre vie ?
Mâ : Les impressions latentes (samskaras) des actions effectuées dans une vie se conservent de vie en vie.
C’est pourquoi on doit souffrir dans les vies futures des impressions fortes que nos actes présents auront gravées en nous.