Non-dualité
Q : Quel rôle spécifique peut jouer la femme?
Mâ : Une femme est avant tout une mère et son devoir est donc de servir les autres en les considérant comme ses propres enfants. Et puis, comme vous êtes en même temps fille, épouse et mère, il est donc important de prendre conscience que les trois ne font qu’un. Mais en chaque femme il y a un homme et en chaque homme une femme. Le devoir de la femme est donc aussi de trouver l’homme en elle.
Q : Quel est le rôle spécifique de l’homme?
Mâ : L’homme est le reflet du Suprême, l’Un qui soutient l’Univers. La vraie virilité est la divinité. Et puis il y a l’Atman, qui transcende l’homme et la femme. Chacun doit découvrir cet Atman en lui-même. Chaque être humain a le devoir d’épanouir à la fois l’homme et la femme qui se trouvent potentiellement en lui, et de réaliser l’Atman qui les transcende tous les deux.
Question : J'ai lu dans des livres que certains êtres disent qu'ils doivent descendre pour agir dans le monde. Cela semble impliquer que, bien que l'on soit établi dans l'Être pur, on doit recevoir l'aide de l'esprit pour travailler. Tout comme un roi, lorsqu'il joue le rôle d'un balayeur, doit, pour l'instant, s'imaginer qu'il est un balayeur.
Réponse : En assumant un rôle, il n'est certainement pas question d'ascension ou de descente. En demeurant dans Son propre Être essentiel, Il met lui-même en scène une pièce de théâtre avec lui-même. Mais lorsque vous parlez d'ascension et de descente, où se trouve cet état d'Être pur ?
Brahman est un sans second.
Bien que sous votre angle de vue, je l'admets, il apparaît comme vous le dites.
Question : Vous avez expliqué cela depuis le niveau de l'ignorance. Maintenant, s'il vous plaît, parlez du niveau de l'illuminé !
Réponse : (en riant)... Ce que tu dis maintenant, je l'accepte aussi. Ici (en se montrant du doigt), rien n'est rejeté. Qu'il s'agisse de l'état d'illumination ou d'ignorance - tout est correct.
Le fait est que vous êtes dans le doute.
Mais ici, il n'est pas question de doute. Quoi que vous puissiez dire et à n'importe quel niveau - c'est Lui et Lui et seulement Lui.
Question : S'il en est ainsi, est-il utile de vous poser d'autres questions ?
Réponse : Ce qui est, est. Il est naturel que des doutes surgissent. Mais ce qui est étonnant, c'est que là où Cela est, il n'y a même pas de place pour des prises de position différentes. Les problèmes sont discutés, certainement, dans le but de dissoudre les doutes.
Il est donc utile de discuter. Qui peut dire quand le voile sera levé de vos yeux ? Le but de la discussion est de dissoudre ce mode de vision ordinaire. Une telle vision n'est pas une vision du tout, car elle n'est que temporaire.
La vraie vision est celle pour laquelle il n'y a pas de différence entre voir et être vu. Elle est sans yeux - elle ne doit pas être observée avec ces yeux ordinaires, mais avec les yeux de la sagesse. Dans cette vision sans yeux, il n'y a pas de place pour la "di-vision".
Q : On dit que le Brahman est l'Inconnu.
Alors pourquoi faire tant d'efforts pour essayer de le connaître ?
Mâ : Si vous deviez décrire cette fleur, vous diriez par exemple qu'elle est rose, mais jamais vous ne pourriez la qualifier complètement.
Ainsi, chaque chose, chaque être, est à la fois connu et inconnu, manifesté et non-manifesté ; en même temps.
C'est ainsi !
Une dame avec un bébé dans les bras était venue voir Mâ qui s’entretenait avec de nombreux visiteurs et visiteuses.
En entrant, la dame demanda : ‘Où est la Mère ici ?’
On lui désigna Mâ. Eut lieu alors la conversation suivante:
Q : On dit que vous êtes Mère. Où sont vos fils et vos filles.
Mâ : Ici (en désignant son coeur)
Q : Où est votre mari ?
Mâ : Ici (avec le même geste)
Q : Où sont vos parents ?
Mâ : (avec un sourire) Ici en ce coeur
Q : Votre maison ?
Mâ : (Avec le même geste) Ici !
La dame qui posait ces questions semblait complètement déconcertée, n’arrivant pas à comprendre ce à quoi Mâ faisait allusion.
Mâ le remarqua et avec sa façon habituelle d’apaiser et de convaincre lui dit :
Mâ : Ici en ce corps il y a tout ce qui se trouve dans l’univers –père, mère, fils et fille et tous les êtres crées.
De cet Un tout tient son être. Dans cet Un tout existe, tout persiste et finalement tout se fond.